• En direct - Benoît XVI : «Après avoir examiné ma conscience devant Dieu...»

    En direct - Benoît XVI : «Après avoir examiné ma conscience devant Dieu...»

    lien

    <time datetime="2013-02-11T11:57:18+01:00" itemprop="datePublished">11 février 2013 à 11:57</time> (Mis à jour: <time datetime="2013-02-11T17:10:51+01:00" itemprop="dateModified">17:10</time>)

    Pope Benedict walks at the end of his weekly Wednesday general audience at the Vatican September 14, 2005. REUTERS/Tony Gentile  TG/KS - RTRNXUR

    Pope Benedict walks at the end of his weekly Wednesday general audience at the Vatican September 14, 2005. REUTERS/Tony Gentile TG/KS - RTRNXUR (REUTERS)

    en direct Benoît XVI «n'a plus les forces» d'exercer son ministère. Il cessera d'être pape le 28 février.

    Le pape Benoît XVI a annoncé lundi sa démission à partir du 28 février, dans un discours prononcé en latin lors d’un consistoire au Vatican, a annoncé à l’AFP le porte-parole du Saint-Siège. «Le pape a annoncé qu’il renoncera à son ministère à 20 heures, le 28 février. Commencera alors la période de "sede vacante" (siège vacant)», a précisé le père Federico Lombardi, dans une annonce quasiment sans précédent dans l’histoire de l’Eglise catholique. 

    A lire aussi  «En se retirant, il fait preuve de modernité»

    Le porte-parole du Vatican a précisé qu'un nouveau pape devrait être désigné «pour Pâques», le 31 mars, ajoutant qu’un conclave devrait être organisé dans les 15-20 jours suivant la renonciation du pape.  Benoît XVI, qui est âgé de 85 ans et ne prendra pas part au conclave, devrait se retirer dans un monastère dans l’enceinte du Vatican, après avoir séjourné dans un premier temps dans la résidence d'été papale de Castel Gandolfo, près de Rome.

    Dans une conférence de presse, le père Lombardi a également admis que «le pape nous a pris un peu par surprise, en outre un jour férié pour le Vatican». Selon lui, le pape a «saisi l’occasion qu’un grand nombre de cardinaux étaient réunis à Rome» pour le consistoire. «La plupart n’en avaient pas été informés à l’avance», a-t-il assuré.

    En revanche, le frère du pape, Georg Ratzinger, n'a pas été surpris par cette annonce, et a déclaré qu'il savait «depuis quelques mois» que Benoît XVI envisageait de renoncer à son pontificat.

    VIDEO

    A lire aussi En août 2012, Libération avait publié deux portraits imaginaires du pape. La règle du jeu était la suivante : il s’agissait de réinventer deux rencontres à des moments particuliers de la vie de personnages célèbres, en se servant d'éléments biographiques réels.
    Benoît XVI était ainsi saisi en 1975, en théologien allemand revenant à une foi classique et en 2010, en pape néo-conservateur tenu de s’excuser des abus sexuels de membres de l'église.

    Le souverain pontife, a ainsi expliqué n'avoir «plus les forces» de diriger l'Eglise en raison de son âge. «Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer de façon adéquate le ministère pétrinien», a indiqué le pape en latin lors d’un consistoire au Vatican, dans la traduction en français qu’en a faite le Vatican par la suite.

    Le pape a souligné que «dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Evangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire».

    Cette vigueur s’est «amoindrie ces derniers mois en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité à bien administrer le ministère qui m’a été confié», a ajouté le pape. 

    A lire aussi  Un pape pessimiste et intransigeant

    Dans un livre interview en 2010, le pape avait évoqué la possibilité de sa démission au cas où il ne se serait plus senti en état de continuer. Unique précédent dans l’histoire de l’Eglise, Célestin V avait abdiqué de sa fonction avant d’avoir été sacré, en 1294. Il avait vécu en ermite jusqu'à sa désignation comme pape, et ne se sentait pas prêt à assumer ce rôle dans l’Eglise. 

    Une telle disposition est prévue par l’article 332-2 du Code du droit canonique, qui stipule que «la renonciation [doit être] faite librement et dûment manifestée» et précise que la démission du pape n’a besoin d'être acceptée par personne. 

    A lire aussi  les réactions politiques à cette annonce

    Joseph Ratzinger, éminent professeur de théologie allemand, qui n’aura pas suscité la ferveur dont a bénéficié son prédecesseur Jean Paul II mais a suscité un respect croissant au fil des ans, devient pape le 19 avril 2005 à 78 ans après avoir régné près d’un quart de siècle sur la Congrégation pour la doctrine de la foi, ex-Saint Office.

    Portrait diffusé de Benoît XVI au moment de son élection :

    VIDEO

    Scandales et divisions

    Benoît XVI a été confronté à la crise la plus profonde de l’Eglise contemporaine : celle des révélations en cascade, dans plusieurs pays d’Europe et d’Amérique du Nord, d’abus sexuels commis sur des enfants par des membres du clergé, aggravés par l'«omerta» de la hiérarchie.

    Condamnant durement ces «péchés» et ordonnant la tolérance zéro, Benoît XVI a demandé explicitement «pardon» aux victimes en juin 2010. En 2012, il est confronté à l’intérieur du Vatican à un scandale de fuites de documents confidentiels, qui verra l’arrestation de son propre majordome, Paolo Gabriele : un symptôme des mécontentements et des divisions dans la Curie. 

    A lire aussi  Evictions au Saint-Siège : le pape pas à l'aise dans ses scandales

    Dans des centaines d’homélies et de discours, il a développé le contenu de la foi et souvent appellé le clergé lui-même à la conversion et au retour à l’essentiel du message de Jésus. 

    S’il refuse toute évolution de l’Eglise sur les questions de mœurs (avortement, euthanasie, famille, homosexualité), ce pape conservateur, connaisseur de deux mille ans de christianisme, refusant la rupture avec la tradition, sera le premier à admettre l’utilisation du préservatif, dans des cas très limités, pour éviter la contamination du sida.

    Né le 16 avril 1927 dans une famille modeste de la très catholique Bavière à Marktl-am-Inn, Joseph Ratzinger, entre en 1939 au petit séminaire. La même année, il est inscrit aux Jeunesses Hitlériennes, un enrôlement devenu obligatoire par décret. Le pape, qui a dénoncé l'«inhumanité» du régime nazi, a souligné que cet engagement avait eu lieu contre son gré. 

    A lire aussi  le portrait de Benoît XVI paru en 2005 dans Libé

    Ordonné prêtre en 1951, Joseph Ratzinger n’a connu de véritable expérience pastorale que de 1977 à 1981 à Munich. Il a enseigné la théologie dans plusieurs universités allemandes puis participé comme expert au concile Vatican II (1962-1965). Il figurait parmi les plus experts les plus libéraux.

    Lors du conclave de 1978, il fait plus ample connaissance avec le futur Jean Paul II qui l’appelle en novembre 1981 pour diriger la Congrégation pour la doctrine de la foi.

    Benoît XVI a cherché à faire revenir les intégristes dans le giron de l’Eglise, pourvu qu’ils acceptent le Concile. Il a appelé les Européens à ne pas rejeter leurs «racines chrétiennes». Il a travaillé à la «nouvelle évangélisation» mais aussi exprimé son respect aux non croyants.

    Ce pape a déclenché plusieurs polémiques. La première a éclaté en septembre 2006 et l’a opposé au monde musulman après son discours sur les rapports entre raison et foi à Ratisbonne. En janvier 2009, sa décision de lever l’excommunication de quatre évêques intégristes dont l’un, le Britannique Richard Williamson, était un négationniste, avait soulevé un tollé. Mais il a multiplié les gestes de respect envers les musulmans et surtout les juifs.


    Tags Tags :
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :