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Energie : le Conseil constitutionnel censure le nouveau bonus/malus
Energie : le Conseil constitutionnel censure le nouveau bonus/malus
Publié le 11.04.2013, 17h41 | Mise à jour : 18h53 lien
Le Conseil constitutionnel a censuré l'instauration d'un bonus/malus sur la facture d'énergie. | LP / Yann Foreix
Le Conseil constitutionnel a censuré ce jeudi l'instauration d'un bonus/malus sur la facture d'énergie destinée à favoriser les économies, jugeant inégalitaire à plusieurs titres cette mesure phare de la loi énergie qui avait été définitivement votée par le Parlement en mars.
Les juges constitutionnels, saisis par les parlementaires UMP sur trois griefs, ont retenu celui concernant l'article 2 sur le bonus/malus.
La ministre de l'Ecologie ne renonce pas
Delphine Batho, ministre de l'Energie et de l'Ecologie, a assuré ne pas renoncer à la tarification progressive de l'énergie. Elle a promis «une solution nouvelle et juridiquement solide» qui sera incluse dans le projet de loi de programmation sur la transition énergétique, qui devrait être présenté «en octobre, a priori». «Le Conseil constitutionnel n'a pas censuré le bonus malus dans son principe mais dans son périmètre d'application» au regard du principe d'égalité, a relevé la ministre.
Les motifs de la censure
Le Conseil constitutionnel a estimé que le bonus/malus était «contraire au principe d'égalité devant les charges publiques» pour deux raisons.
Pas de raison d'exempter les entreprises. Les consommations professionnelles ont été exclues du champ d'application du bonus/malus, ce qui était jugé illogique par l'UMP dès lors que le dispositif concernait les énergies de réseau (gaz, électricité, chaleur) autant utilisées par les particuliers que les professionnels. Les juges constitutionnels se sont rangés à cet avis. Pour eux, «cette exclusion des consommations professionnelles conduisait à ce que des locaux dotés des mêmes dispositifs de chauffage, soumis aux mêmes tarifs et pour certains utilisant un dispositif de chauffage commun, soient inclus ou exclus du seul fait qu'ils étaient ou non utilisés à des fins domestiques».
Les habitants qui ont un chauffage central ne peuvent pas gérer leur consommation. Deuxième motif d'inégalité aux yeux du Conseil : comme dans les maisons ou les logements collectifs avec chauffage individuel, le bonus/malus s'appliquait aussi pour les particuliers vivant en immeubles équipés d'un système de chauffage collectif impossible à régler de manière individuelle. Cela a été jugé en contradiction «avec l'objectif de responsabiliser chaque consommateur domestique au regard de sa consommation d'énergie de réseau», selon le communiqué des Sages de la rue de Montpensier.
UMP, PC et centristes étaient contre
Le Parlement avait adopté, le lundi 11 mars, par un ultime vote de l'Assemblée nationale et après un parcours long et chaotique, la proposition de loi PS instaurant un bonus-malus sur la facture d'énergie, qui avait rencontré l'hostilité des communistes, notamment au Sénat. L'UMP et l'UDI avaient voté contre, de même que le Front de Gauche.
Le Front de gauche estime depuis le début qu'il y a atteinte au principe de péréquation tarifaire issu du Conseil national de la résistance qui assure à tous les Français le même tarif sur l'ensemble du territoire national. Quant à l'opposition, elle ne cesse de critiquer une «usine à gaz».
La composition du foyer, la région et le mode de chauffage pris en compte
Le bonus-malus est calculé en fonction d'un volume de base défini à partir du niveau consommé par le quart des foyers les plus sobres. La composition du foyer, la localisation géographique et le mode de chauffage sont toujours pris en compte. Les résidences secondaires sont concernées, mais avec un volume de base fixé à la moitié de la consommation annuelle d'une personne seule et sont seulement assujetties au malus.
Le texte initial prévoit aussi l'élargissement des tarifs sociaux de l'énergie à 4 millions de foyers.
LeParisien.fr
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