• Espagne: des écoles d'été pour nourrir les enfants pauvres

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    - Publié le <time datetime="2013-08-31T19:25" itemprop="datePublished" pubdate=""> 31/08/2013 à 19:25</time>

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    Pendant que d'autres terminent leurs vacances, une vingtaine d'écoliers reçoivent avec fierté leur diplôme dans une école espagnole de Séville, l'une des dizaines qui sont restées ouvertes pendant l'été pour assurer le repas à des enfants touchés par la crise.

    Assis dans une salle décorée d'azulejos, filles et garçons de 6 à 14 ans attendent impatiemment que Blanca García-Tapial, l'âme de ce projet dans le quartier de Torreblanca à Séville, dans le sud de l'Espagne, les appelle pour leur donner leur récompense de deux mois de travail.

    "En septembre, je vais entrer dans le secondaire et cela m'a beaucoup aidé, surtout en langue. Je me suis un peu amélioré en conjugaison", reconnaît José Manuel, un garçon de 12 ans arborant le maillot de l'équipe de football local.

    "J'ai appris les divisions, alors qu'avant je n'y arrivais pas", s'enorgueillit Yessina, une enfant de 8 ans à la longue chevelure blonde.

    Dans les jeux et les courses, ils profitent de la "fête de fin de cours" dans la dernière semaine du mois d'août, alors que la majorité des élèves se préparent à retourner en classe.

    Après la remise des diplômes, ils ôtent leur maquillage et leurs déguisements et s'assoient pour l'activité principale: le déjeuner. Au menu: gaspacho en entrée, du poisson comme plat principal et en dessert, du flan.

    "Une famille nous a dit qu'elle avait réellement besoin que son enfant soit là pour manger. Mais "la grande majorité ne souffrent pas de faim mais d'une mauvaise alimentation", explique Blanca García-Tapial.

    Tous déjeunent de bon coeur et lorsque les éducatrices demandent qui veut en reprendre, une multitude de mains se lèvent. "La nourriture restante est partagée entre les parents d'élèves", ajoute Blanca.

    Margarita Barco, une mère de 45 ans venue chercher son fils, repart avec un peu de gaspacho. "A la maison, nous sommes tous au chômage, les choses vont mal et nous avons besoin de cette aide", témoigne cette mère de trois enfants de 8, 18 et 20 ans.

    Son mari, un gardien d'hôtel, est sans travail depuis 2009 et vit avec une aide d'Etat versée pour les chômeurs en fin de droits de 426 euros mensuels. Il fait partie des 35,8% de chômeurs en Andalousie, l'une des 17 régions du pays les plus touchées.

    Plongée dans une profonde crise depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, l'Espagne souffre d'un chômage record de 26,26% auquel vient s'ajouter un plan d'austérité mis en place pour juguler les déficits du pays, qui inquiète les associations humanitaires.

    "Le pourcentage de pauvreté chez les enfants en Espagne était déjà structurellement élevé en 2008, autour des 20%", explique Marta Arias, responsable des politiques de l'enfance de l'Unicef Espagne.

    Mais "avec la crise, les chiffres s'aggravent d'année en année et non seulement il y a plus d'enfants en dessous du seuil de pauvreté mais en plus, ils s'enfoncent dans la pauvreté", ajoute-t-elle. En 2011, quasiment 2,3 millions de mineurs espagnols (27,2%) vivaient dans des foyers avec peu de moyens.

    "Les écoles comme les pédiatres nous disent qu'il y a de graves problèmes de malnutrition", s'alarme Magdalena Sánchez, directrice des services sociaux du gouvernement de gauche de la région andalouse.

    L'Andalousie a mis en place en juin un plan qui prévoit de garantir trois repas par jour aux quelque 11.000 mineurs dans le besoin.

    Avec l'arrivée des vacances, il était fondamental qu'il n'y ait pas de coupure", poursuit-elle. Ainsi, 56 écoles d'été sont restées ouvertes pour 4.000 enfants.

    D'autres régions et communes ont pris des mesures similaires: les Canaries et l'Extrémadure, toutes deux étouffées par 33,7% de chômage, ont ouvert plus de 100 centres cet été pour accueillir quelque 10.000 écoliers en difficultés. D'autres communes ont fait de même en Catalogne et dans la province de Valence.

    Mais à l'approche de la rentrée, les familles doivent faire face à un autre problème: l'achat des livres et du matériel scolaire.

    A Séville, un groupe de "Robin des bois" modernes a décidé de venir à la rescousse. Plus de 200 militants du Syndicat andalou des travailleurs (SAT) ont rempli dix chariots de cahiers, stylos, crayons, gommes et dictionnaires pour les redistribuer aux familles pauvres.


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  • Commentaires

    1
    Ely
    Dimanche 1er Septembre 2013 à 22:19
    Bonsoir Marialis, Bonne initiative de cette région mais que c'est triste pour ces enfants qui ont du travailler au lieu d'être en vacances d'été :( Je me fais beaucoup de souci pour tous ces pays d'Europe (dont la France) qui sont endettés jusqu'au cou. Comment vont ils s'en sortir ? Que vont devenir nos générations futures dans cet avenir plus que compromis ?! Beaucoup de questions et malheureusement peu de réponses pour nous rassurer !! Bonne soirée à toi et gros bisous :)
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