• État d’urgence en Birmanie après des violences interreligieuses

    11/6/12 - 16 H 02 mis à jour le 11/6/12 - 16 H 15lien
     
    État d’urgence en Birmanie après des violences interreligieuses

    L’état d’urgence a été proclamé lundi 11 juin dans l’Ouest de la Birmanie. Les autorités craignent de nouveaux débordements entre bouddhistes et musulmans, alors que les violences auraient déjà fait sept morts et 17 blessés depuis vendredi.

    Un moine bouddhiste dans les ruines de maisons brûlées à Sittwe, lundi 11 juin.

    AP/Kihn Maung Win Un moine bouddhiste dans les ruines de maisons brûlées à Sittwe, lundi 11 juin.

    Pourquoi l’état d’urgence ?

    Après une série de violences meurtrières entre bouddhistes et musulmans, l’état d’urgence a été proclamé lundi 11 juin dans l’Ouest de la Birmanie. Selon les médias officiels, les violences ont déjà fait sept morts et 17 blessés depuis vendredi. 500 maisons environ ont été détruites.

    Ces violences confessionnelles font suite au lynchage, puis au meurtre de dix musulmans, il y a une semaine, par une foule de bouddhistes en colère dans le sud de l’État de l’Arakan. Ces derniers voulaient venger le viol d’une jeune femme imputé à des membres de la minorité musulmane rohingya. Les autorités birmanes qui craignent de nouveaux débordements entre les deux communautés ont donc proclamé l’état d’urgence, donnant des pouvoirs accrus à l’armée.

    Quelle est la place des minorités religieuses en Birmanie ?

    « Le sort de la minorité rohingya, de confession musulmane, est dramatique, confie Régis Anouil, rédacteur en chef d’Églises d’Asie, agence d’information des Missions étrangères de Paris. Considérés comme des apatrides dans leur propre pays, les Rohingyas sont victimes de discriminations. Il leur est par exemple interdit de se marier ou de se déplacer sans accord des autorités ».

    Les Rohingyas ne font pas partie des minorités ethniques reconnues par le régime. Ils sont près de 800 000 en Birmanie, confinés dans le nord de l’État de l’Arakan, et plus de 200 000 au Bangladesh, dont plusieurs dizaines de milliers dans des camps.

    Lundi, des gardes-frontières au Bangladesh ont d’ailleurs renvoyé huit embarcations transportant plus de 300 musulmans de la minorité des Rohingyas, la plupart des femmes et des enfants, qui tentaient de fuir les violences religieuses en Birmanie.

    Où en est le processus démocratique ?

    « L’entrée au Parlement d’Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix, est le visage souriant du processus démocratique que connaît la Birmanie, explique Régis Anouil. Mais la question des minorités ethniques n’a toujours pas été réglée. Et les bouddhistes, qui représentent 89 % de la population, méprisent les Rohingyas. »

    Après la proclamation de l’état d’urgence, Régis Anouil s’inquiète que « ces heurts soient instrumentalisés par le régime pour justifier un tour de vis sécuritaire ». Les Nations unies ont commencé l’évacuation de leur personnel international de certaines zones touchées par les violences religieuses dans l’ouest de la Birmanie. Tout en précisant que le personnel des ONG partenaires devait aussi quitter les lieux.

    HUGUES-OLIVIER DUMEZ


  • Commentaires

    1
    Loetiga
    Lundi 11 Juin 2012 à 16:25
    Mais quel malheur!!! ce n'est plus possible, il faut faire quelque chose pour que règne la paix!!!
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