Marine Le Pen a gagné son pari : le Front national est le grand vainqueur des élections européennes. Il arriverait très largement en tête du scrutin, avec 25 % des voix selon l'estimation Ipsos-Steria pour France Télévisions/Radio France, Le Point, LCP/Public Sénat et France 24.
Si la victoire du parti d'extrême droite n'est pas une surprise, les sondages l'ayant anticipée depuis plusieurs semaines, son ampleur surprend : 5 points sépareraient ainsi le FN de l'UMP, qui rassemblerait 20,3 % des voix. Pour l'UMP, il s'agit d'un très mauvais résultat : aux européennes de 2009, le parti avait frôlé les 28 %. A droite, en l'espace de cinq ans, le rapport de forces a donc radicalement changé : le FN, qui avait obtenu 6 % des voix, a quadruplé son score ; l'UMP, quant à elle, a reculé de 7 points.
PS ET ÉCOLOGISTES À LA TRAÎNE
Avec 14,7 % des voix, le Parti socialiste arrive, sans surprise, en troisième position. S'il recule par rapport aux dernières élections européennes (16,5 % des voix en 2009), il ne tombe cependant pas sous son seuil historique de 1994, quand la liste conduite par Michel Rocard avait obtenu 14,5 % des suffrages.
Contrairement à ce qui était redouté, l'abstention n'atteint pas un record historique. Comme à chaque fois, certes, la participation au scrutin européen est certes très faible. Elle est néanmoins cette fois-ci légèrement supérieure à ce qu'elle fut la dernière fois, puisque 43 % des électeurs sont allés voter ce dimanche, alors qu'ils n'étaient que 40,5 % en 2009.
A l'échelle nationale, l'un des enseignements du scrutin de dimanche est le très faible poids de la majorité parlementaire puisque le total cumulé du PS (14,7 %) et d'Europe Ecologie-Les Verts (8,7 %) ne représente que 23,4 % des voix. Comme l'anticipaient les sondages, les écologistes ne sont pas parvenus à rééditer leur performance de 2009, où ils avaient obtenu 16,28 % des voix.