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FILM : Le juge Burgaud a refusé de voir Présumé coupable
Le juge Burgaud a refusé de voir Présumé coupable
Alain Marécaux, acquitté d'Outreau, parle du film Présumé coupable.
Pour Alain Marécaux, acquitté d’Outreau, l’image du juge dans le film est "en deçà" de la réalité.
Mercredi sort en salles Présumé coupable, de Vincent Garenq, premier film sur l’affaire d’Outreau, qui raconte le calvaire vécu par Alain Marécaux, arrêté pour viols sur mineurs en 2001, et innocenté en 2005. Invités sur Europe 1 mardi, l’ acquitté d’Outreau et celui qui joue son rôle dans le long-métrage, Philippe Torreton, livrent leurs sentiments.
Interrogé sur le personnage du juge Burgaud, interprété par l’acteur Raphaël Ferret, Alain Marécaux estime que la fiction est "en deçà" de la réalité. "J'ai presque envie de vous dire qu'il est rendu en deçà de la froideur qu’il avait. J’ai toujours eu l'impression d'avoir en face de moi une machine", se souvient-il. "Il était dans ce rôle de technicien, et ce qu'il a oublié c'est qu'avant d’être dans ce rôle un magistrat se doit d’être humain et humble. Ces qualités qu’on doit retrouver dans ces professions qui touchent à l’homme, Fabrice Burgaud ne les avait pas", ajoute celui qui exerce le métier d’huissier de justice.
Le juge d’instruction chargé de l’affaire d’Outreau n’a pas vu le film. "Christophe Roussillon, le producteur, lui a proposé (au juge Burgaud, ndlr) une séance juste pour lui, et il s'est contenté d'envoyer une lettre recommandée pour qu’on retire son nom du film", affirme Philippe Torreton. Ce qui n’a pas été fait.
"Je ne suis pas trahi"
Alors que, six ans après l’acquittement, il tente toujours de « se reconstruire », Alain Marécaux estime quant à lui ne pas avoir été "trahi" par le film. "Pour moi, ce qui compte c'est qu'il y a eu un réalisateur, un producteur, un acteur qui ont eu le courage de faire ce film (…) Je m'y retrouve, l'essentiel y est, je ne suis pas trahi. On a pris en considération comment, quand le système judiciaire déraille, il peut entraîner la destruction non seulement d'un homme, mais d'une famille".
Pour Alain Marécaux, le film "va permettre de ne jamais oublier". Le père de famille, qui avait arrêté de s’alimenter pendant l’affaire, jusqu’à perdre 49 kilos, affirme que ce qui lui est arrivé était "un accident de la vie", qu’il compare à un coma. "Depuis l’acquittement, j’essaie de vivre", témoigne-t-il. "J’ai refait ma vie privée, avec mes enfants, il y a une cassure qui existe".
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