• France 3 piégée par un mystérieux imam

    France 3 piégée par un mystérieux imam

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    LE SCAN TÉLÉ / VIDÉO - Dimanche 27 décembre, la chaîne publique a invité Rachid Birbach pour réagir aux incidents survenus à Ajaccio. Sauf que celui qui se présente comme «le président de l'assemblée des musulmans de Corse», n'est en réalité qu'un illustre imposteur.

     

    «J'aimerais tout d'abord vous remercier de m'avoir invité». Cette phrase que l'on a coutume d'entendre de la bouche des invités au début d'une interview télévisée prend ici une toute autre tonalité. Car son auteur, Rachid Birbach a magnifiquement réussi son coup. Lors de l'émission Soir 3 en date du dimanche 27 décembre, il est parvenu à se faire inviter en la présumée qualité de «président de l'Assemblée des musulmans de Corse». Un titre qui, pour France 3, lui confère toute légitimité pour aborder les incidents qui ont embrasé la Corse la semaine passée, notamment le saccage d'une salle de prière musulmane en représailles de l'agression de pompiers à Ajaccio. Mais dès le lendemain de l'émission, la chaîne nationale est littéralement vouée aux gémonies sur les réseaux sociaux.

    Comme le rapporte le site Arrêt sur Images, Rachid Birbach n'en est pas à son coup d'essai. Son parcours est jalonné de mensonges en tout genre. Déjà en 2013, l'homme se présentait en tant qu'imam d'Auxerre, organisant une «conférence d'amitié judéo-musulmane» en présence notamment du président du conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier», rappelle Arrêt sur Images. Jusqu'à ce qu'un an plus tard, l'association Avicenne, qui gère la mosquée d'Auxerre, dénie à Rachid Birbach le titre d'imam dont il se prévaut. «Nous ne nous exprimons pas sur le fond des propos de M. Birbach, car notre association, de par ses statuts, est apolitique», soulignent des membres d'Avicenne au journal de L'Yonne, soucieux de se démarquer de l'intéressé. «Ses propos n'engagent que lui, pas les fidèles de cette mosquée car M. Birbach n'est pas notre imam, ni l'imam d'aucune mosquée à Auxerre.» Le bureau de l'association, présidé par Khalid Jlibane, rappelle qu'Avicenne «n'a aucun lien organique avec ce personnage». Joint au téléphone par le même journal, Rachid Birbach assure qu'il est «un imam conférencier auxerrois. Je peux prêcher où je veux», ajoute-t-il.

    Double discours

    N'en reste pas moins qu'à plusieurs reprises, ses déclarations souffrent d'une ambiguïté qui appelle à s'interroger sur ses réelles convictions. Preuve en est lorsqu'il reprend à son compte tous les thèmes développés par les communicants israéliens dont celui qui veut que le Hamas utilise les civils palestiniens comme des «boucliers humains», comme le rapporte le Huffington Post en août 2014. Sur France 3, Rachid Birbach s'en est curieusement pris au Conseil français du culte musulman (CFCM) ainsi qu'à l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), «les responsables de tout ce que la communauté musulmane est en train de vivre», martèle-t-il. Avant d'enchaîner: «ces gens-là (CFCM), ils ne veulent que l'argent ; ils ne sont pas là pour faire un suivi éducatif ni quoi que ce soit». Manifestement embarrassée, la journaliste de l'émission souligne bien à l'adresse de l'invité que «vous êtes seul responsable de vos propos».

    Etrennant donc son étrange costume de «président de l'Assemblée des musulmans de Corse», Rachid Birbach dégage à première vue le profil d'un homme rassembleur et modéré. Il annonce par exemple qu'il organisera «une réunion le 2 janvier prochain à Ajaccio avec les présidents des mosquées». Sauf que la pompeuse dénomination «Assemblée des musulmans de Corse» n'est autre que le nom d'une association au sens juridique du terme, et non celui d'une entité religieuse. Ce que n'a pas manqué de rappeler le - vrai - président du Conseil régional du culte musulman corse, Mouloud Mesghati, sollicité l'été dernier par Rachid Birbach: «Il voulait faire une association avec moi, en me disant qu'il connaissait beaucoup de monde, Sarkozy, Hollande. [...] Mais moi, je suis élu, toutes les mosquées de Corse sont affiliées au CRCM, je n'ai rien voulu faire avec lui. Il est revenu plusieurs fois en Corse entre juillet et octobre. Il ne connaissait pas l'île, c'était la première fois qu'il venait ici. Il a essayé d'appeler des mosquées, il voulait faire des choses avec elles mais tout le monde l'a rejeté.»

    Acculée, France 3 s'est expliqué auprès d'Arret Sur Images sur le choix de son invité: «Il nous a été recommandé par M. Chalghoumi, l'imam de Drancy», a expliqué la chaîne. Face au tollé suscité, la présidence de France Télévision aurait sommé de passer à la trappe le journal télévisé du jour qui contenait entre autre l'interview de Rachid Birbach, selon L'Express.


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