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    Consommation, exportations, croissance...

    le coup d’arrêt de l’économie en graphiques

    LE MONDE ECONOMIE | <time datetime="2015-08-14T10:59:00+02:00" itemprop="datePublished">14.08.2015 à 10h59</time> • Mis à jour le <time datetime="2015-08-14T12:10:27+02:00" itemprop="dateModified">14.08.2015 à 12h10</time> | Par

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    Malgré le coup d’arrêt qu’essuie l’économie française, Michel Sapin maintient l’objectif de 1 % à la fin de l’année <figcaption class="legende" data-caption="Malgré le coup d’arrêt qu’essuie l’économie française, Michel Sapin maintient l’objectif de 1 % à la fin de l’année">Malgré le coup d’arrêt qu’essuie l’économie française, Michel Sapin maintient l’objectif de 1 % à la fin de l’année LE MONDE</figcaption> </figure>

    L’économie française essuie un sérieux coup de mou au deuxième trimestre. Selon les chiffres de l’Insee publiés vendredi 14 août, le produit intérieur brut (PIB) a stagné : 0,0 % après une progression de 0,7 % au premier trimestre, le chiffre de la précédente publication, en mai, des résultats au premier trimestre ayant été réévalué.

    L’acquis de croissance au milieu de l’année atteint 0,8 %. Le ministre des finances, Michel Sapin, estime de ce fait que l’objectif de 1 % à la fin de l’année est conforté.

    Les résultats trompeurs du premier trimestre

    Il n’empêche : en dépit des indicateurs conjoncturels qui laissaient anticiper un ralentissement de la croissance, un coup d’arrêt aussi brutal n’était pas attendu. Cela témoigne de la fragilité de la reprise dont François Hollande, le 14 juillet, assurait qu’elle « [était] là » et dont Manuel Valls, début août, voyait qu’elle « se précis [ait] ».

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    En fait, les résultats du premier trimestre étaient trompeurs. Ils étaient tirés par une accélération de la consommation (+ 0,9 %) due pour partie au rebond des dépenses d’énergie pour le chauffage. Au deuxième trimestre, la consommation ralentit fortement (0,1 %).

    Les dépenses d’énergie reculent (- 2,2 %) et les dépenses en biens se replient de + 1,7 % à - 0,1 %. La baisse de l’investissement des ménages s’accentue : - 1,6 % après - 1,2 % au premier trimestre. Surtout, l’investissement en construction de logements connaît une nouvelle baisse significative (- 1,3 %) pour le huitième trimestre consécutif.

    Du côté des entreprises, l’investissement enregistre lui aussi une décélération : 0,2 % après 0,6 % au premier trimestre. Malgré le redressement de leurs marges grâce aux effets du Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et aux premières mesures du Pacte de responsabilité, les entreprises restent frileuses alors que les carnets de commande ne s’étoffent que très légèrement.

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    La loi sur la croissance et l’activité a bien prévu un coup de pouce supplémentaire en intégrant un avantage fiscal exceptionnel. Cette mesure de suramortissement, qui s’applique aux investissements réalisés entre le 15 avril 2015 et le 15 avril 2016, n’a pas encore produit ses effets. Cependant, dans l’enquête réalisée en avril par l’Insee, les chefs d’entreprises relevaient leurs prévisions de janvier dans ce domaine et anticipaient une progression de 7 % pour 2015. De quoi, peut-être, redynamiser l’activité dans la seconde partie de l’année.

    Le seul point positif dans les derniers chiffres de la croissance est fourni par la bonne tenue des exportations. Elles ont enregistré une nouvelle accélération de 1,7 % après 1,3 % au trimestre précédant, malgré le repli des exportations de produits pétroliers raffinés (- 7,5 %) favorisées par la baisse de l’euro. Alors que, dans le même temps, les importations ralentissent (+ 0,6 % après 2,2 %), du fait du fort recul des achats d’hydrocarbures bruts et du ralentissement des matériels de transport. Le commerce extérieur contribue ainsi pour 0,3 point de PIB au soutien de l’activité au deuxième trimestre.

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    Persistance du chômage de masse

    Reste que, globalement, les éléments ponctuels qui avaient contribué à doper la croissance du premier trimestre se sont, pour la plupart, volatilisés. Certes, la croissance sur le début de l’année reste la plus élevée en moyenne depuis le printemps 2011. Et elle se situe à un niveau identique à celle de l’Allemagne.

    Mais elle demeure à la merci des aléas de la consommation d’énergie ou autres facteurs conjoncturels, sans pouvoir s’appuyer sur un redémarrage de la production industrielle ni sur le dynamisme de la consommation des ménages. Faute de moteur puissant, la croissance navigue dans une zone de basses eaux, caractérisée par des à-coups, en légère augmentation par rapport aux trois dernières années mais sans vrai redémarrage. La persistance d’un chômage de masse n’incline pas à penser que la tendance pourrait durablement s’infléchir.

    Intérim en hausse

    Le gouvernement n’entend pas, pour autant, changer d’orientation. « La première des priorités, c’est de maintenir le cap », a redit M. Sapin, vendredi sur France Inter. L’exécutif est convaincu que les mesures mises en œuvre en faveur des entreprises vont finir par porter leurs fruits et compte sur les premiers effets de la loi Macron pour dynamiser l’activité. Mais il adresse une fin de non-recevoir aux recommandations formulées lors du dernier congrès du PS, lequel appelait à un infléchissement de la ligne économique et à une « réorientation » d’une partie des efforts du pacte de responsabilité vers les ménages et les collectivités territoriales. « Je ne suis pas favorable à ce qu’on transforme ce qui était destiné aux entreprises en baisses d’impôt pour les ménages » , a réaffirmé le ministre des finances, pour ceux qui ne l’auraient pas compris. La prochaine loi de finances, qui sera présentée en septembre et viendra ensuite devant le Parlement, devrait donc confirmer les choix de politique économique engagés par le gouvernement depuis le début de l’année 2014.

    Dans cet environnement morose, une timide éclaircie sur le front de l’emploi vient, toutefois, atténuer le bilan. Selon l’estimation publiée également vendredi 14 août par l’Insee, l’emploi salarié dans les secteurs marchands a enregistré une légère progression de 0,2 % au deuxième trimestre (+ 27 300 postes), après une stabilité au premier trimestre. Sur un an, il est quasiment stable (- 4 200 postes). Ce résultat est dû, notamment, à la hausse de l’intérim. Mais, pour que le chômage recule, il faudra que la croissance retrouve, au minimum, un niveau de 1,5 %. « On est sur le chemin. Nous serons sur ce rythme à la fin de l’année », veut croire M. Sapin.


     

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