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    François Hollande tente d’insuffler l’espoir sans exclure de nouveaux impôts

    Par Pierre-Alain Furbury | 14/07 | 14:04 | mis à jour à 19:36 | 

    Le chef de l’Etat a juré que la « reprise est là » et que « la France va réussir ». Il ne fera de hausses d’impôts en 2014 « que si elles sont indispensables ».

    Au cours de son interview depuis l’Elysée, François Hollande a pris la défense du Conseil Constitutionnel après l’invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. - AFP

    Au cours de son interview depuis l’Elysée, François Hollande a pris la défense du
    Conseil Constitutionnel après l’invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy.
    - AFP

    L’an dernier, François Hollande avait donné sa première interview télévisée du 14 juillet depuis l’hôtel de la Marine, place de la Concorde. Dimanche, il ne s’est pas embarrassé de telles précautions. C’est assis dans les jardins de l’Elysée qu’il a répondu, trente-sept minutes durant, aux questions de TF1 et France 2. Tirant un trait sur la promesse qu’il avait faite pendant la campagne. « Je me suis ravisé. Le 14 juillet, c’est le rôle du président de la République de parler et c’est bien de le faire ici ». L’essentiel, à ses yeux, était de se montrer totalement dans la fonction, alors que ses précédentes interventions – dont la dernière à « Capital », sur M6 – avaient été jugées, au sein même de la majorité, comme manquant de solennité. Pendant une trentaine de minutes, il a donc tenté de se poser, sans toujours y parvenir, en président qui « se bat » pour créer de l’emploi et ne pas laisser d’« ardoise » à ses successeurs. Il « assume » sa politique, définit la ligne et montre le cap, trop préoccupé par « le service de l’Etat » pour regarder l’échéance électorale de 2017 : « J’ai un devoir, a-t-il martelé : faire qu’on puisse dire que j’ai permis de faire avancer le pays. »

    Faute peut-être d’avoir été très sollicité par les interviewers, François Hollande n’a pas fait d’annonce nouvelle. « La politique, ce n’est pas de la magie, ce n’est pas un tour de passe-passe. C’est une volonté. C’est une stratégie. C’est une cohérence. » Il n’a en revanche pas ménagé sa peine pour combattre la sinistrose. Deux jours après la perte du dernier triple A que la France détenait chez l’agence de notation Fitch, le chef de l’Etat a voulu envoyer un message de confiance à l’opinion. Il a dit vouloir battre en brèche le « pessimisme », la crainte du « déclin » français, notant que même des pays en guerre « sont plus optimistes que nous ». Jouant les équilibristes, le locataire de l’Elysée a affirmé comprendre les « impatiences » et les « inquiétudes », mais il a assuré que « la reprise est là » et que « la France va réussir ». Au risque d’apparaître, lui, dans la méthode Coué. François Hollande sait que la « confiance » est nécessaire au redressement. C’est d’ailleurs dans cet objectif qu’il a cherché à se projeter vers l’avenir en dessinant une France « plus forte » dans dix ans. « Dans dix ans, après moi », a-t-il dit, laissant au passage entrevoir qu’il ambitionne bien, déjà, un second mandat.

    Un message à la majorité

    Plus gênant pour lui, François Hollande s’est montré peu concret sur ce que pourrait être le pays à cet horizon, au-delà des investissements d’avenir et de la réforme des retraites. Si bien que les Français risquent surtout de retenir de son intervention la menace de nouveaux impôts l’année prochaine. « Je ne ferai d’augmentation d’impôts que si elles sont indispensables », a-t-il affirmé. « Dans l’idéal, le moins possible », a-t-il glissé, tout en promettant, pour les éviter, « autant d’économies que possible ». Seule certitude : il y aura « moins de dépenses » en 2014 dans le budget de l’Etat, a-t-il indiqué, sans être poussé dans ses retranchements. Il a été plus ferme sur le gaz de schiste : lui président, « il n’y aura pas d’exploration en France », a-t-il tranché à l’attention des écologistes.

    Le chef de l’Etat ne s’est pas contenté d’appeler les Français à ne pas céder à la résignation. Il a profité de son intervention pour envoyer un message à sa majorité. Un appel au rassemblement, pour ne pas dire à l’ordre. « Il y a un principe. Si on veut gagner, il faut être à mes côtés », a-t-il asséné, jugeant d’une « extrême gravité » la montée du FN.Il a aussi tenté de justifier l’éviction de Delphine Batho du gouvernement et le maintien d’un Arnaud Montebourg qui multiplie les positions dissonantes. « La seule ligne qui ne doit pas être franchie, c’est le budget. Restent ceux qui l’approuvent et l’appliquent », a-t-il affirmé, démentant tout statut particulier pour le ministre du Redressement productif. Une formule qui lui permet de clore ce chapitre mais a pour inconvénient de laisser, dans les prochains mois, une latitude assez grande à la critique...

     

    Des prélèvements pour financer les retraites
    François Hollande a réaffirmé qu’il ne pouvait « pas écarter » une hausse des prélèvements l’an prochain pour financer la protection sociale, et en particulier les régimes de retraite. Rien n’est officiellement décidé, mais le gouvernement envisage de relever les cotisations pour la retraite et de raboter certains avantages fiscaux dont bénéficient les retraités les plus aisés (CSG réduite, exonération d’impôt sur les majorations pour enfants…). Le chef de l’Etat n’a rien dévoilé des contours de la réforme des retraites qui sera présentée à la fin de l’été, soulignant qu’un « dialogue » avec les partenaires sociaux était en cours. Il a seulement confirmé que la durée de cotisation nécessaire pour toucher une retraite complète serait relevée « progressivement ».

    VINCENT COLLEN


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