• Garzon défend le droit des victimes du franquisme

    Garzon défend le droit des victimes du franquisme

    Justice mardi 31 janvier 2012
     

    Le juge espagnol Baltasar Garzon, assurant lui-même sa défense à son procès pour infraction à la loi d’amnistie générale sur les crimes du franquisme, a estimé mardi que les victimes de la dictature avaient droit à la justice.

    Surtout connu pour avoir poursuivi l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet et avoir obtenu son arrestation à Londres en 1998, le magistrat comparaît depuis une semaine devant le Tribunal suprême espagnol pour abus de pouvoir.

    Plaintes d’organisations d’extrême droite

    L’instance judiciaire a estimé recevable la plainte de deux organisations d’extrême droite, « Manos limpias » (mains propres) et « Libertad e Identitad » (liberté et identité), selon lesquelles le juge Garzon n’a pas respecté la loi d’amnistie de 1977 en voulant enquêter sur les 114 000 disparus de la guerre civile (1936-39) et des 36 années de franquisme qui ont suivi.

    Crimes contre l’humanité

    Il s’agissait, a-t-il dit aux sept juges du Tribunal suprême, d’un plan « d’élimination systématique » et « des milliers de personnes sont toujours portées disparues aujourd’hui ».

    Selon Baltasar Garzon, ces disparitions forcées sont donc des crimes contre l’humanité qui ne peuvent faire l’objet d’une amnistie, conformément au droit international.

    Interdiction d’exercer pendant 20 ans

    S’il est reconnu coupable, Garzon risque une interdiction d’exercer de 20 ans, ce qui, à 56 ans, signerait la fin de sa carrière. En cas de condamnation, le juge a annoncé qu’il ferait appel devant la Cour européenne des droits de l’homme.

    Manifestations

    Dimanche, plusieurs milliers de personnes s’étaient rassemblées à Madrid pour protester contre le procès. Parmi eux figuraient des proches de personnes torturées ou assassinées durant la guerre civile ou la dictature. « Il est honteux qu’en Espagne, pays qui fut pionnier dans son opposition aux génocides, des représentants des vieux fascistes aient mis au banc des accusés le juge qui voulait enquêter sur les crimes du fascisme », a déploré le poète Luis Garcia Montero, parmi les manifestants. Mardi, une autre manifestation se tenait devant la Haute cour de justice espagnole.


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