• Grèce: le port du Pirée accueille les migrants naufragés des îles

    Grèce: le port du Pirée accueille

    les migrants naufragés des îles

    media Ces migrants sont arrivés hier soir, mardi, au port du Pirée en provenance de l'île de Lesbos. Selon l'OIM, ce sont près de 2000 personnes qui prennent la route chaque jour à travers les Balkans pour rejoindre l'Europe du Nord. REUTERS/Alkis Konstantinidis

    Plus de 4 000 migrants, la plupart des réfugiés syriens, ont débarqué mardi soir et ce mercredi 2 septembre au matin dans le port de Pirée, près d'Athènes, en provenance de l'île grecque de Lesbos dans deux bateaux spécialement affrétés par le gouvernement. Pour la plupart, il ne s'agit que d'une pause, avant de continuer leur chemin vers le nord de l'Europe.

    Un des ferries est reparti dans la matinée vers les îles, rapporte notre correspondante à Athènes, Charlotte Stievenard. Il fait des allers et retours avec le Pirée depuis un peu plus de deux semaines. Depuis lundi, un autre bateau a été affrété en renfort. Ces embarcations emmènent les migrants depuis les îles de Lesbos, Kos et parfois Leros jusqu'au continent. Ensuite, ces réfugiés de pays en guerre tentent de quitter la Grèce le plus rapidement possible, souvent par le Nord.

    Avec la saison touristique et la crise migratoire, les lignes de ferry classiques étaient pleines. Pour le gouvernement grec, ces bateaux spéciaux doivent, donc, permettre de soulager les îles alors que Lesbos, par exemple, est aujourd'hui une des principales portes d'entrée pour les migrants en Europe.

    Selon Frontex, l'agence européenne de contrôle des frontières, environ 23 000 migrants sont arrivés en Grèce la semaine dernière, soit une augmentation de 50% en une semaine. 17 500 migrants ont été enregistrés la semaine dernière sur l'île de Lesbos. Sur les îles, les migrants attendent d'être enregistrés mais les structures d'accueil sont quasiment inexistantes, et surtout pas adaptées à un tel flux.

    L'Europe appelée à la rescousse

    Les autorités grecques semblent dépassées par la situation et disent manquer de ressources devant l'afflux de migrants. Elles demandent une aide de l'Union européenne. Le président grec Prokopis Pavlopoulos a appelé son homologue français François Hollande, pour lui demander que la crise des migrants à laquelle est confronté son pays, soit prise en compte au plus haut niveau des institutions européennes.

    Le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, attendu ce mercredi après-midi à Athènes, devrait s'en rendre compte par lui-même. La Commission européenne, elle, a lancé les discussions pour créer un hotspot, un point d'enregistrement des migrants au Pirée avec un financement européen. Mais aucune date n'a été fixée pour sa mise en service.

    Une politique européenne d'asile ?

    S'adressant à un journaliste de l'agence Reuters, un des migrants, un professeur syrien, a lancé un vibrant appel à l'Europe : « Vous devez nous aider, a-t-il dit, nous sommes des êtres humains. » « Face à ce drame des migrants, aucun gouvernement en Europe, aucun homme politique ne peut échapper à un examen de conscience », confirme le ministre français de l'Intérieur, qui tiendra une réunion avec ses homologues européens le 14 septembre à Bruxelles.

    Bernard Cazeneuve a publié ce mercredi matin une tribune dans le journal Libération. Il y explique la position de la France et les mesures adoptées pour faire face à l'urgence. Dans la gestion de l'accueil des migrants, « la France n'a pas failli » , dit-il, mais elle ne peut rien faire seule selon lui. M. Cazeneuve estime donc lui aussi que « la responsabilité de l'Union européenne et de ses États membres est aujourd'hui engagée ». Il en appelle à « une politique de l'asile commune ».


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