• Inès de la Fressange, label de Paris

    Inès de la Fressange, label de Paris

    Elle a fait de son nom une marque et de sa vie de famille, une petite entreprise. Elle est l'incarnation du chic à la française, l'icône de la cinquantaine joyeuse. Décryptage. Par Judith Perrignon / Photos Federico Ciamei et Martina Giammaria / Stylisme Emanuela Rota

    LE HASARD DE LA CONVERSATION (mais y a-t-il des hasards dans ces moments-là ?) nous fait regarder du côté de la cheminée : au-dessus, une tirelire de porcelaine grise, qu'elle saisit en riant pour montrer l'inscription : "Plastic Surgery Funds" (économies pour ma chirurgie esthétique), une façon de dire que l'icône de la cinquantaine joyeuse (elle a tout juste 54 ans) n'est pas encore passée par les bistouris et les piqûres. Devant, une toile qu'elle a bariolée puis barrée d'un trait rose fluo pour une oeuvre de bienfaisance qui saura faire usage de son nom, et la voilà qui enchaîne. D'une bonne cause à l'autre, elle évoque les prochaines enchères de charité aux Hospices de Beaune, quand, subitement, elle se rappelle que, chez France Alzheimer, ils n'ont pas trouvé de marraine. "Je leur ai dit que je ne pouvais pas et leur ai suggéré Monica Bellucci. Ils m'ont dit : "On ne sait comment la joindre. On a son contact, nous, Armelle ?"

    Armelle, l'ancienne assistante de Karl Lagerfeld devenue la sienne, répond oui, elles ont le numéro de Monica Bellucci. Tout va bien. A "Inès", le combat pour la chirurgie cardiaque. A "Monica", peut-être bientôt, la lutte contre la maladie d'Alzheimer. Arrangement sincère et banal, chez les égéries du luxe et de la charité. Moment étrange tout de même, zone confuse. Mélange de mots, de stars, de divertissement, de pub et de drame, le tout parfaitement digéré par la voix rauque, un tantinet gouailleuse d'Inès de la Fressange. Elle, c'est un visage omniprésent dehors (les unes de Elle, de -Madame Figaro, de Paris Match et même du Point, qui célèbre les "belles" de 50 ans, et le grand sourire des affiches L'Oréal sur les Abribus). C'est un long corps qui glisse du fauteuil au tapis puis du tapis au fauteuil comme une ado devant la télé, dans un bureau rose au-dessus de la boutique de chaussures Roger -Vivier, au 29, rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris, marque dont elle a repris les commandes.

    Elle fait penser à cette phrase d'Edgar Morin (Les Stars, " Points Essais ", Seuil) : "La star est une marchandise totale : pas un centimètre de son corps, pas une fibre de son âme, pas un souvenir de sa vie qui ne puisse être jeté sur le marché." Démonstration dans le petit film promotionnel de L'Oréal à Cannes. Le photographe souffle à l'actrice Gong Li, elle aussi égérie : "Pensez à un secret que personne ne connaît."

    ELLE EST PARTOUT. On le lui dit souvent en ce moment, notamment en province, où le fait d'apparaître relève moins de l'habitude qu'à Paris. "Il faut dire que les gens assimilent les papiers sur vous aux publicités." Ils ont raison les gens. Quand Inès de la Fressange, belle des champs en minishort fait, comme souvent, sa rentrée dans Elle, avec ses deux filles, un panier en osier, une baguette sous le bras, et quelques légendes pour dire où acheter sa chemise et le reste, on croit voir la pub L'Oréal, les effets de son sérum miracle pour les cinquantenaires. C'est le même message de jouvence et de simplicité, l'encre et l'image glissent sur le papier glacé de la pub au rédactionnel avec l'aimable concours de Photoshop. Et si les gens ne retiennent plus que sa présence, sa beauté, son sourire, son bonheur, c'est la preuve que l'objectif est atteint. Les publicitaires ont mis dans le mille. Ils sont en train de nous concocter la cinquantaine miraculeuse, après avoir trafiqué la quarantaine. "Inès", vie ouverte depuis plus de trente ans, déjoue les frontières entre pub et réalité.

    Le remue-méninges n'a pas été long chez Viva, agence chargée par L'Oréal, marque aux vingt égéries, de leur trouver une femme chic, belle, parisienne et connue à l'étranger, qui puisse "remettre en lumière les origines de la marque". Le département -Talents de cette agence de mannequins n'a pas eu besoin d'ouvrir son fichier d'acteurs, d'actrices et autres sportifs prêts à faire les hommes ou les femmes sandwich, pour sortir tout de suite du chapeau : Inès de la Fressange. Elle n'était pas leur cliente. Juste une évidence. "Qui d'autre ?" dit-on encore là-bas. Et ailleurs. Contactée, elle a dit oui, rencontré l'agence de pub, signé un contrat de deux ans, et la voilà qui murmure après tant d'autres sur des photos un peu retouchées, " mais pas trop ", que nous le valons bien. Mais impossible d'avoir des chiffres. "C'est quelqu'un d'extrêmement facile, explique Sophie de la Pradelle, de l'agence Viva, qui a l'air d'avoir quelque expérience en matière de caprices de star. Un bonheur pour une marque ! Tournage, photo, relations publiques... elle se prête à tout. " " Pas un centimètre de son corps, pas une fibre de son âme, pas un souvenir de sa vie..."

    C'EST L'HISTOIRE D'UNE IDOLE ACCESSIBLE. D'une vie chroniquée depuis des années dans Elle, Paris Match et Madame Figaro. D'une époque dans laquelle "la culture de la mode est en baisse, et la fascination pour les marques de plus en plus grande", explique Serge Carreira, maître de conférences à Sciences Po.

    Elle a fait irruption sur les podiums plus que dans les magazines. "Elle était très belle, mais n'était pas la plus inventive pour un photographe, elle avait besoin d'un public", se rappelle le photographe Peter Knapp, ancien directeur artistique de Elle, qui la vit arriver toute jeune dans son atelier, escortée d'un agent. Elle avait 18 ans, elle allait enchanter les défilés de ses zigzag et de ses sourires peu orthodoxes, elle faisait de son inexpérience un style, elle improvisait, elle était au tarif dix, le plus élevé, 1 300 francs de l'heure. Aujourd'hui, impossible d'avoir des chiffres. "On lui a donné un appareil photo pour qu'elle photographie la salle", se souvient Sonia Rykiel, dynamiteuse de défilés. Karl Lagerfeld lui conseillera de garder son chien, elle deviendra son égérie, l'unique mannequin à signer un contrat d'exclusivité. Elle sera Chanel pendant des années, brune chez les poupées blondes, féminine sans être glamour, un physique idéalisé de Coco, une tête de plus, des jambes plus longues.

    Si elle s'amusait, si elle ne marchait pas au pas, si elle était libre, joyeuse, c'est qu'elle était d'ici. Il y a deux sortes de gens qui n'oublient jamais d'où ils viennent, les pauvres et les aristocrates. Parfois, ils le montrent, parfois pas, c'est juste là, en eux.

    INÈS, MARIE, LÆTITIA, EGLANTINE, ISABELLE DE SEIGNARD DE LA FRESSANGE a une particule plus ou moins inconsciente, une lignée derrière elle de marquis et de nobles, devenus de moins en moins riches. Sa grand-mère, Simone Lazard, héritière de la banque du même nom, entretenait toute la famille, incrustait des souvenirs somptuaires dans l'enfance de sa -petite-fille qu'un chauffeur emmenait à l'école. "Ta grand-mère a beaucoup flirté avec la Légion d'honneur. S'étant très vite lassée de ton grand-père, Paul de la Fressange, elle épousa successivement deux ministres de la IVe République : Maurice Petsche, ministre des finances, et Louis Jacquinot, ministre de la marine, qui aurait pu devenir président de la République par lassitude, si on ne lui avait préféré le débonnaire René Coty... Tu ne dois rien à tes ancêtres, sinon le charme et la fantaisie", racontait son avocat et ami Georges Kiejman, dans son discours ce 18 juin 2008, jour où elle reçut la Légion d'honneur.

    Elle doit à ses ancêtres de ne jamais avoir peur au seuil d'un palais, d'un établissement chic, d'une boutique de luxe, peut-être même leur doit-elle la volonté d'en faire le cadre permanent de sa vie, malgré la fonte du patrimoine familial. Elle doit à sa mère, belle et longue Argentine qui défilait dans les robes de Guy Laroche, de pouvoir faire l'idiote sur un podium ; à ses parents chics et frivoles, d'avoir vu ministres et artistes en vogue dîner à la maison. Cela n'exclut pas les blessures. "Mes parents étaient toujours fourrés chez Lacan. Les mots "angoisse", "névrose" faisaient partie du vocabulaire courant. A la maison, moi, je me demandais de quoi ils parlaient, je n'avais pas l'impression d'avoir tout ça. J'étais horriblement timide, bien élevée et plutôt faux-cul. La notoriété m'a aidée, tout est plus facile quand on a du succès. Vous arrivez dans un endroit et les gens vous aiment déjà !" Jamais une Tatiana venue du fin fond de l'Ukraine n'aurait osé prendre des libertés sur le podium, même avec des enjambées aussi longues que les siennes. Dans les années 1980, "Inès" était "le mannequin qui parle", une fille de l'élite française avec des airs de bonne copine.

    MANNEQUIN NE PROTÈGE DE RIEN, C'EST UN JOUET QU'ON CASSE. Un jour, Karl Lagerfeld en eut assez, puis lorsqu'elle monta son affaire, Inès de la Fressange, elle s'en fit licencier pour faute lourde après un obscur conflit avec l'actionnaire François-Louis Vuitton. Elle alla devant les tribunaux pour retrouver l'usage de ses prénoms et patronyme devenus marque. "Pas un centimètre de son corps, pas une fibre de son âme, pas un souvenir de sa vie..." Pas même son nom.

    Savoir parler l'a fait durer. On a su dans Elle qu'elle avait eu six fausses couches avant de tomber enceinte : "J'ai raconté mon parcours, et j'ai reçu des milliers de lettres. C'est peut-être dommage, mais c'est comme ça, moi parlant de problèmes de fertilité, c'est mieux reçu que lorsque c'est un médecin. C'est comme ces gens qui donnent dix balles au Téléthon alors qu'ils ne donneraient jamais dans la rue." On a su, il y a dix-sept ans, qu'une petite Nine était née à la clinique de La Muette, paparazzis, courriers, cadeaux affluèrent, c'est Anne-Marie Périer, patronne de Elle, qui l'emporta. Elle réclama une photo d'Inès et du bébé. Quelque chose s'installait entre le journal et l'ancien mannequin, un partenariat dans lequel l'un a besoin de l'autre, le journal d'une icône, l'icône d'un semblant d'actualité. Ce jour-là, Inès de la Fressange entrait chez les people : "J'ai soudain eu envie de jolies photos qu'on garderait toujours... J'étais euphorique. C'est vrai que ça ressemblait à la naissance d'une petite impératrice." On a su la naissance de la seconde, Violette ; on a su la mort de son mari, Luigi, moins qui il était ; on a su ses déménagements dans Marie Claire déco, moins sa solitude. "On est astreint au succès quand on en a eu, les gens veulent le succès plus que vous-même." On a donc su qu'elle avait retrouvé l'amour en la personne de Denis Olivennes, désormais patron de Lagardère Active, la branche média du groupe Lagardère ; la cour qu'il lui fit pendant six mois. Elle a beaucoup raconté.

    ELLE DÉCRYPTE TOUT VOLONTIERS, s'adaptant au journal, comme à la demande d'un photographe. La seule chose dont elle ne se défait pas, c'est cette candeur qu'elle affiche et qui, avec le temps, ressemble à une armure. Elle a toujours l'air de survoler les choses, de se détacher de ce qu'elle est au moment où elle l'est. En 1982, le mannequin confie à Hervé Guibert dans Le Monde : "Enchaîner vingt défilés à Milan ou à Hambourg est épuisant, porter des vêtements abominables pour La Redoute ou pour un catalogue allemand n'apporte plus aucune part de rêve. On ne peut pas dire que ce soit créatif, on sait qu'on est là uniquement pour l'argent." Quasi-femme au foyer en 1996, elle explique dans Libération : "Luigi me lit les journaux. Quand il y a un bon article, il me le donne. Je ne suis pas du tout une femme libérée." Quand elle est l'une des égéries L'Oréal à Cannes, elle joue les miraculées de "La nouvelle star", et envoie à ses copines des photos de la limousine qui l'escorte. Elle colle à la simplicité. A l'autodérision. Elle a la modestie des gens qui savent qu'ils sont célèbres. Elle s'ennuie aux soirées mondaines. "Elle reste un quart d'heure, fait les photos et s'en va. Inès se couche avec les poules", raconte son amie, l'écrivain et journaliste, Sophie Fontanel. Elle passe donc plus de temps à se maquiller et à se préparer que sur place. Elle est la fille qui fait le job. "Moi, je revendique la frivolité, la superficialité, je travaille dans le monde de l'éphémère. Je n'ai jamais triché, j'ai toujours dit que j'avais beaucoup de chance, beaucoup de privilèges."

    Un jour, Anthony Delon vient l'interviewer. Première question : "Il paraît que vous êtes idiote..." C'est que sa lucidité amusée finit par avoir l'air aussi rigide qu'un sourire Colgate. Elle semble ne pas être aux commandes de sa vie, mais occupe-t-on le devant de la scène pendant plus de trente ans sans y travailler un peu ? Une puissante industrie est derrière elle, la mode, le luxe français. Lorsque Renaud Dutreil, ministre des PME, du commerce et de l'artisanat, la proposa pour la Légion d'honneur, il se basait sur un chiffre, rappelé lors de la cérémonie : 40 % du chiffre d'affaires des industries de la parure se font à l'exportation. On peut y ajouter ceux d'une presse magazine qui réclame des destins, des icônes, des contes de fées, et "Inès" est vendeuse. Chaque "une" avec elle enregistre son petit bond en avant. Elle n'est plus mannequin, pas même l'incarnation des chaussures Roger -Vivier, elle est d'ailleurs incapable de dire son titre dans l'entreprise, elle est "Inès".

    Idole accessible. Et ses filles avec elle. Nées telles de futures impératrices people, elles ont pris des centimètres sur le papier glacé des magazines. Nine, l'aînée, a signé son premier contrat pour le nouveau parfum de Bottega Veneta. "Tous les jours on a des demandes d'interview de Violette, qui a 12 ans", ajoute Inès de la Fressange, qui assure qu'elle sait dire non. Mais comme les petits Grimaldi apparaissant au balcon, elles ont grandi dans Match et Elle, détaillées de pied en cap. "Pas un centimètre de son corps, pas une fibre de son âme, pas un souvenir de sa vie..." Pas même ses filles.

    Inès de la Fressange n'a construit aucun rempart autour de sa vie. Elle se doit d'être à l'image de ce qu'elle a créé. Sa tribu a des airs de famille princière. Leur "Rocher" serait le 6e arrondissement de Paris, carré de la pensée, des pirouettes et de l'arrogance française, plus quadrillé aujourd'hui de marques que d'éditeurs. Les enfants vont à l'Ecole alsacienne, rue Notre-Dame-des-Champs. Dans le café d'en face, Le Chartreux, les parents se retrouvent le matin, bavardent, échangent bonnes adresses et projets, Elle est posé sur le bar comme ailleurs ce serait Le Parisien. Dans ce repaire de l'élite décontractée aux allures de bistrot, la notoriété est chose banale, tous ont un levier professionnel, familial, économique, artistique ; l'amitié finit forcément par ressembler à un réseau. C'est là qu'est née La Parisienne (Flammarion), il a suffi, après avoir déposé les enfants, d'une discussion avec Sophie Gachet, copine journaliste à Elle, pour que le projet prenne forme. Les éditeurs étaient dans le quartier, la fille aînée a joué les modèles, porté, tel un clone, les tenues que sa mère aime et recommande, et le tour était joué. Les recettes des mères d'élèves de l'Ecole alsacienne devenaient un best-seller aux multiples traductions. Pour exemple, page 147 : "Le must est de prendre avec un appareil photo Polaroïd ses chaussures en photo et de les coller ensuite sur une boîte dans laquelle on conservera soigneusement ses chaussures." -Jamais dangereuse "la Parisienne". Ainsi appelait-on la statue trônant au sommet de la porte Binet, lors de l'Exposition universelle de 1900 : drapée à la dernière mode, c'était une égérie des grands magasins naissants, pas une pétroleuse de la Commune.

    A la sortie du livre, Denis Olivennes ne rata pas une occasion d'en dire du bien. De même, invitée des "Grandes gueules" sur RMC, en décembre 2010, Inès de la Fressange commentait l'arrivée de son cher et tendre sur Europe 1 d'un : "Si ça ne marche pas bien sur Europe 1, Superman arrive !" Paroles cool, franches, amoureuses, sans chichi, mais paroles d'un monde où les journaux sont un simple prolongement, un album de famille, on y raconte ses enfants, ses amours, ses vacances, ses ambitions. Que l'icône de la presse fasse la promo du nouveau dirigeant d'un groupe de presse n'est même probablement pas calculé, le simple résultat d'un puzzle à peu de pièces. "La star incarne une nouvelle élite. Elle propose et impose une nouvelle éthique de l'individualité, et qui est celle du loisir moderne." Encore Edgar Morin.

    Le couple se présente volontiers comme une famille recomposée moderne et pas bégueule, installée dans une maison louée derrière le Panthéon. Le partage des rôles y serait traditionnel, lui, la tête ; elle, les jambes (et la folie des dépenses), leurs ados sont des garçons et des filles sympas, qui s'entendent bien et brillent à l'école. Les articles et les amis insistent beaucoup sur le fait que Nine, déjà gravure de mode, est aussi une grande lectrice. Cet été, elle lisait Malraux. Elle passe le bac cette année. "Normal" est le maître mot d'Inès, un mot pommade. Comme pour François Hollande, candidat socialiste à la présidence de la République...

    On a pu apercevoir les deux couples Hollande-Trierweiler et Olivennes-de la Fressange, attablés place de la Madeleine. La même rencontre peut se produire ailleurs avec les Bruni-Sarkozy, eux aussi des amis. Les hommes ont l'air d'être les piliers de la scène : d'un côté, le président de la République ; de l'autre, Denis Olivennes, personnage multiprises, ex-haut fonctionnaire, ex de la première dame, ex-fabiusien, ex-soutien de Ségolène en 2007. Il était encore récemment dans l'avion de Nicolas Sarkozy pour la Libye. Tous deux regardent leurs femmes, à la silhouette à jamais modelée par leur passé de top-modèle, comme leurs trophées.

    ET SI C'ÉTAIENT EUX LES TROPHÉES,   les bonnes pioches de deux reines de beauté ayant appartenu au temps où les mannequins étaient plus stars que les actrices, deux filles bien nées qui ont échappé au couperet de la trentaine et comptent bien continuer de tutoyer les sommets. L'une a rencontré Denis Olivennes quand l'autre venait de le quitter. L'une a toujours affiché une vie amoureuse plutôt calme, l'autre un tableau de chasse garni. L'une persiste à dire qu'elle est frivole, superficielle et qu'elle aime qu'on l'aime, l'autre s'est voulue compositrice-interprète puis première dame de France. L'une dit qu'elle se contrefiche de la trace qu'elle laissera, l'autre prouve le contraire. L'une a choisi, comme arc de la conquête, la candeur, l'autre la force.  

    La candide pourrait résumer son long chemin de cette phrase qu'elle lâcha à Paris Match pour décrire ses tranquilles promenades en ville avec son compagnon : " Nous ne prenons jamais les rues laides. "

    Photos Federico Ciamei et Martina Giammaria / Stylisme Emanuela Rota


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