• Irak: Obama prêt à envoyer jusqu'à 300 conseillers militaires

    Irak: Obama prêt à envoyer jusqu'à 300 conseillers militaires

     

    Publié le 19.06.2014, 17h42     lien 


     
    Le président américain Barack Obama pendant la conférence de presse, jeudi 19 juin 2014 à Washington

    Le président américain Barack Obama pendant la conférence de presse, jeudi 19 juin 2014 à Washington | Mandel Ngan

     
    Le président des Etats-Unis Barack Obama a annoncé jeudi l'envoi de conseillers militaires en Irak pour soutenir les forces de sécurité face aux jihadistes, appelant le Premier ministre, le chiite Nouri al-Maliki, au dialogue avec toutes les communautés.
    M. Obama, qui s'exprimait depuis la Maison Blanche, a souligné que Washington était prêt à "une action militaire ciblée et précise si et quand (. 
    <btn_noimpr>
     
    </btn_noimpr>..) la situation sur le terrain l'exige". Les Etats-Unis ont renforcé ces derniers jours leurs vols de surveillance du territoire irakien, y compris à l'aide de drones et de chasseurs F-18 décollant du porte-avions George H.W. Bush, qui croise actuellement dans le Golfe.
    Sur le terrain, l'armée a affirmé avoir repris le contrôle 
    total de la principale raffinerie du pays à Baïji (200 km au nord de Bagdad) après plus de 24 heures de combats contre les assaillants qui voulaient s'en emparer, selon des responsables et des témoins.
    Il s'agit d'un rare succès des forces armées après leur totale déroute aux premiers jours de l'offensive lancée le 9 juin par les insurgés menés par les jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui ont réussi à prendre de larges parties de quatre provinces et sont désormais à une centaine de km de Bagdad.
    Le gouvernement irakien, qui a rappelé les officiers réservistes, a officiellement demandé aux Etats-Unis de mener des frappes aériennes, deux ans et demi après le retrait de leurs troupes d'Irak.
    Les quelque 300 conseillers militaires américains, issus des forces spéciales, auront pour mission d'"entraîner, assister et soutenir" les forces irakiennes.
    Après huit ans de guerre en Irak et près de 4.500 morts, "les forces américaines ne retourneront pas au combat en Irak", a martelé M. Obama. "Mais nous aiderons les Irakiens dans leur combat contre les terroristes qui menacent le peuple irakien, la région et les intérêts américains".

    - "Centres opérationnels conjoints" -

    Washington est prêt à créer des "centres opérationnels conjoints", à Bagdad et dans le nord de l'Irak, afin de partager les renseignements et coordonner la planification des opérations contre les jihadistes de l'EIIL.
    M. Obama a précisé que toute décision d'action militaire se ferait "en étroite consultation avec le Congrès, les dirigeants irakiens et ceux de la région".
    Le président américain a d'ailleurs annoncé l'envoi ce week-end du chef de la diplomatie John Kerry au Moyen Orient et en Europe pour des consultations sur l'Irak, appelant une nouvelle fois M. Maliki, honni par la minorité sunnite qui l'accuse de la marginaliser, à relever le "défi" de l'ouverture à toutes les communautés.
    "Ce n'est pas à nous de choisir les dirigeants irakiens. Il est clair, cependant, que seuls les dirigeants qui peuvent gouverner en incluant (les différentes sensibilités et religions) peuvent être vraiment en mesure d'aider les Irakiens à traverser cette crise", a jugé le président américain.
    Lors d'une audition au Congrès, le général américain Martin Dempsey, chef d'état-major interarmées, avait estimé mercredi que la marginalisation de la communauté sunnite avait planté les germes de l'insurrection.
    Le gouvernement Maliki, au pouvoir depuis 2006, est miné par les divisions confessionnelles et confronté à des violences meurtrières depuis plus d'un an, alimentées par le mécontentement de la minorité sunnite et la guerre en Syrie voisine où l'EIIL est aussi actif.
    Appuyé notamment par des partisans du président sunnite Saddam Hussein renversé par l?invasion américaine en 2003, l'EIIL a pris la deuxième ville d'Irak, Mossoul, une grande partie de sa province Ninive (nord), de Tikrit et d'autres secteurs des provinces de Salaheddine (nord), Diyala (est) et Kirkouk (nord).
    Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées avec l'avancée de l'EIIL qui ambitionne de créer un Etat islamique, alors que des centaines de personnes ont été tuées selon des bilans non officiels et impossibles à confirmer dans l'immédiat.
    En outre, une quarantaine de travailleurs indiens ont été enlevés dans la région de Mossoul, où 80 Turcs sont retenus par les jihadistes depuis la semaine dernière. 

    - Evacuations de diplomates -

    Plusieurs pays ont annoncé, dans ce contexte chaotique, l'évacuation de certains de leurs diplomates d'Irak alors que des compagnies ont transféré leurs employés étrangers vers Bagdad, où un plan sécuritaire a été mis en place pour la protéger d'un assaut jihadiste. 
    La Chine, plus gros investisseur du secteur pétrolier irakien, a ainsi annoncé l'évacuation vers des régions plus sûres de certains salariés de ses sociétés.
    L'avancée de l'EIIL fait craindre pour les investissements à long terme dans l'industrie pétrolière du pays, deuxième plus gros exportateur au cartel de l'Opep, selon le président du Conseil mondial du pétrole, Renato Bertani. 
    Les Etats-Unis ont assuré que l'attaque contre la raffinerie de Baïji n'avait pas d'impact sur les exportations de brut, mais que Bagdad serait contraint d'importer temporairement des produits raffinés.
    La crise irakienne a par ailleurs mis en lumière les divergences entre les deux poids-lourds de la région.
    La monarchie sunnite saoudienne a accusé M. Maliki d'avoir conduit l'Irak au bord du gouffre par sa politique d'exclusion des sunnites, mettant en garde contre une guerre civile. En revanche, l'Iran chiite veut aider M. Maliki face aux insurgés.
    Selon M. Obama, l'Iran peut jouer un rôle "constructif" dans la région. Cependant, a-t-il mis en garde, s'il "intervient seulement militairement au nom des chiites (...) la situation va probablement empirer".

     

    <btn_noimpr></btn_noimpr><btn_noimpr></btn_noimpr>


    Tags Tags :
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :