Meetings. Interviews. Pour les candidats aux leÌgislatives, il ne reste plus que quelques heures avant l'ouverture des bureaux de vote. Une veille de scrutin en forme de dernieÌ€re ligne droite marqueÌe par les ultimes deÌclarations des politiques. Benjamin Netanyahu vient de mettre les points sur les i en affirmant : "Si je suis reÌeÌlu, il n'y aura pas d'État palestinien." DeÌjaÌ€ ce dimanche soir, dans son discours devant les quelque 20 000 participants du grand rassemblement de la droite et du mouvement des colonies, le chef de file du Likoud avait mis en garde contre une victoire possible de la gauche qui, selon lui, "ferait ineÌvitablement des concessions aux Palestiniens et diviserait JeÌrusalem". Bref, l'objectif du Premier ministre sortant est aujourd'hui clair : prendre un maximum de voix aÌ€ celui qui le marque sur sa droite, autrement dit Naftali Bennet, le preÌsident du Foyer Juif, qui repreÌsente le mouvement des colonies.
De son coÌ‚teÌ Yitzhak Herzog, le dirigeant avec Tzipi Livni de la liste Travailliste-Hatnoua, qui est en teÌ‚te des sondages (entre 24 et 26 mandats, contre 21 ou 23 au Likoud), tente de ravir des eÌlecteurs au parti centriste Il y a un avenir. Il multiplie donc les attaques contre le chef de cette formation, l'ancien journaliste Yaïr Lapid, avec comme argument-choc : "Voter pour ce parti, c'est voter contre le changement, car son preÌsident Yaïr Lapid sera certainement d'accord pour sieÌger dans un quatrieÌ€me gouvernement Netanyahu.
Les urnes vont-elles confirmer les sondages ?
Quant aÌ€ Avigdor Lieberman, le treÌ€s aÌ€ droite ministre des Affaires eÌtrangeÌ€res et preÌsident du parti russophone Israël notre maison, il continue aÌ€ dire que les sondages se trompent et que son parti aura 10 sieÌ€ges. Et d'en profiter pour rappeler que son camp, c'est la droite nationaliste. Petit rappel : les sondages le placent aÌ€ proximiteÌ du seuil d'eÌligibiliteÌ. Cela ne l'empeÌ‚che pas d'exiger, dans le prochain gouvernement Netanyahu, le poste de ministre de la DeÌfense. Un portefeuille deÌcideÌment treÌ€s convoiteÌ dans les formations satellites de la droite, puisque Naftali Bennet le veut aussi. VoilaÌ€ donc pour les dernieÌ€res manoeuvres partisanes. Et tout cela, bien entendu si le Likoud l'emporte.
Ceci eÌtant, aÌ€ quelques heures du scrutin, et au-delaÌ€ des eÌlecteurs indeÌcis (ils seraient entre 10 et 14 %), les interrogations sont plus nombreuses que les certitudes. Question numéro un : les urnes vont-elles confirmer les sondages ? Par le passeÌ, les eÌlecteurs israeÌliens ont montreÌ qu'ils savaient creÌer la surprise. Par ailleurs, impossible de savoir qui sera le prochain Premier ministre. Si, demain soir, le centre gauche arrive en teÌ‚te, rien ne dit qu'Yitzhak Herzog pourra former une coalition gouvernementale stable. Et meÌ‚me dans l'hypotheÌ€se ouÌ€ le Likoud, la droite nationaliste, faisait un score tout aÌ€ fait moyen, Benjamin Netanyahu pourrait bien se retrouver pour une quatrieÌ€me fois chef du gouvernement.
Il semblerait que dans cette eÌlection, il y ait deux faiseurs de rois en puissance : les deux partis du centre droit - dirigeÌs respectivement par Moshé Kahlon, un dissident du Likoud, et Yaïr Lapid, le preÌsident et fondateur de Il y a un avenir. Enfin, n'oublions pas une troisieÌ€me option dont on parle depuis quelques jours : l'union nationale. Il y a quelques semaines, Benjamin Netanyahu a eÌteÌ cateÌgorique : pas question de gouverner avec la gauche. Yitzhak Herzog est moins clair. Et sur sa gauche on l'accuse d'ailleurs de n'avoir que cela en teÌ‚te. Mais laÌ€, on est dans la politique-fiction. Il faut d'abord savoir ce que les IsraeÌliens vont choisir, ce 17 mars, en prioriteÌ : la continuiteÌ d'une politique avant tout seÌcuritaire ou bien l'espoir d'une meilleur quotidien avec un couÌ‚t de la vie alleÌgeÌ et des reformes dans l'eÌducation, la santeÌ, etc.