L’armée israélienne a mené un raid contre un camp d’entraînement du Hamas dans la bande de Gaza, vendredi 7 août, en représailles à un tir de roquette visant le territoire israélien à partir de l’enclave palestinienne. Quatre membres des services de sécurité ont été blessés, dont un grièvement, au cours de cette opération, a précisé un responsable des services médicaux palestiniens.
Quelques heures plus tôt, une roquette tirée de la bande de Gaza s’était abattue dans le sud d’Israël, sans faire de victime. Des médias israéliens ont rapporté le tir d’une seconde roquette, qui se serait écrasée dans l’enclave palestinienne, mais l’armée israélienne n’a pas confirmé cette information.
Un groupe se faisant appeler « Les Petits-fils des compagnons du Prophète » a revendiqué cette attaque. Le groupe extrémiste a déclaré qu’elle était « la première réponse des salafistes djihadistes aux attaques des juifs contre [la mosquée] Al-Aqsa », troisième lieu saint de l’islam, à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël.
Le différend autour d’Al-Aqsa
L’esplanade des Mosquées, que les juifs appellent « le mont du Temple » et considèrent comme leur premier lieu saint, est régie par un statu quo hérité du conflit de 1967, qui veut que, si juifs et musulmans peuvent se rendre sur le site sacré qui surplombe l’ultratouristique vieille ville de Jérusalem, les juifs n’ont pas le droit d’y prier.
Or, les Palestiniens accusent régulièrement Israël de vouloir remettre en question ce statu quo et de plier face à la pression des ultraorthodoxes qui réclament le droit de prier sur l’esplanade. Le 26 juillet, des heurts ont ainsi éclaté après que des juifs eurent entamé les commémorations de Tisha Beav, qui marque dans leur calendrier la destruction des deux temples qui se trouvaient sur l’esplanade – le mur des Lamentations, en contrebas des mosquées, en est le dernier vestige.
Certains d’entre eux auraient tenté de prier aux abords de l’esplanade, provoquant la colère de dizaines de musulmans. Face à cette situation, des dizaines de policiers israéliens ont investi l’esplanade, avant de pénétrer « de plusieurs mètres » à l’intérieur d’Al-Aqsa.
Le Hamas menacé par des groupes djihadistes
Le dernier tir venu de la bande de Gaza visant l’Etat hébreu remontait au 16 juillet. Comme très souvent, il avait été suivi d’une réplique israélienne, sous la forme d’un raid aérien sur le petit territoire côtier où s’entassent 1,8 million de Palestiniens, soumis à un sévère blocus israélien depuis neuf ans.
Israël et son ennemi le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, observent un cessez-le-feu sporadiquement secoué par de tels tirs depuis la fin de l’opération « Bordure protectrice », à l’été 2014. L’offensive israélienne visait précisément à faire cesser ces tirs. Le conflit avait fait plus de deux mille deux cents morts côté palestinien, et plus de soixante-dix côté israélien.
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Les tirs des derniers mois, rarement revendiqués, sont généralement attribués à des groupes salafistes djihadistes. Ces derniers menacent désormais régulièrement le Hamas, engagé dans des contacts indirects avec Israël pour conclure une trêve de longue durée en échange d’un allégement du blocus.
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