La situation de l'économie mondiale et les conditions de marché sont préoccupantes et le nouveau ralentissement de l'activité pourrait compromettre la soutenabilité des dettes publiques en Europe et ailleurs, a déclaré samedi le gouverneur de la Banque d'Italie.

"Les perspectives économiques en Europe et dans le monde et les conditions des marchés financiers sont alarmantes", a déclaré Ignazio Visco qui est aussi membre du conseil des gouverneurs de la BCE, lors d'une internvention devant le conseil italo-américain à Venise.

"Un nouveau ralentissement économique mondial créerait des risques additionnels dans des systèmes financiers déjà fragiles et compromettrait la soutenabilité des dettes publiques, en Europe et ailleurs", a-t-il prévenu.

Il a ajouté que l'impasse politique en Grèce et les difficultés du système bancaire espagnol accentuent les tensions sur les marchés financiers et l'incertitude.

Les ministres des Finances de la zone euro tiennent une téléconférence samedi après-midi sur un possible plan d'aide à Madrid pour le renflouement des banques espagnoles.

Ignazio Visco a appelé les dirigeants du G20 à mettre en oeuvre des politiques de soutien à la croissance.

Il a ajouté que le soutien à l'activité par la politique monétaire, à l'instar des opérations de refinancement à 3 ans à taux fixe par la BCE, était essentiel mais temporaire.

"Une sortie définitive de la crise ne pourra intervenir que si tous les acteurs prennent leurs responsabilités de manière appropriée", a-t-il estimé.

Pour Ignazio Visco, la crise, qui a plongé l'Italie dans la récession et s'est traduite par une explosion de ses coâts de financement l'année dernière, reste grave et le gouvernement de Mario Monti doit persévérer sur la voie des réformes structurelles.

"Pour l'Italie, l'état d'urgence n'est pas levé", a-t-il dit. "Préserver et maintenir la responsabilité budgétaire est capital, même si cela doit être au prix de difficultés à court terme."

Le gouverneur de la Banque d'Italie a réitéré son appel à une supervision intégrée des banques européennes même si cela doit se traduire par le "transfert de certains éléments de souveraineté".