• «Jack is back» : derrière le tweet de DSK, le Titanic

    «Jack is back» : derrière le tweet de DSK, le Titanic

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    FIGAROVOX/ENTRETIEN - Dominique Strauss-Kahn a fait une entrée remarquée sur Twitter ce dimanche soir. Spécialiste de l'histoire des médias, Christian Delporte analyse cette nouvelle initiative de communication de l'ex-président du FMI.

     

    Christian Delporte est historien spécialiste de l'histoire des médias et de la communication politique. Il est l'auteur de «Come-back, ou l'art de revenir en politique» (Paris, Éditions Flammarion, 2014).


    Dix jours après sa relaxe dans l'affaire du Carlton, DSK a fait une entrée remarquée sur Twitter ce dimanche soir avec un unique et mystérieux tweet: «Salut Twitter! Jack est de retour». Que vous inspire cette initiative de communication inattendue?

    DSK a toujours aimé les «coups médiatiques». Il en a été privé pendant quatre ans. C'est une façon de prendre sa revanche, en faisant événement, en montrant qu'il n'a rien perdu de son sens de la communication, le tout avec la pointe de modernisme de twitter. Une façon de dire que la page est tournée et qu'il faudra encore compter sur lui, d'une autre façon qu'avant 2011. Bref, il se fait plaisir.

    À qui peut-il faire référence avec son tweet énigmatique?

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    C'est une façon de prendre sa revanche, en faisant événement, en montrant qu'il n'a rien perdu de son sens de la communication, le tout avec la pointe de modernisme de twitter.

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    Peut-être au sous-titre de Titanic II, prévu en 2016, «Jack is back». Depuis quatre ans, DSK est en naufrage permanent. On le croyait définitivement coulé, il nous dit qu'il n'est pas pas mort.

    Immédiatement suivi par des milliers de followers, l'ex président du FMI n'a, en revanche que 5 abonnements: Myriam Laouffir, Joseph Stiglitz, Paul Krugman, The Economist et Financial Times. Que reflète ce choix?

    Ceux qui pensent à un retour en politique se trompent. L'image qui lui tient désormais à cœur est celle du «grand expert économique mondial» qui n'a rien perdu de sa fibre social-démocrate. Il était encore consulté, de manière un peu marginale cependant, notamment par des pays en rupture avec le monde occidental, comme la Serbie ou la Russie, par exemple. Ce qu'il veut, c'est retrouver toute sa place dans le monde qui le choyait et l'a rejeté après l'affaire du Sofitel de New York. Ce qu'il vise, c'est le monde de la finance anglo-saxonne, le seul qui compte à ses yeux.

    DSK blanchi cherche-t-il à s'imposer sur la scène médiatique?

    Si c'est cela, c'est plutôt réussi. DSK est un homme de spectacle, le spectacle médiatique. Il veut montrer qu'il n'a rien perdu de sa magie de «grand économiste», image qu'ont construite de lui les médias -pas seulement français- et que conserve l'opinion, au-delà de la condamnation morale, comme l'indiquent les sondages.

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    Ce qu'il veut, c'est retrouver toute sa place dans le monde qui le choyait et l'a rejeté après l'affaire du Sofitel de New York.

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    Quel bénéfice pourrait tirer Dominique Strauss-Kahn de l'utilisation de Twitter?

    Pas grand-chose si tout cela se limite à des réactions sur un compte twitter. Mais l'avantage du réseau social, c'est de donner de la visibilité, source de présence sur la scène internationale. Encore une fois: comme «expert» financier. La politique, pour lui, c'est du passé et rien n'indique, même s'il conserve des partisans, qu'il pourrait revenir un jour dans le jeu politique.


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