• Jean-Luc Mélenchon : «Je vis donc je lutte»

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    Jean-Luc Mélenchon : «Je vis donc je lutte»

    <time datetime="2013-01-24T16:00:31+01:00" itemprop="datePublished">24 janvier 2013 à 16:00  </time>lien

    Jean-Luc Mélenchon et des sidérurgistes d'ArcelorMittal, le 23 janvier 2013 lors d'un meeting à Metz.

    Jean-Luc Mélenchon et des sidérurgistes d'ArcelorMittal, le 23 janvier 2013 lors d'un meeting à Metz. (Photo Jean-Christophe Verhaegen. AFP)

    Récit En meeting mercredi soir à Metz, le leader du Front de gauche et le patron des communistes Pierre Laurent ont lancé à l'unisson leur campagne contre l'austérité.

    Depuis ses 11,1% à la dernière présidentielle, Jean-Luc Mélenchon cultive l’art de la campagne permanente. Mercredi soir, à Metz (Moselle), l’ancien candidat a lancé celle du Front de gauche contre la politique d'austérité du gouvernement Ayrault. Dans un Parc des expositions où s'étaient massées plus d’un millier de personnes, le cartel Front de gauche s’est donné à voir uni et mobilisateur, dans une ambiance qui avait tous les atours du mois de mai. Depuis la manifestation de septembre contre le pacte budgétaire «Merkhollande», le Parti de gauche et le Parti communiste, les deux principales composantes du Front, avaient multiplié les initiatives autonomes. La photo de famille était réussie, de Jean-Luc Mélenchon au communiste Pierre Laurent, en passant par Clémentine Autain (Fase), Christian Piquet (Gauche unitaire) et Myriam Martin (Gauche anticapitaliste).

     

    Au son d’On lâche rien du groupe HK et les Saltimbanques, l’hymne de la campagne mélenchonienne, des sidérurgistes d’ArcelorMittal, venus  des sites de Florange et Gandrange en tenue de travail argentée, ont ouvert le meeting en offrant un casque doré à Mélenchon. Le matin-même, certains avaient tenté de s’enchaîner à Matignon. Sur scène, ils ont clamé leur colère de ne pas avoir été reçus par le chef de l’Etat mais par un conseiller sans mandat. Des salariés en lutte de Virgin Megastore et de Sanofi ont également pris la parole.

    «Nous ne renonçons à rien»

    «Ne croyez pas que ce soit une campagne dans laquelle le Front de gauche se substituerait à l’action syndicale, la campagne contre l’austérité, c’est la campagne pour les droits des peuples à vivre (...) et pas seulement survivre», a ensuite lancé Mélenchon à la tribune, avant d’affirmer ce qu’il martèle depuis des mois: «Nous sommes prêts à tout moment à relever le défi qui consisterait à diriger ce pays sur d’autres bases.» La fameuse alternative à gauche qu'il appelle de ses v«ux. Et à ceux, comme le ministre du Budget Jérôme Cahuzac lors de leur récent débat dans l'émission Mots Croisés (France 2), qui le dépeignent en homme seul, le tribun du Front de Gauche a répondu: «On n’est jamais seul quand on a compris ceci: je vis donc je lutte. Je lutte donc je suis un être libre.»

    Et Mélenchon de mettre en garde le pouvoir: «Nous n’attendrons pas 2017, il y aura la lutte tous les jours avec les syndicats et il y aura les élections. En 2014, il y aura les rendez-vous avec l’Europe.» Il y aura aussi des élections municipales, mais dans ce scrutin, le Front de gauche et en particulier les communistes devront composer avec leurs alliés locaux socialistes pour ne pas perdre de positions. Et alors que le PS se plaît à instiguer le ver de la division au sein du Front de gauche, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a assuré que ses différentes composantes repartent «unies» à la bataille et qu'«en ce début de l’année 2013, il y a une force, celle du FG qui vous dit "nous ne renonçons à rien, la résignation nous n’en voulons pas"».

    «On a refusé l'autoritarisme de Sarkozy»

    Le sénateur communiste et Mélenchon, à l'unissson, ont prévenu que «pour les parlementaires du FG, il n'(était) pas question de transcrire dans la loi l’accord» récemment signé entre les partenaires sociaux et le Medef. «Nous irons à ce débat avec des propositions: interdiction des licenciements boursiers, droit de veto pour le CE, taxation des CDD, un plafond maximum de 5% d’emplois précaires...», a ajouté Laurent, moins maximaliste que Mélenchon. Manière «d’agir pour donner une chance à une politique de gauche». Sans «ranger au magasin des accessoires ce que nous prônions hier», et alors que «ce gouvernement empêche le débat de se développer à gauche». Et Laurent d’enfoncer le clou: «On a refusé l’autoritarisme de Sarkozy, ce n’est pas pour avoir celui du PS», tandis que Clémentine Autain, citant Aimé Césaire, a assuré que «l’heure est venue d’abandonner toutes les vieilles routes». A commencer par celle du social-libéralisme.

    A propos du dernier rapport de la Cour des comptes, présidée par le socialiste Didier Migaud, qui préconise une baisse des indemnités chômage, le sénateur communiste a affirmé qu’une amélioration du budget de l’Unedic passe par une baisse du chômage et qu'«il n’y a pas besoin d'être expert» pour le savoir. Mélenchon martelant, lui, que «ce qui coûte trop cher dans ce pays, ce n’est pas le travail, c’est le capital». Un leitmotiv qu’on entendra forcément lors d’un prochain meeting unitaire déjà préu le 13 février à Rouen, non loin de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne. Et le refrain de campagne sera le même: «Résistance!».


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