• Jour de colère dans le monde musulman

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    Jour de colère dans le monde musulman

    Le Monde.fr avec AFP et Reuters | <time datetime="2012-09-14T01:57:05+02:00" itemprop="datePublished">14.09.2012 à 01h57</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-09-14T22:48:21+02:00" itemprop="dateModified">14.09.2012 à 22h48</time>

     
    • Chassés par des tirs lacrymogènes, des manifestants courent devant l'ambassade américaine à Tunis, en Tunisie, le 14 septembre. Au moins cinq manifestants ont été blessés après que la police ai ouvert le feu.
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    Chassés par des tirs de gaz lacrymogène, des manifestants courent devant l'ambassade des Etats-Unis à Tunis, en Tunisie, vendredi 14 septembre. Au moins cinq manifestants ont été blessés après que la police a ouvert le feu.

    Crédits : REUTERS/ZOUBEIR SOUISSI

    Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs pays musulmans, vendredi 14 septembre, pour dénoncer un film dénigrant l'islam réalisé aux Etats-Unis, déclenchant de nouvelles violences, qui ont fait cinq morts, notamment en Tunisie et au Soudan.

    Retrouvez l'intégralité des événements de la journée dans notre Live

    • Deux morts à Tunis

    A Tunis, deux personnes ont été tuées et vingt-huit autres blessées au cours d'affrontements aux abords de l'ambassade des Etats-Unis, selon un bilan provisoire de l'agence Tunis Afrique presse (TAP).

    Des manifestants ont réussi à pénétrer dans la cour du bâtiment de l'ambassade, tandis que les forces de l'ordre semblaient débordées malgré des tirs de sommation et de gaz lacrymogènes continus.

    Le président tunisien, Moncef Marzouki, a dénoncé vendredi soir dans une allocution télévisée l'attaque de l'ambassade des Etats-Unis à Tunis : "Les actes de violences qui ont eu lieu aujourd'hui devant l'ambassade américaine sont totalement inacceptables et condamnables"

    "On aurait pu comprendre la colère des manifestants et même la partager, mais ces jeunes ont commencé à perpétrer des actes de destruction, à mettre le feu (...) dans une ambassade d'un pays ami", a-t-il dit.

    M. Marzouki a ajouté qu'il s'était entretenu au téléphone avec la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, et lui avait assuré que les Tunisiens ne faisaient pas l'amalgame entre les Etats-Unis et le film insultant l'islam à l'origine d'une vague de violences anti-occidentales dans le monde arabe et musulman.

    Lire : Barack Obama assure que les Etats-Unis "tiendront bon" face aux manifestations

    Les manifestants ont finalement été dispersés par la police en fin d'après-midi. Le gouvernement dominé par le parti islamiste Ennahda a appellé "tous les citoyens au respect de la loi et au calme dans l'expression pacifique de leurs positions face aux atteintes aux symboles sacrés et aux offenses contre le Prophète", selon l'agence d'information officielle, TAP.

    • Deux morts au Soudan

    A Khartoum, des gardes postés sur le toit de l'ambassade des Etats-Unis ont tiré en l'air alors que des centaines de manifestants s'en approchaient, une dizaine d'entre eux, agitant des drapeaux islamistes noirs, parvenant à pénétrer dans son enceinte.

    Un manifestant est mort écrasé par un véhicule de la police, selon un secouriste. Le corps d'un autre manifestant a été découvert près de l'ambassade, sans que les circonstances de sa mort soient établies.

    Peu avant, cinq mille manifestants islamistes avaient mis le feu à l'ambassade d'Allemagne, dont ils ont arraché le drapeau pour le remplacer par un étendard islamiste. L'Allemagne a condamné cette attaque, de même que le film.

    • Un mort au Liban

    Au Liban, un manifestant a été tué et vingt-cinq autres ont été blessés dans des heurts à Tripoli (Nord) entre les forces de sécurité et des centaines d'islamistes qui avaient incendié un fast-food américain, selon un responsable des services de sécurité.

    A Sanaa, au Yémen, où quatre personnes ont été tuées jeudi dans des heurts, les policiers ont tiré en l'air et fait usage de canons à eau et de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants rassemblés à environ 500 mètres de l'ambassade, brûlant le drapeau américain et réclamant l'expulsion de l'ambassadeur.

    Les Etats-Unis ont dépêché une équipe de marines pour protéger l'ambassade.

    • Affrontements près de l'ambassade au Caire

     

    <figure class="illustration_haut"> Un manifestant jette des pierres sur les forces antiémeute au Caire, le 13 septembre. </figure>

    En Egypte, où le président Mohamed Morsi a condamné le film, tout en dénonçant les violences qu'il a entraînées, les Frères musulmans ont retiré leur appel à manifester à travers tout le pays, mais des manifestants ont continué toute la journée à affronter la police près de l'ambassade des Etats-Unis.

    "Quand nous avons appelé à des manifestations dans tout le pays devant les mosquées, le but était d'exprimer la colère de tous les Egyptiens", a déclaré le secrétaire général du plus puissant mouvement politique d'Egypte, Mahmoud Hussein.

    "Mais à la lumière des événements des deux derniers jours, la confrérie a décidé de participer à une manifestation symbolique, place Tahrir uniquement, afin qu'il n'y ait pas de destructions de biens, de blessés ou de morts, comme cela est arrivé dans le passé", a-t-il ajouté dans un communiqué.

    A Téhéran, des milliers de personnes se sont rassemblées aux cris de "Mort à l'Amérique!" et "Mort à Israël !", selon des images de la télévision d'Etat.

    La foule a manifesté après les prières du vendredi à l'université de Téhéran, où un religieux de la ligne dure, l'ayatollah Ahmad Janati, a ironisé sur le fait que les Etats-Unis puissent être à l'origine du film Innocence of Muslims.

    "C'est extraordinaire que ceux qui dirigent un pays se considérant comme une superpuissance se rendent aussi stupides par de telles actions", a-t-il dit. "Dans leur récente folie, ils ont fait un film – que l'on dit avoir été financé par les sionistes – pour insulter le prophète" Mahomet, a-t-il dit.

    En Syrie, théâtre de violences depuis mars 2011, près de deux cents manifestants ont organisé un sit-in de protestation devant l'ambassade des Etats-Unis, à Damas, fermée depuis plusieurs mois.

    Des milliers de personnes ont protesté en Irak, notamment à Bassora (Sud), où les protestataires ont scandé : "Il n'y a pas de liberté lorsqu'on offense un milliard de musulmans."

    A Alger, la police a empêché une cinquantaine d'hommes, dont l'ex-numéro deux du Front islamique du salut (FIS, interdit), Ali Belhadj, de manifester, selon des correspondants de presse. Des milliers de Palestiniens ont par ailleurs manifesté dans la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, et à Jérusalem-Est, occupé et annexé par Israël.

    • Importantes manifestations en Asie

    Au Bangladesh, quelque dix mille manifestants ont brûlé à Dacca des drapeaux américains et israéliens, et ont tenté de s'approcher de l'ambassade des Etats-Unis. "Nous ne tolérerons pas d'insultes envers notre grand prophète", ont-ils scandé.

    Au Pakistan, des manifestations dans plusieurs grandes villes ont notamment demandé la mort du réalisateur du film et l'expulsion des diplomates américains en poste dans le deuxième pays musulman.

    En Indonésie, environ trois cent cinquante islamistes radicaux ont manifesté à Jakarta contre la "déclaration de guerre" que représente selon eux ce film. En Inde, plusieurs centaines de manifestants musulmans ont attaqué le consulat américain de Madras, dans le Sud-Est, selon la police.

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