• JUSTICE : un couple d'homosexuels enterré vivant

    Couple enterré vivant : 30 ans de réclusion pour les accusés

    Par Flore Galaud Publié <time datetime="29-09-2011T20:05:00+02:00;" pubdate="">le 29/09/2011 à 20:05 </time>

    Claude Juillet et Christophe Rayé ont été condamnés jeudi pour le meurtre sordide de deux homosexuels, retrouvés ensevelis en 2009 près de la Loire.

    Un verdict en-deçà des réquisitions de l'avocat général.   La cour d'assises du Cher a condamné jeudi à 30 ans de réclusion criminelle les deux hommes jugés pour le meurtre d'un couple d'homosexuels, qui avaient été enlevés et enterrés vivants en mars 2009 à La Charité-sur-Loire. Claude Juillet, 55 ans, et Christophe Rayé, 39 ans, étaient accusés d'avoir séquestré puis tué Guy Bordenave et Luc Amblard, des producteurs de spectacles qui résidaient à Couy, à quelques kilomètres de Bourges. Les deux hommes sont restés impassibles à l'énoncé du verdict, tandis que les familles des victimes se sont dites «soulagées» qu'ils écopent de la même peine.  

    L'avocat général, Lucile Jaillon-Bru, avait requis la veille la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans contre Claude Juillet, qui a toujours reconnu les faits, expliquant avoir tué le couple parce qu'il les soupçonnait de faire obstacle à sa relation avec Marie-Laure Bordenave, la sœur de Guy. Mais contre son complice Christophe Rayé, qu'elle a qualifié de «chien fou» et de «suiveur», la magistrate avait requis 30 ans de prison, dont 20 ans de sûreté. Cet ancien cariste a toujours reconnu la séquestration mais nie avoir participé à l'ensevelissement des victimes.

    Jeudi matin, lors des plaidoiries de la défense, l'avocate de Claude Juillet, Karine Berthon, a reconnu que le mobile avancé par son client pouvait paraître «invraisemblable». «On ne comprend pas qu'on puisse passer à un acte aussi cruel pour un tel mobile», a-t-elle admis. «Le mobile, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, est passionnel (...). Le crime, il n'est pas crapuleux, il n'est pas homophobe, le crime il est passionnel», a martelé l'avocate. Selon elle, il faut essayer de se mettre dans l'état d'esprit de son client, qui souffre de «troubles paranoïaques», pour comprendre.

    Enterrés, face à face

    L'avocat de Christophe Rayé, Me Jean-Michel Fleurier, a pour sa part estimé qu'il subsistait encore, après quatre jours d'audience, de nombreuses «zones d'ombre» dans ce dossier. Non seulement «aucune preuve matérielle» n'a pu montrer que son client avait participé à l'ensevelissement mais, selon lui, Christophe Rayé, ami de Claude Juillet et comme lui chômeur au moment des faits, s'est laissé entraîner à séquestrer le couple simplement «parce qu'il espérait récupérer quelques billets».

    Selon les faits exposés au cours du procès, le duo diabolique avait soigneusement préparé le meurtre, creusant cinq jours avant les faits une fosse dans une forêt en lisière de la Loire. Dans la soirée du 8 mars 2009, Claude Juillet et Christophe Rayé s'étaient rendus au domicile de Luc Amblard, 56 ans, et de son compagnon Guy Bordenave, 39 ans. «Les deux victimes ont été attachées, l'une a été frappée avec un fusil. La maison a été fouillée, des cartes bancaires qui ont ensuite été utilisées et des ordinateurs portables ont été volés. Puis les deux victimes ont été emmenées, en fourgon, vers 5 heures du matin», a expliqué le procureur.

    Bâillonnées avec du scotch large, les mains attachées avec des liens en plastique, les deux victimes, menacées par un fusil, ont ensuite été contraintes à descendre dans la fosse, où ils ont été assis l'un en face de l'autre. Avant d'être enterrés vivant. Lors de ses auditions, Claude Juillet a expliqué ne pas avoir utilisé le fusil pour tuer le couple «afin de ne pas faire de bruit».

    Jeudi, les deux avocats de l'accusation ont tenu à rendre hommage à la «dignité» des dix parties civiles, dont l'ex-compagne de Claude Juillet, Marie-Laure Bordenave. Cette dernière a assuré au cours du procès n'avoir jamais repéré la «moindre tension» entre son compagnon et le couple Amblard-Bordenave, dont elle était très proche. En 2008, après avoir partagé le même toit pendant plusieurs années, Marie-Laure Bordenave lui avait demandé d'aller vivre ailleurs et de chercher un travail. Mais ils avaient continué à se fréquenter. Jusqu'au double meurtre.

     
    MARIALIS:
    Jusqu'où descendra t-on dans l'horreur gratuite? Que peut faire la justice face à de telles monstruosités?Nous sommes dans une autre dimension où tuer n'est rien, où la vie d'un homme est passée en perte et profit...

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