• Justin Timberlake bariole le ciel de Saint-Denis

    Justin Timberlake bariole

    le ciel de Saint-Denis

    Le Monde.fr | <time datetime="2014-04-27T14:19:12+02:00" itemprop="datePublished">27.04.2014 à 14h19</time> • Mis à jour le <time datetime="2014-04-27T14:40:37+02:00" itemprop="dateModified">27.04.2014 à 14h40</time> |Par Aureliano Tonet

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    « Regarde, un arc-en-ciel, c'est un signe ! », s'écrie une jeune fille en pointant le firmament, avant de rejoindre la foule qui s'amasse aux abords du Stade deFrance. En ce samedi 26 avril humide et nuageux, Justin Timberlake ouvre la saison des concerts organisés dans l'antre francilien. Si toutes les couleurs de peau s'unissent en harmonie, les adolescentes forment, sans surprise, l'essentiel du bataillon. A tel point que la sécurité n'a pas prévu assez de vigiles féminines pour fouiller leurs corps impatients, tandis que les garçons passent, eux, les portiques d'entrée les mains dans les poches.

     

     

    CARGAISON DE « DOMAC »

    Certaines spectatrices ont poussé la vénération jusqu'à venir avec leur cargaison de « DoMac » – elles sont de celles qui savent que la firme du clown Ronald a emprunté son slogan, « I'm Lovin' It », au répertoire du beau Justin. A 21 heures pile, cependant, la saveur de leur sandwich n'est plus qu'un fade et lointainsouvenir en comparaison du trouble que procure l'entrée en scène de l'idole. Il y a des cris, des râles, quelques sanglots.

    Un compte à rebours fait durer le suspense ; l'ombre de « JT » apparaît sur l'immense décor alvéolé ; il accroche son bouton de manchette, dépoussière sa veste, puis pénètre enfin dans l'arène, remplie aux trois quarts. Pusher Love Girl,le premier titre, donne le ton : ce soir, l'Américain, impeccable en costard-nœud pap', aura le falsetto alerte, et le groove généreux. Avec la même prodigalité, il dispense ses attentions à la foule et à la vingtaine de musiciens qui l'accompagne – des choristes très en voix, pour la plupart.

     

     

    SLASHS EN RAFALES

    Timberlake aime strier ses disques de slashs en rafales (FutureSex/LoveSounds,en 2006 ; The 20/20 Experience, en 2013) ; en concert, cela donne un show ultra-saccadé, avec chorégraphies heurtées, jeux de lumières cinétiques, scène mouvante, séquences dépouillées et moments de grande bouillie sonore.

    Sur l'écran géant, des images de rouages défilent : le temps, voilà la grande affaire de « Justin Time », comme le surnomment certains. A 33 ans, le ludion a déjà deux décennies de show business dans les gencives. Avant de convoler en solo, en 2002, sous le patronage des producteurs Pharrell Williams et Timbaland, il a fait ses armes dans le boys band N'Sync – abréviation de « in synchrony ». Synchrone, il l'est de la semelle au gosier, réglant ses pas de danse sur la mécanique huilée de ses acolytes, et faisant coïncider, en un fugace instant de grâce, son tube lacrymal, Cry Me a River, avec les trombes d'eau qui s'abattent sur le stade.

    Lire aussi le portrait de Pharrell Williams

     

     

    REPRISE DE « SINGIN' IN THE RAIN »

    Mais le chanteur, danseur et comédien a prévu deux heures et demie de spectacle, et, comme son répertoire n'est composé que d'une dizaine de hitsincontestables, il faut meubler. Il s'y emploie en reprenant a capella Gene Kelly (Singin' in the Rain), et, à la guitare, Elvis Presley (Heartbreak Hotel) et Michael Jackson (Human Nature). Manière de rappeler qu'il a grandi à Memphis, creuset historique des musiques américaines, et de s'inscrire dans une lignée pop, pluridisciplinaire et rassembleuse.

    Or, l'universalisme de Kelly, Presley et Jackson cachait, on le sait, quelques zones d'ombres. Timberlake a beau collectionner les armes à feu, s'esclaffer d'unrire démoniaque et sacrifier à la sexualisation grimpante des musiques populaires (voir les très « caliente » Señorita et Sexyback), il ne parvient guère à faire oublier son pedigree de gentil garçon, passé, adolescent, par le Club Mickey.

     

     

    Si bien que le spectacle vaut surtout pour ses moments d'effusion collective, transpirant la joie simple d'hurler des mélodies entêtantes, en tapant des mains. Après Mirrors, tube récent aux 183 millions de vues sur YouTube, qui clôt admirablement les ébats, « JT » dessine un cœur avec ses doigts, en direction des masses pubères. D'ultimes lasers bariolent le ciel de Saint-Denis ; une admiratrice s'exclame : « T'as vu ? On dirait un arc-en-ciel ! »


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