• L'aéroport Notre-Dame-des-Landes, le casse-tête de Jean-Marc Ayrault

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    L'aéroport Notre-Dame-des-Landes, le casse-tête de Jean-Marc Ayrault

    <time datetime="2012-11-17T18:47:52.985838+01:00" itemprop="datePublished">17 novembre 2012 à 18:47    </time>lien
     

    Jean-Marc Ayrault est dans une position délicate après la forte mobilisation à laquelle se sont joints samedi les écologistes, pourtant membres de la majorité gouvernementale, contre la construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes, qu’il défend âprement.

     

    Quand les heurts étaient sporadiques entre les opposants au projet et les forces de l’ordre, loin dans le bocage nantais, à Paris, dans l’entourage de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault, on relativisait le mouvement, estimant qu’il était l’apanage d’un petit groupe d’irréductibles.

    Mais samedi, de 13.000 à 40.000 personnes selon les estimations, de tous âges, de toute la France, handicapés ou valides, en groupe ou en famille et d’obédiences très diverses ont envahi le site pour s’opposer au projet d’aéroport.

    «Non à l’Ayraultport», «Docteur Folayrault», «Ayrault démission»: le Premier ministre et ex-maire de Nantes, ardent défenseur du projet, était la première cible des manifestants.

    Avertissements présidentiels

    Parmi eux, des élus écologistes, parmi lesquels Jean-Vincent Placé, le turburlent chef de file des sénateurs Europe Ecologie-Les Verts, et le député EELV de Gironde, Noël Mamère. Ils n’ont eu cure des avertissements présidentiels contre une participation à une manifestation visant le chef d’un gouvernement auquel leur parti appartient.

    En marge d’un déplacement en Pologne, vendredi, le président Hollande les a mis en garde, faisant valoir «la force du droit» dans cette affaire et l’assentiment des élus locaux au projet.

    Le numéro un du PS, Harlem Désir, a donné de la voix samedi en jugeant qu’un «parti de la majorité gouvernementale ne devrait pas s’impliquer dans des manifestations qui prennent pour cible le Premier ministre sur un projet soutenu par les collectivités locales et leurs habitants très majoritairement».

    M. Ayrault ne s’est pas exprimé samedi. Alors que sa participation avait été annoncée dans la matinée au conseil national du PS, il a décliné pour des raisons d’agenda, selon son entourage, évitant ainsi les questions de la presse.

    «On n’a jamais vu une partie de la majorité défiler contre le projet-phare de son Premier ministre. C’est quelque chose qui ne m’est jamais arrivé pendant cinq ans», a ironisé François Fillon (UMP), son prédécesseur à Matignon.

    Situation inextricable

    La situation semble inextricable pour Jean-Marc Ayrault, déjà fragilisé dans les sondages: le projet, comme l’a rappelé François Hollande, a fait l’objet de nombreuses procédures et recours aujourd’hui épuisés. «Le droit à manifester est un droit fondamental, mais en même temps, quand une décision a été prise, quand un projet a été déclaré d’utilité publique, il faut savoir les respecter», a résumé vendredi la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem.

    M. Ayrault «comme d’ailleurs François Hollande commettent une lourde erreur en croyant qu’il leur suffira de dire "de toute façon il n’y a plus de recours et c’est comme ça et pas autrement" pour pouvoir régler ce qui est plus qu’un problème de projet mais qui commence à être un problème de conception de la civilisation que se font les gens de gauche», a répliqué samedi Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche, qui a fait le déplacement sur le site.

    «Les gens montrent du doigt Jean-Marc Ayrault, c’est normal, c’est son projet, c’est lui qui le porte», a-t-il observé.

    Dès le départ, l’opposition de EELV à cet aéroport, décidé par la droite et soutenu par le PS, était connue. D’ailleurs, ce projet ne faisait pas partie de l’accord PS/EELV pour les législatives.

    Néanmoins, cette nouvelle pomme de discorde entre les deux partis donnera du grain à moudre à l’opposition qui s’interroge sur la cohésion de la majorité, la solidité du gouvernement et doute de l’autorité de M. Ayrault.

    (AFP)


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