• L?AIEA donne son feu vert à la levée progressive et conditionnelle des sanctions contre l?Iran

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    L’AIEA donne son feu vert à la levée progressive et conditionnelle des sanctions contre l’Iran

    Le Monde.fr | <time datetime="2016-01-16T21:42:33+01:00" itemprop="datePublished">16.01.2016 à 21h42</time> • Mis à jour le <time datetime="2016-01-16T22:59:03+01:00" itemprop="dateModified">16.01.2016 à 22h59</time> | Par

     

     

    Sans surprise, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a validé, le samedi 16 janvier, la mise en œuvre de l’accord sur le nucléaire iranien. Grâce à des inspections sur place, elle estime pouvoir affirmer que Téhéran respecte les engagements pris l’été dernier. Les très nombreuses sanctions, multilatérales et nationales, adoptées à son encontre par l’ONU, les États-Unis et l’Union européenne, vont donc progressivement être levées, ce qui provoque la sidération, mais également une colère sourde, en Arabie saoudite comme en Israel.

     

    Le rapport envoyé au Conseil de sécurité par l’AIEA était une précondition cruciale, visant à rassurer les opinions publiques sur la bonne foi d’un régime ayant dissimulé par le passé ses activités nucléaires clandestines. L’ Iran a réduit pour dix ans le nombre de ses centrifugeuses, de 19.000 à 6.000. Il a modifié le réacteur à eau lourde d’Arak afin de réduire la production de plutonium. Il a aussi limité son stock d’uranium faiblement enrichi et accepté un cadre d’inspection très intrusif. Ce samedi est « un jour important », selon Yukiya Amano, le directeur japonais du « gendarme du nucléaire », basé à Vienne, en Autriche. Après dix ans d’humiliation, sous la surveillance des Nations-Unies, une ère nouvelle s’ouvre à la puissance chiite.

    Quelles sont les conséquences concrètes pour l’Iran ?

    Les sept résolutions de l’ONU, adoptées depuis 2006, pour sanctionner l’Iran, accusé de vouloir se doter de la bombe atomique, vont être abrogées. Dans un premier temps, la Banque centrale d’Iran doit encaisser quelque 26,4 milliards d’euros, sur un total de fonds gelés à l’étranger évalué à plus de 90 milliards. L’essentiel de ces fonds devrait être accaparé par la recomposition des réserves de la banque centrale, et par des investissements nécessaires à une remise en état de l’économie iranienne, qui a souffert de ces années de « résistance » : infrastructures pétrolières, automobile, système de santé…

    La levée des sanctions portant sur le commerce du pétrole iranien doit permettre à Téhéran d’augmenter rapidement sa production de 500 000 barils par jours, et de doubler ses capacités dans l’année à 2 millions de barils, ce qui reste sujet à caution . La hausse de ses revenus pétroliers en 2016 est estimée au bas mot à 13,7 milliards d’euros, malgré la baisse des prix mondiaux que l’ apport iranien doit accélérer.

    La levée des sanctions financières et la reprise d’échanges bancaires normalisés doit permettre un retour des investisseurs étrangers dans le pays, un processus qui s’annonce long et complexe. La Banque mondiale estime que ces investissements atteindront 2,7 à 3,2 milliards d’euros dans environ deux ans, soit le double du niveau de 2015.

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    Au bazar de Téhéran, le 26 avril. </figure>
    • Quels sont les obstacles au retour des investisseurs étrangers ?

    Depuis 2014, des délégations de chefs d’entreprise français et européens se succèdent à Téhéran. De premiers protocoles d’accords avec des entreprises françaises pourraient être signés fin janvier à l’occasion d’une visite du président Hassan Rohani à Paris. Mais les investisseurs demeurent prudents.

    D’abord en raison du dispositif dit de « snap back » prévu par l’accord, qui permet durant dix ans le rétablissement rapide des sanctions en cas de manquement de l’Iran à ses obligations nucléaires : un risque majeur pour les grandes entreprises.

    Le crédit bancaire posera également problème. Les grandes banques françaises, qui ont des intérêts aux Etats-Unis, craignent d’être poursuivies par les autorités américaines. Ces dernières maintiennent un important éventail de sanctions antérieures à la crise nucléaire. L’amende de 8,9 milliards de dollars imposée à BNP Paribas par les autorités américaines en 2014 pour violation d’embargo, notamment en Iran, a impressionné.

    Lire aussi : Le pari iranien des entreprises françaises

    • Quels effets à long terme pour l’Iran ?

    L’Iran devrait passer par une phase de transition, durant laquelle la levée des sanctions ne suffira pas à relancer à plein son économie mise à mal, également, par les politiques populistes de l’ex-président Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013), et que M. Rohani n’a que partiellement relancée. La croissance s’annonçait nulle pour l’année 2015-2016 (l’année iranienne s’achève en mars). Le taux de chômage officiel a reculé de 1,5 point à 11,9 % (le taux réel est estimé à environ 30 % par les économistes). Il devrait augmenter durant les deux prochaines années, selon de récentes projections du Fonds monétaire international.

    Une longue bataille s’engagera au sein du pouvoir iranien, à la suite des élections législatives du 26 février, sur l’intensité et les modalités de l’ouverture économique défendue par le président Hassan Rohani. Le gouvernement pourrait tenter d’écarter ou de limiter le pouvoir économique de groupes dirigés par des militaires, anciens membres des gardiens de la révolution, des cercles les plus conservateurs et plus généralement de l’Etat. Le guide suprême, Ali Khamenei, a exprimé son refus de poursuivre une ouverture avec les Etats-Unis, notamment sur le plan économique.

    Lire aussi : A Téhéran, l’effet de l’accord nucléaire se fait attendre

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