• L’Eglise inquiète pour les élections au Sénégal

    26/1/12 - 16 H 00 mis à jour le 26/1/12 - 16 H 03
    L’Eglise inquiète pour les élections au Sénégal

    Le Conseil constitutionnel doit valider les candidatures présidentielles jeudi 26 janvier.

    « Rien ne se fera sans un retour définitif de la paix dans la partie sud du pays » a déclaré le c...

    (SEYLLOU DIALLO / AFP)

    « Rien ne se fera sans un retour définitif de la paix dans la partie sud du pays » a déclaré le cardinal sénégalais Theodore Adrien Sarr.

    Les évêques catholiques demandent que le scrutin soit démocratique et régulier.

    Candidat à sa propre succession, le président sénégalais Abdoulaye Wade brigue-t-il un mandat de trop ? Toute la semaine, un ballet incessant de va-et-vient s’est déroulé dans le quartier des Almadies à Dakar, où siège le Conseil constitutionnel. C’est en effet, mercredi 25 janvier à minuit, qu’expirait la date butoir pour le dépôt des candidatures à l’élection présidentielle du 26 février.

    Une vingtaine de candidats déclarés

    Une vingtaine de candidats se sont déclarés, dont Abdoulaye Wade, plusieurs de ses anciens premiers ministres devenus opposants, ainsi que le chanteur Youssou N’Dour. Les cinq sages du Conseil constitutionnel doivent se prononcer jeudi 26 janvier sur la validité des candidatures, dont celle du chef de l’État, qui fait le plus polémique.

    Présentée comme la candidature du président sortant à un « deuxième mandat sous la présente Constitution », celle-ci est dénoncée par l’ensemble des opposants réunis dans le Mouvement du 23 juin (M23) comme une « forfaiture », car le chef de l’État a été élu une première fois en 2000 puis réélu en 2007. 

    « Abdoulaye Wade avait toujours dit qu’il ne se représenterait pas pour un troisième mandat. Il cherche à créer le chaos pour se maintenir au pouvoir et imposer son fils Karim », affirme Alioune Tine, au nom du M23.

    Appel à un « scrutin apaisé »

    Très inquiets des risques de débordement, les évêques catholiques ont plaidé, le 19 janvier, « pour un respect strict de l’esprit et de la lettre de la Constitution », seul gage d’un « scrutin apaisé » devant permettre au Sénégal de retrouver son « rang exemplaire » de démocratie en Afrique. 

    L’abbé Jacques Aimé Sagna, secrétaire de la Conférence épiscopale sénégalaise, a également déploré les décennies de « dérives de tout genre, de recours à l’argent facile et à la corruption, au favoritisme et au laxisme, à la violence et à l’impunité, au manque de respect de la personne humaine et de ses droits ». 

    Le cardinal Théodore Adrien Sarr a, lui aussi, souhaité que toutes les dispositions soient prises pour que le scrutin se déroule de manière régulière. « Rien ne se fera sans un retour définitif de la paix dans la partie sud du pays, en Casamance, région victime d’un conflit armé depuis trois décennies », a-t-il ajouté.

    L’élection présidentielle, pour la première fois dans le pays, va faire l’objet d’une surveillance par une mission de l’Union européenne. Dirigée par Thijs Berman, député du Parlement européen, celle-ci disposera de plus de 90 observateurs. La France a demandé, mercredi 25 janvier, au Sénégal que la « liberté d’expression » soit partout garantie.

    Christine Holzbauer, à Dakar

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