Des milliers de touristes britanniques - 20 000 personnes -, mais aussi russes et d'autres nationalités, patientent à l'aéroport de Charm el-Cheikh ce vendredi, dans l'espoir de rentrer chez eux. Les autorités égyptiennes expliquent avoir ralenti les rotations des avions en raison de problèmes logistiques dus aux capacités de l'aéroport de la cité balnéaire.
Le président Sissi n'a sans doute pas apprécié, alors qu'il se trouvait à Londres en visite jeudi, que David Cameron évoque la possibilité d'un attentat pour expliquer le crash de l'avion. Le Premier ministre britannique avait également critiqué la sécurité de l'aéroport égyptien de Charm el-Cheikh, d'où était parti l'appareil russe de la compagnie Metrojet, dont le crash samedi dans le Sinaï a fait 224 morts.
Seuls huit des dix vols d'EasyJet au départ du Royaume-Uni, prévus ce vendredi, seront possibles. Et dans l'autre sens, seuls deux vols EasyJet vont quitter la station balnéaire de Charm el-Cheikh pour Londres aujourd'hui. L'un d'entre eux a décollé à la mi-journée avec un peu plus de 160 passagers à bord. Les huit autres vols prévus vendredi par EasyJet - deux vols réguliers et six vols supplémentaires affrétés spécialement pour le rapatriement - ont été annulés.
Vladimir Poutine suspend les vols russes vers l'Egypte
Rappelons que Londres avait suspendu pour des raisons de sécurité, mercredi, tous les vols de compagnies britanniques au départ de Charm el-Cheikh, quatre jours après le crash, revendiqué à deux reprises par l'organisation Etat islamique. L'éventualité de la présence d'une bombe à bord, admise par un certain nombre de chefs d'Etat comme Barack Obama ou David Cameron, a créé une certaine panique sur place. La compagnie néerlandaise KLM a notamment interdit « par précaution » les bagages en soute sur son vol Le Caire-Amsterdam. La situation est « difficile » et « fluctuante », a déclaré ce vendredi matin le porte-parole de David Cameron.
Les dernières déclarations venant de Russie ne risquent pas de calmer le jeu. Suivant les recommandations d'Alexandre Bortnikov, chef des services secrets russes (FSB), le président Vladimir Poutine a à son tour ordonné, ce vendredi, la suspension des vols des compagnies aériennes russes vers l'Egypte. Selon la télévision du pays, lors d'une réunion du Comité national antiterroriste, Alexandre Bortnikov a déclaré : « Je trouve nécessaire de suspendre les vols civils russes vers l'Egypte, jusqu'à ce que nous puissions établir les vraies raisons de ce qui s'est passé ». Le ministre des situations d'urgence a précisé que des échantillons de débris de l'avion avaient été transférés en Russie pour y examiner les éventuelles traces d'explosif.
Manifestement, les autorités Russes en savent plus qu'elles ne veulent bien le dire. Et face aux menaces des terroristes islamistes, il ne leur était plus possible de mettre leurs ressortissants en danger. Officiellement donc, Moscou ne dit pas encore que le crash de l'Airbus A321 est dû à un attentat, mais l'opinion se prépare à cette annonce.