• L'Etat, sous pression des syndicats, monte au créneau pour aider Petroplus

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    L'Etat, sous pression des syndicats, monte au créneau pour aider Petroplus

     

    Cette exigence a été relayée par les élus de gauche de la région, le socialiste Laurent Fabius en tête, qui a interpellé le Premier ministre François Fillon sur "la situation gravissime" de l'entreprise. ( © AFP Patrick Bernard)

    PARIS (AFP) - Le gouvernement français est monté mercredi au créneau dans le dossier Petroplus, sous la pression des syndicats inquiets pour la raffinerie normande de Petit-Couronne, en disant tout faire pour aider le groupe suisse à obtenir des financements cruciaux.

    "Le gouvernement, par le biais de la médiation du crédit, fait tous ses efforts pour aider Petroplus dans ses négociations bancaires, qui sont des négociations complexes incluant plusieurs banques internationales", ont assuré le ministre de l'Economie François Baroin et son homologue chargé de l'Energie, Eric Besson.

    "Les banques françaises ont fait part de leur disponibilité pour mettre en place les financements demandés par l'entreprise dans le cadre d'un accord global", ont-ils ajouté dans un communiqué publié en fin de journée.

    En clair, cela signifie que les banques françaises impliquées sont prêtes à financer le groupe helvétique, s'il parvient à s'entendre avec les autres établissements auprès desquels il cherche à se renflouer.

    Mais le gouvernement a rappelé que Petroplus est "un groupe de droit suisse, et que son consortium bancaire est très majoritairement composé de banques étrangères", avec seulement trois établissements français sur une quinzaine.

    L'Etat a ainsi répliqué aux demandes des syndicats, qui lui avaient demandé de faire pression sur les banques pour qu'elles acceptent de financer Petroplus, et sauvent ainsi la raffinerie française de Petit-Couronne (Seine-Maritime), dont l'activité risque autrement de s'arrêter très bientôt.

    "Le gouvernement doit ouvrir les coffres des banques, puisqu'il ne cesse de répéter qu'il faut qu'elles soutiennent l'industrie", a affirmé Jean-Luc Brouté, secrétaire du syndicat CGT de la raffinerie de Petit-Couronne, au cours d'une assemblée générale du personnel.

    Danger imminent pour Petit-Couronne

    Cette exigence a été relayée par les élus de gauche de la région, le socialiste Laurent Fabius en tête, qui a interpellé le Premier ministre François Fillon sur "la situation gravissime" de l'entreprise.

    La raffinerie de Petit-Couronne, près de Rouen, est l'un des cinq sites européens menacés par la panne de financement du groupe helvétique.

    Alors que le marché du raffinage est sinistré en Europe, en raison de surcapacités chroniques, Petroplus a annoncé mardi qu'il devait faire face à de graves problèmes de liquidités, et ne disposait que de quelques jours pour sécuriser le fonctionnement de ses cinq raffineries.

    Le groupe suisse veut obtenir le maintien d'une ligne de crédit d'un milliard de dollars, qui lui permet d'acheter le pétrole brut destiné à ses raffineries. Selon les syndicats, sans ce ballon d'oxygène, les raffineries de Petroplus seront mises à l'arrêt dès les premiers jours de 2012.

    Cette menace est venue s'ajouter à des perspectives sombres pour le site haut-normand de Petit-Couronne. Il est déjà affecté par une restructuration annoncée en novembre, qui risque de se traduire par l'arrêt d'une de ses activités et la suppression de 120 emplois sur 550.

    Petroplus, qui s'était développé à toute allure dans le raffinage ces dernières années en reprenant les installations de "majors" pétrolières, comme Shell ou BP, avait déjà fermé fin juin son site de Reichstett, dans le Bas-Rhin, qui employait environ 250 personnes.

    © 2011 AFP


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