• L’Iran sous la pression d’un rapport accusateur

    L’Iran sous la pression d’un rapport accusateur

    |   Washington exige de l’AIEA qu’elle rende public une bonne fois pour toutes le caractère militaire du programme nucléaire iranien  

     

     
     
     

    Dominique Strauss-Kahn partant voter dimanche à Sarcelles, près de Paris. AP

     

    © |Blaise Gauquelin | 16.10.2011 | 16:03

    Dans les couloirs feutrés de l’institution auréolée d’un Prix Nobel de la paix en 2005, la tension est palpable. Ces dernières semaines, les Américains ont multiplié les pressions pour que le prochain rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) mette enfin un terme au feuilleton iranien, entamé en 2003. Les informations qu’ils ont fournies doivent, estiment-ils, permettre aux inspecteurs de l’AIEA de ne pas s’encombrer, cette fois-ci, de leurs habituelles formules modérées.

    Livré aux délégations une dizaine de jours avant le début du conseil des gouverneurs, le 17 novembre prochain, le document se devra de dénoncer pour la première fois sans ambiguïté la folle course à la bombe de Téhéran. En cas de nouvelle tergiversation sémantique, certains pays seraient déterminés à déclarer l’AIEA à jamais incapable de dire simplement si, oui ou non, l’Iran prépare la bombe atomique.

    Le timing est, selon les Occidentaux, favorable. La République islamique est étranglée par les dernières sanctions votées au Conseil de sécurité et il est temps pour Barack Obama, président américain, de liquider l’héritage El-Baradei, du nom de l’ancien directeur égyptien de l’Agence, soupçonné jusqu’en 2009 de dissimuler des éléments compromettants pour les Iraniens.

    Selon une information obtenue vendredi par Le Figaro, lors de leur dernière visite en août, les fins limiers de l’ONU auraient pu prouver le caractère militaire du programme nucléaire iranien et s’apprêteraient enfin à l’écrire noir sur blanc. Le chef des inspecteurs, le Belge Herman Nakaerts, nommé en septembre 2010, a effectivement eu accès à tous les sites suspects, lors d’une opération de garantie à l’envergure inédite.

    En ouvrant ses portes en grand, l’Iran espérait alors relancer les pourparlers avec les puissances nucléaires, en vue d’un allégement des sanctions de l’ONU. Cette perspective, encouragée par Moscou, est toujours rejetée par les Européens, peu partisans d’un troisième round de dialogue stérile, après ceux de Genève et d’Istanbul.

    Alors qu’un proche collaborateur de Yukiya Amano, le directeur général de l’AIEA, explique un brin agacé à la Tribune de Genève ne pas vouloir commenter des «spéculations» et parle de «manipulations diplomatiques», les Occidentaux veulent croire que l’opération patte blanche du gouvernement Ahmadinejad se retournera contre lui et permettra à l’Agence de rendre à point nommé un rapport couperet.


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