Le «Sarkothon» a payé. Lancée début juillet après l'invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy, la souscription nationale a permis de combler les 11 millions d'euros dont le parti a été privé suite à la décision du conseil constitutionnel. Jean-François Copé en a fait l'annonce dimanche du Touquet:
Plus de 100.000 mécènes se sont mobilisés, chacun donnant en moyenne une centaine d'euros. Parmi eux, le premier responsable de la situation, Nicolas Sarkozy, a versé 7500 euros de sa poche. Les parlementaires, invités en bureau politique à donner 2000 euros chacun, ont également mis la main à la poche, malgré les réticences de certains. Sur Twitter, Nicolas Sarkozy a exprimé sa gratitude devant l'ampleur d'une mobilisation qui l'a à la fois «surpris» et «ému».
Rue de Vaugirard, le soulagement est de mise. L'UMP va pouvoir rembourser la Société générale, son principal créancier, qui lui avait accordé fin juillet un délai supplémentaire de deux mois pour payer sa dette. Mais le parti n'est pas au bout de ses peines. Il doit encore composer avec une dette abyssale de 44 millions d'euros, qui s'est creusée au fil des années. La situation financière du parti s'est encore aggravée suite à la maigre performance aux élections législatives, sur laquelle le financement public qui lui est chaque année accordé est indexé. L'UMP, qui a récolté en 2012 près de 4 millions de voix de moins qu'en 2007, a vu son enveloppe réduite de 10 millions d'euros. Le parti paye également le prix du non-respect de la parité: l'UMP, qui a présenté moins de 30% de femmes lors du scrutin de juin 2012, a encore écopé cette année d'une retenue d'environ 4 millions d'euros sur ses subventions.
Pour pouvoir continuer à exister, le parti a contracté l'été dernier un prêt de 55 millions d'euros, remboursable sur cinq ans, par tranches de 11 millions d'euros. La première a été versée fin juin, mais l'UMP doit d'ores et déjà se serrer la ceinture en prévision des prochaines échéances. Traiteur, frais de déplacements, location de salles… tous les postes de dépenses jugés superflus ont été revus à la baisse. Comme l'année dernière, le parti n'a pas organisé cet été de campus national, lui permettant ainsi d'économiser quelque 2 millions d'euros.
Des économies indispensables avant 2014 et les campagnes des européennes et des municipales, qui devraient amputer le budget du parti de plusieurs millions d'euros.
L'UMP fait le plein d'adhérents
Le parti a profité de son appel au don pour recruter de nouveaux adhérents. Les internautes qui ont donné au moins 35 euros et qui n'étaient pas encore adhérents sont automatiquement devenus membres du parti. A moins qu'ils ne pensaient à cocher une discrète case située au bas du formulaire de don… Résultat: l'UMP a enregistré en deux mois plus de 45.000 nouvelles adhésions. Un afflux bienvenu, puisqu'au début de l'été seuls 84.000 des 280.000 adhérents UMP en 2012 avaient choisi de renouveler leur carte.