• La banquise arctique pourrait complètement disparaître d'ici à quatre ans

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    La banquise arctique pourrait complètement disparaître d'ici à quatre ans

    Le Monde.fr | <time datetime="2012-09-18T14:00:12+02:00" itemprop="datePublished">18.09.2012 à 14h00</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-09-18T15:27:11+02:00" itemprop="dateModified">18.09.2012 à 15h27</time>

    <figure class="illustration_haut"> L'océan Arctique devrait être libre de glace entre 2015 et 2016, estime Peter Wadhams, de l'université de Cambridge, en Angleterre. </figure>

    La fonte de la banquise arctique s'accélère au point qu'elle pourrait avoir totalement disparu en été d'ici à quatre ans. C'est la mise en garde de l'un des plus grands spécialistes du sujet, Peter Wadhams, dans le Guardian, lundi 17 septembre, alors que la superficie des glaces de mer de l'hémisphère Nord est sur le point d'atteindre son plus bas historique.

    Wadhams, qui dirige le département de physique de l'océan polaire à l'université de Cambridge, en Angleterre, a passé de nombreuses années à recueillir des données sur l'épaisseur de la glace grâce aux mesures de sous-marins parcourant l'océan Arctique. Il avait prédit l'effondrement des glaces de mer au cours de l'été 2007, lorsque le précédent record de fonte a été atteint, à 4,17 millions de kilomètres carrés.

    Cette année, le retrait des glaces s'annonce bien plus important : la banquise Arctique – la zone de l'océan où au moins 15 % de la surface est glacée – ne s'étend pour l'instant plus que sur 3,3 millions de km2 et elle continue de reculer, comme le montre le suivi quotidien du National Snow and Ice Data Center (NSIDC) américain.

    <figure class="illustration_haut"> Evolution de la fonte de la banquise arctique en 2012, comparé à 2007 et à la moyenne entre 1979 et 2000. </figure>

    La surface des glaces de mer se situe bien en-deçà de la moyenne relevée entre 1979 (date des premiers relevés satellites) et 2000, qui s'établissait autour de 6,5 millions de km2.

    <figure class="illustration_haut"> L'état de la banquise arctique au 16 septembre 2012, comparée à la moyenne entre 1979 et 2000. </figure>

    Au-delà de la superficie, la banquise se rétrécit aussi en volume : "Les mesures effectuées par les sous-marins montrent que la glace a perdu 40 % de son épaisseur depuis les années 1980", livre Peter Wadhams.

    "UNE CATASTROPHE MONDIALE" en 2015 OU 2016

    "Du fait du réchauffement du climat, la fonte de la glace au cours de l'été dépasse sa reconstitution l'hiver, explique-t-il au quotidien britannique. Au début, ce recul de la glace de mer se faisait à un rythme suggérant que la banquise tiendrait encore cinquante ans ou plus. Mais depuis quelques années, le recul s'est accéléré. On se dirige vers un effondrement, qui devrait survenir en 2015 ou 2016, et qui verra l'Arctique libre de glace durant les mois d'août et de septembre. C'est une catastrophe mondiale."

    Peter Wadhams appelle alors à "des mesures urgentes" pour limiter l'augmentation des températures. "Nous ne pouvons plus prétendre faire quelque chose contre le changement climatique dans quelques décennies. Il est non seulement urgent de réduire les émissions de CO2, mais aussi d'examiner d'autres façons de ralentir le réchauffement, en développant notamment diverses méthodes de géo-ingéniérie", lance-t-il.

    Le scientifique de Cambridge n'est pas le seul à livrer des projections pessimistes. "Si la tendance actuelle se poursuit, nous pensons que l'océan Arctique pourrait être presque libre de glace, à la fin de l'été, dès l'année 2016, plus ou moins trois ans", estimait dans Le Monde, en septembre dernier, l'océanographe Wieslaw Maslowski, professeur à la Naval Postgraduate School de Monterey (Californie). Soit bien loin de l'estimation du dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), en 2007, qui tablait sur 2080 environ.

    Lire : La fonte estivale de la banquise arctique renforce le pessimisme des chercheurs (édition Abonnés)

    Si la fonte de la banquise n'a pas de conséquence sur le niveau de la mer, elle entraîne toutefois des effets néfastes sur le climat. Elle est ainsi à l'origine de modification des courants océaniques et atmosphériques, ainsi que d'un relargage accru de pesticides et autres polluants organiques persistants dans l'atmosphère, qui vont renforcer le réchauffement climatique. Dans le même temps, elle attise les convoitises des Etats limitrophes et des grandes compagnies pétrolières, qui y voient une aubaine pour exploiter les immenses ressources en hydrocarbures que le Grand Nord renfermerait, menaçant l'un des derniers sanctuaires encore vierges de la planète.

    Lire : L'Arctique, terre promise pour les compagnies pétrolières ?

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