• La démocratie sociale rallume la guerre des gauches

    La démocratie sociale rallume la guerre des gauches

    photo PRM/SIPA

    S'il fallait une preuve que la social-démocratie est en marche, le Front de gauche vient de l'apporter. Il part en guerre contre l'accord sur le marché du travail qui a été conclu vendredi 11 janvier par le Medef , la CFDT, la CGC et la CFTC, mais pas par la CGT ni par FO.

    Il le fait avec virulence. Il dénonce "la formidable déception populaire" que risque d'engendrer la politique "sociale libérale" du gouvernement. Il promet un débat virulent au parlement lorsque l'accord sera retranscrit dans la loi.

    Deux gauches sont face à face. Deux logiques s'affrontent : d'un côté François Hollande, qui a laissé les partenaires sociaux négocier sur la flexisécurité et les a encouragés à conclure en espérant obtenir un maximum de signatures.

    Mais c'était impossible. La sécurisation des parcours professionnels était certes une revendication de la CGT, comme ne cesse de le rappeler le ministre du travail Michel Sapin, mais pas l'assouplissement des licenciements qui va avec.

    Ni la CGT ni FO n'ont admis le deal. La gauche radicale se saisit de leur refus pour en faire un casus belli politique. Là où le gouvernement salue un "accord historique", elle le considère comme une trahison, y voit la poursuite de la politique libérale de Nicolas Sarkozy, le tient pour "un traquenard" pour les salariés au moment où le chômage explose.

    Là-dessus, se greffe un autre débat qui sépare aussi les deux gauches : François Hollande revendique le primat du contrat sur la loi. Il a annoncé pendant la campagne qu'il réformerait la Constitution afin d'inscrire le principe de la négociation syndicale préalable à la loi.

    Ce n'était pas une promesse de Gascon. Il a confirmé ce mercredi soir devant les parlementaires son intention d'inscrire la démocratie sociale dans la loi fondamentale  d'ici à l'été.

    Cela heurte la gauche étatique, celle-là même qui veut profiter du débat au parlement pour amender le texte qui retranscrira l'accord, parce que dans son esprit, ce que veut le législateur, c'est-à-dire le représentant du peuple, est plus légitime que ce qu'ont négocié les partenaires sociaux.

    La gauche étatique n'est pas toute concentrée au Front de gauche. On en trouve aussi quelques éminents représentants au Parti socialiste dans son aile gauche, ce qui promet quelques débats chahutés au parlement.

    Mais c'est à ce genre de confrontations qu'on mesure les mutations en cours dans le paysage compliqué de la gauche.


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