-
La France emprunte à un taux négatif, une première
La France emprunte à un taux négatif, une première
L'Agence France Trésor. Crédit: Jean-Christophe Marmara/Le FigaroEn cette période de crise de la zone euro, où les dettes des pays du Sud sont devenues des repoussoirs, les investisseurs sont désespérément à la recherche de placements sûrs.
La France rejoint le club très fermé des pays qui, comme l'Allemagne, le Danemark et les Pays-Bas, ont réussi, au moins une fois cette année, à emprunter à taux négatif.
L'Agence France Trésor a placé ce lundi des bons du Trésor à trois mois à -0,005% et des bons à six mois à -0,006%. Cela signifie que les investisseurs acceptent de recevoir, dans trois ou six mois, un peu moins que leurs fonds immobilisés au départ. En général, c'est évidemment l'inverse qui se produit: celui qui prête de l'argent ne le fait qu'à condition de retrouver sa mise augmentée d'un intérêt.
Mais en cette période de crise de la zone euro, où les dettes des pays du Sud sont devenues des repoussoirs, les investisseurs sont désespérément à la recherche de placements sûrs. Et les titres français ont encore cette réputation. Ce lundi, les investisseurs ont demandé pour 20,4 milliards de bons français à trois, six et douze mois, alors que 7,7 milliards devaient être adjugés. C'est à cause de cet excès de demande que les taux d'intérêt sont passés au négatif.
Une bonne nouvelle pour les caisses de l'État
Sur les échéances plus longues, la France emprunte aussi à des taux très faibles. L'Agence France Trésor a émis le 7 juin à dix ans à 2,46%, un plus bas historique.
Sur le marché secondaire, où les investisseurs s'échangent entre eux les titres déjà émis, les taux à dix ans français remontent un peu depuis juin. Ils s'établissent à 2,41% ce lundi, contre 2,23% le 1er juin. Mais ils étaient encore à 3,2% fin décembre.
Cette baisse des taux est une bonne nouvelle pour les caisses de l'État français. Mais elle est aussi le reflet de l'ampleur de la crise dans la zone euro. Et notamment de la défiance des investisseurs envers l'Espagne et l'Italie.
LIRE AUSSI:
» Les taux baissent en Espagne et en Italie
Par Cécile Crouzel
Tags : Dette, Zone euro, France
-
Commentaires