• La gauche italienne réussit ses primaires

    La gauche italienne réussit ses primaires

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    Par Richard Heuzé Mis à jour <time class="updated" datetime="02-12-2012T22:49:00+02:00;">le 02/12/2012 à 22:49</time> | publié <time datetime="02-12-2012T20:11:00+02:00;" pubdate="">le 02/12/2012 à 20:11</time> 

    Le leader du Parti démocrate, Pier Luigi Bersani, favori du scrutin, en train de glisser son bulletin dans l'urne, dimanche à Piacenza
    Le leader du Parti démocrate, Pier Luigi Bersani, favori du scrutin, en train de glisser son bulletin dans l'urne, dimanche à Piacenza Crédits photo : ALESSANDRO GAROFALO/Reuters
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    Les électeurs proches du Parti démocrate ont élu dimanche leur champion.

    Rome

    Bien engagé pour gagner les primaires du Parti démocrate, dont le second tour se déroulait dimanche, Pier Luigi Bersani (61 ans) pourrait prendre, en cas de victoire, une option sérieuse pour la succession de Mario Monti à la présidence du Conseil. Ce vieux routier de la politique, originaire d'Émilie-Romagne dont il a adopté la jovialité, trois fois ministre dans des gouvernements de Romano Prodi et Massimo D'Alema, devrait logiquement arriver en tête au second tour de la compétition. Son challenger, le jeune maire de Florence, Matteo Renzi (37 ans), ne devrait pas parvenir à combler son retard de 8 points au premier tour, le 25 novembre.

    La consultation a mobilisé en masse les électeurs de gauche, signe que la désaffection des urnes est moins forte qu'on ne le redoutait après les élections régionales de Sicile le 28 octobre, marquées par 63 % d'abstention. Quelque 3,1 millions d'électeurs de gauche avaient participé au premier tour, qui avait vu Pier Luigi Bersani l'emporter par 44,3 % devant Matteo Renzi (36,2 %) et sur trois autres candidats. Ces derniers, parmi lesquels le leader de l'extrême gauche et gouverneur de la région des Pouilles, Nichi Vendola, qui avait fait 15,1 %, avaient ensuite appelé à soutenir Bersani au second tour.

    Secrétaire général du Parti démocrate depuis 2009, ancien communiste entré en politique à l'âge de 25 ans, Pier Luigi Bersani est partisan déclaré de l'alliance électorale avec l'extrême gauche, une option qui n'a pas dégagé de coalitions stables de gouvernement par le passé, comme l'a prouvé l'échec de Romano Prodi, contraint de démissionner en 2008, après deux ans de pouvoir.

    Jeune, irrévérencieux, débordant de vitalité, Matteo Renzi représentait le renouveau. Il avait commencé sa campagne - et construit son succès électoral - en appelant à envoyer les caciques du parti «à la casse». Une expression prise à la lettre par l'ancien premier ministre Massimo D'Alema et l'ancien maire de Rome et ancien ministre de la Cul­ture Walter Veltroni, qui ont décidé de ne plus solliciter un mandat parlementaire. À tort ou à raison, Matteo Renzi incarne le courant «droitier» du parti, le plus susceptible de s'allier avec les centristes, qui détiennent la clé de la pérennité de toute coalition de centre gauche. À la veille du premier tour, les instituts de sondage lui donnaient une plus grande chance de réussite dans des élections législatives que le leader actuel du parti.

    Confusion à droite

    Le Parti démocrate sort grandi de ces primaires. «Quel qu'en soit le vainqueur, il ne sera plus comme avant», notait dimanche le ­Corriere della Sera. Il a su mener une confrontation démocratique complexe avec esprit d'ouverture et sérénité. Il est apparu homogène et déterminé à conquérir le pouvoir. De «postcommuniste», il s'est affiché social-démocrate. Acceptant d'ouvrir ces primaires à un leader comme Nichi Vendola, qui ne correspond pourtant pas à l'«âme identitaire» du parti. Le contraste est frappant entre ces primaires et la situation au sein d'une droite qui ne parvient pas à s'émanciper de la tutelle de Silvio Berlusconi. Son secrétaire, Angelino Alfano, a passé un nouveau week-end à tenter de convaincre l'ancien président du Conseil à ne pas saborder les élections primaires du PDL prévues pour le 16 décembre. Mais le vieux leader ne veut rien savoir et menace de descendre à nouveau en scène, après avoir annoncé qu'il se retirait il y a moins d'un mois. Parce que, dit-il, «mon sacrifice n'a servi à rien, les centristes continuant de refuser toute alliance avec le centre droit».

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