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La lettre bouleversante de la jeune Iranienne pendue
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La lettre bouleversante de la jeune Iranienne pendue
Reyhaneh Jabbari a été exécutée samedi pour avoir tué l'homme qui tentait de la violer.Reyhaneh Jabbari a été pendue, samedi, pour avoir tué l'homme qu'elle accusait de l'avoir agressée sexuellement. Dans une lettre à sa mère rédigée en prison, elle évoque le traitement partial et humiliant que lui a réservé la justice.
Avant de mourir, Reyhaneh Jabbari avait écrit une dernière lettre destinée à sa mère. C'est le message d'une Iranienne de 26 ans qui se savait condamnée. Reconnue coupable de meurtre prémédité sur Morteza Abdolali Sarbandi, un chirurgien et ancien employé du ministère des Renseignements qu'elle accusait de l'avoir agressée sexuellement, elle a été pendue samedi, à Téhéran. Et ce, au terme d'un procès dont Amnesty International et un expert de l'ONU ont dénoncé la partialité. L'expert international a affirmé en avril que la cour n'avait pas pris en compte toutes les preuves, et que les aveux avaient été obtenus sous la contrainte.
Dans sa lettre, rédigée en prison et traduite par le Huffington Post, Reyhaneh Jabbari évoque les mauvais traitements subis. " C'était si optimiste d'attendre de la justice de la part des juges ! (...) Ce pays que tu m'as fait chérir n'a jamais voulu de moi et personne ne m'a soutenue quand, sous les coups des interrogateurs, je criais et j'entendais les mots les plus vulgaires ", écrit-elle à sa mère, regrettant l'humiliant tourment judiciaire. " Durant cette nuit inquiétante, j'aurais dû être tuée. Mon corps aurait été jeté dans un coin de la ville, et après quelques jours, la police t'aurait conduite dans le bureau du médecin légiste afin d'identifier mon corps et tu aurais appris que j'avais également été violée. Le meurtrier n'aurait jamais été retrouvé puisque nous n'avons ni leur richesse, ni leur pouvoir. "
Appliquer la loi du talion
Le message d'adieu fait aussi état de son dernier souhait : que ses organes soient prélevés après son exécution. "Tu dois les supplier pour que, dès que je serai pendue, mon c½ur, mes reins, mes yeux, mes os et tout ce qui peut être transplanté soit retiré de mon corps et donné à quelqu'un qui en a besoin ", demande-t-elle, ajoutant qu'elle espère pouvoir accuser " dans la cour de Dieu " les inspecteurs et les juges de la Cour suprême du pays qui l'ont " tabassée ".
Au cours des dernières semaines, la justice iranienne avait accordé plusieurs délais pour obtenir de la famille de la victime qu'elle accorde son pardon, ce qui, selon la charia (loi islamique), en vigueur en Iran, permet à un condamné à mort pour meurtre d'échapper à l'exécution et de purger une peine de prison. La famille d'Abdolali Sarbandi a exigé, selon les médias iraniens, que Reyhaneh Jabbari dise " la vérité " sur l'identité d'un autre homme présent au moment du meurtre pour accorder son pardon.
" Dans ses aveux, elle a déclaré qu'un homme était dans l'appartement au moment où mon père a été poignardé, mais elle refuse de donner son identité ", avait déclaré Jalal, le fils de Morteza Abdolali Sarbandi, à la presse en avril. " Si elle dit la vérité, elle sera pardonnée, sinon elle subira la loi du talion ", avait-il poursuivi.
En 2013, au moins 500 personnes ont été exécutées en Iran, en majorité pour des affaires de drogue, selon l'ONU.
(Avec AFP)
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