• La pauvreté et l'exclusion touchent 11,2 millions de Français

    La pauvreté et l'exclusion touchent 11,2 millions de Français

    le 29 mars 2012 à 19h28 , mis à jour le 29 mars 2012 à 19h44

    Un rapport note que la pauvreté sous toutes ses formes a fortement augmenté en France depuis le milieu des années 2000. Et la crise économique n'a pas arrangé les choses.

     
     
     
    La pauvreté touche de plus en plus de Français
    La pauvreté touche de plus en plus de Français © Hemera Technologies / Getty Images

    Plus de 11 millions de Français sont touchés par la pauvreté ou l'exclusion, selon le rapport de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (Onpes), publié jeudi. Et ce phénomène devrait perdurer à cause de la crise économique. Même si la France a d'abord "plutôt bien résisté" à la crise 2008-2009, ses conséquences sont aujourd'hui "lourdes, multiples et échelonnées dans le temps", note l'Onpes. 11,2 millions de personnes étaient en effet touchées soit par la "pauvreté monétaire", soit par "des privations matérielles sévères" soit par une "très faible intensité de travail", trois critères définis et mesurés par la Commission européenne. Parmi elles, 700.000 personnes cumulaient les trois indicateurs.

    Si l'on considère les données de l'Insee, le taux de "pauvreté monétaire" 2009 retrouvait son niveau de 2000, à 13,5% de la population, après un "point bas à 12,6%" en 2004, rappelle le rapport. 8,2 millions de personnes vivaient ainsi en 2009 avec moins de 60% du niveau de vie médian, soit 954 euros. L'Onpes insiste aussi sur "la grande pauvreté" (40% du revenu médian) dont la hausse est "lente et progressive (et) difficilement enrayée par notre système de protection sociale" : près de deux millions de personnes vivaient en 2009 avec moins de 640 euros par mois, soit 3,3% de la population. Un taux "en nette progression (depuis) 2005, et sensiblement plus élevé qu'au cours de la première partie de la décennie" (2,7% en 2000; 2,5% en 2004; 3,2% en 2005).

    Avoir un emploi ne suffit pas

    Ce mouvement de remontée de la pauvreté, accentué par la crise de 2008, avait donc débuté dès le milieu des années 2000, "en lien, selon l'Onpes, avec la hausse généralisée des inégalités de revenus aux deux extrêmes de la distribution" des richesses. L'Onpes attire l'attention sur les personnes particulièrement vulnérables : les familles monoparentales (près de 30% de pauvres), les jeunes (22,5%) ou les femmes âgées (environ 15%).

    L'instance officielle constate aussi que "disposer d'un emploi n'est plus une condition suffisante pour franchir le seuil de pauvreté", tant l'emploi s'est raréfié et précarisé (chômage, CDD, intérim, temps partiel). L'Onpes s'inquiète des personnes aux "qualifications insuffisantes", que "le fonctionnement sélectif du marché du travail, prive quasiment de toutes chances d'accéder à un emploi durable et de qualité", comme l'attestent les statistiques du chômage de longue durée. "Il vaut mieux avoir un emploi pour éviter la pauvreté mais il n'en prémunit plus autant qu'avant", a résumé Jérôme Vignon. Faute de mesures spécifique, "il faut s'attendre en 2012 à une augmentation sensible du nombre de personnes en situation de pauvreté", a-t-il prévenu.

    le 29 mars 2012 à 19:28

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