• La pénurie d'œufs couve dans les poulaillers

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    La pénurie d'œufs couve dans les poulaillers

    LE MONDE | <time datetime="2012-04-13T15:20:16+02:00" itemprop="datePublished">13.04.2012 à 15h20</time>

     
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    Au total, L'Europe souffre d'un déficit de 200 millions d'?ufs par semaine.

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    Biscuitiers, fabricants de pâtes alimentaires ou de mayonnaises... Les industriels européens de l'agro-alimentaires s'inquiètent des conséquences d'une forte baisse récente de la production des poules pondeuses. Au total, l'Europe souffre d'un déficit de 200 millions d'œufs par semaine.

    La Commission européenne estime que le nombre d'œufs pondus dans les 27 pays de l'Union devrait baisser de 2,5 % sur l'ensemble de l'année. En France, la production d'œufs avait reculé de 18 % à la mi-mars. Cette moindre ponte se traduit mécaniquement par une hausse des prix, au grand dam des industriels.

    Cette décrue du volume de ponte n'est pas à mettre sur le compte d'une méforme des poules. Bien au contraire. Les gallinacés européens bénéficient en effet, en théorie, de meilleures conditions de vie depuis le 1er janvier 2012. En particulier, ceux qui subissent la dure loi de l'élevage en batterie.

    Lire le reportage : "L'œuf, la poule et la cage"

    Sous la pression des associations sensibles au bien-être animal, Bruxelles a décidé d'imposer de nouvelles normes. Chaque volatile a désormais à sa disposition un espace de 600 cm2, sans oublier un perchoir, un nid et une litière. Une directive qui date de 1999. Les éleveurs ont donc eu douze ans pour se mettre aux normes.

    MISE EN CONFORMITÉ

    A l'heure du coup de sifflet, le 1er janvier, tout le monde n'avait pas encore mis son poulailler en conformité. Treize Etats européens, dont la France, ont été épinglés par Bruxelles et ont reçu une lettre de mise en demeure. En France, 90 éleveurs étaient en retard, ce qui représente 3,7 millions des 46 millions de poules pondeuses françaises. Sachant que même si le bio et l'élevage en plein air progressent, 78 % du cheptel est en batterie.

    Philippe Juvin, éleveur dans la Drôme, fait partie de ceux qui devront encore remettre en état un bâtiment avant l'été. Un investissement de 800 000 euros. Compte tenu du temps nécessaire aux travaux, il s'attend à une baisse de sa production de 3,5 millions d'œufs sur un total annuel de 30 millions. Selon lui, le niveau de production en France devrait retrouver un cours normal après l'été. Ce qui ne sera pas le cas dans d'autres pays européens, comme l'Espagne ou la Pologne.

    En attendant, le cours de l'œuf à Rungis connaît une poussée de fièvre depuis février. La centaine d'œufs se négocie à plus de 13 euros, contre 9 euros en début d'année et 5 euros il y a un an. Quant à l'œuf pour l'industrie, il se monnaie près de 2 euros le kilo contre 1,1 euro en début d'année.

    Ces hausses ne se sont pas encore répercutées sur le consommateur. Les prix payés par la distribution étant souvent contractualisés. Les industriels sont aujourd'hui les plus concernés par cette fièvre de l'œuf. Le numéro un français des huiles alimentaires Lesieur prévoit ainsi une hausse de 5 % à 6 % du prix de la mayonnaise. Au-delà des répercussions sur le panier des consommateurs, la Fédération des entreprises de boulangerie et pâtisseries françaises mettent en garde : "faute d'approvisionnement d'ici quelques semaines, ce sont plusieurs milliers d'emplois qui sont menacés en France".

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