Après dix-huit ans d'attente, la Russie est aux portes de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'institution qui réglemente le commerce mondial.

En devenant membre de l'OMC, la Russie ouvre ipso facto son économie aux cent cinquante-trois autres pays membres, qui vont avoir accès à son marché et concurrencer les industries locales. Cette entrée est considérée comme le plus grand pas vers la libéralisation du commerce mondial depuis l'arrivée de la Chine à l'OMC, il y a dix ans, qui avait donné un coup d'accélérateur aux échanges internationaux.

UN ACCORD RUSSO-GÉORGIEN GRÂCE À LA SUISSE

C'est la signature d'un accord avec la Géorgie qui a permis d'accélérer la procédure. Jusqu'à présent, la Géorgie bloquait l'adhésion de son puissant voisin russe en raison de tensions sur le contrôle des frontières entre la Géorgie et les territoires séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie, indépendants de la Fédération de Russie depuis 2008.

L'accord prévoit notamment qu'une entreprise privée indépendante contrôlera l'entrée et la sortie des biens commerciaux dans cette région. "C'est une victoire pour la Géorgie", a déclaré son ambassadeur auprès de l'ONU à Genève, Zurab Tchiaberashvili, en ajoutant que pour son pays "il était très important que toutes les marchandises entrant en Géorgie soient soumises à un mécanisme de contrôle".

Cet accord a été rendu possible grâce à l'intervention de la Suisse, qui a joué le rôle de la médiatrice. La présidente de la Confédération suisse, Micheline Calmy-Rey, qui en est aussi ministre des affaires étrangères, s'est rendue fin octobre 2011 en Russie et en Géorgie pour des entretiens avec les dirigeants de ces deux pays afin de débloquer la situation.

LA RUSSIE, ADHÉRENTE DÈS L'ANNÉE PROCHAINE

Ce document qui contient tous les engagements de la Russie concernant les biens et services et l'ouverture de son marché sera ensuite transmis à la conférence ministérielle de l'OMC, prévue du 15 au 17 décembre, à Genève, pour adoption définitive par les pays membres de l'organisation.

Après adoption de l'accord par l'OMC, le Parlement russe devra encore le ratifier pour qu'il puisse entrer en vigueur l'année prochaine.