• La zone euro parée pour absorber la facture espagnole

    11 juin 2012 - 15H09  

    La zone euro parée pour absorber la facture espagnole
     

    La zone euro, après la Grèce, l'Irlande et le Portugal, a décidé de voler au secours de l'Espagne, portant la facture de la crise de la dette à quelque 500 milliards d'euros, un montant pour l'instant gérable par les fonds d'aide en place.

     
    La zone euro, après la Grèce, l'Irlande et le Portugal, a décidé de voler au secours de l'Espagne, portant la facture de la crise de la dette à quelque 500 milliards d'euros, un montant pour l'instant gérable par les fonds d'aide en place.
     

    L'Espagne devient le quatrième pays sous perfusion en zone euro, ce prêt s'ajoutant à une aide de 240 milliards d'euros déjà consentie à la Grèce, de 85 milliards d'euros à l'Irlande et de 78 milliards d'euros au Portugal.

     
    L'Espagne devient le quatrième pays sous perfusion en zone euro, ce prêt s'ajoutant à une aide de 240 milliards d'euros déjà consentie à la Grèce, de 85 milliards d'euros à l'Irlande et de 78 milliards d'euros au Portugal.

    AFP - La zone euro, après la Grèce, l'Irlande et le Portugal, a décidé de voler au secours de l'Espagne, portant la facture de la crise de la dette à quelque 500 milliards d'euros, un montant pour l'instant gérable par les fonds d'aide en place.

    Dimanche, les Européens ont accepté de payer au maximum 100 milliards d'euros pour aider Madrid à renflouer son système bancaire exsangue. Avec un prêt de cette envergure, au taux probable de 3%, l'Espagne verrait sa dette bondir de 10 points à environ 90% du produit intérieur brut (PIB) fin 2012, selon le quotidien El Pais.

    Elle devient le quatrième pays sous perfusion en zone euro, ce prêt s'ajoutant à une aide de 240 milliards d'euros déjà consentie à la Grèce, de 85 milliards d'euros à l'Irlande et de 78 milliards d'euros au Portugal.

    Soit 503 milliards d'euros au total depuis le début de la crise de la dette, si la somme prêtée à Madrid est effectivement fixée à 100 milliards.

    L'addition, aussi vertigineuse soit-elle, devrait être absorbée sans problème par les dispositifs existants, et sans que les Etats en bonne santé, Allemagne en tête, ne remettent au pot.

    La zone euro dispose en effet de deux cagnottes: le Fonds européen de stabilité financière (FESF), mis en place en urgence au printemps 2010 et provisoire, et le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui doit entrer en fonction le 1er juillet et destiné à être permanent.

    Le premier peut soutenir jusqu'à hauteur de 440 milliards d'euros les Etats en difficultés, enveloppe dont la bonne moitié a déjà été engagée. Le second peut prêter jusqu'à 500 milliards d'euros.

    Les deux organes fonctionneront en parallèle jusqu'à l'été 2013.

    Des caisses bien pleines

    A première vue, avec l'arrivée de l'Espagne dans le groupe des pays aidés, l'enveloppe encore disponible est bien mince.

    Sauf qu'il faut tenir compte de la contribution aux précédentes aides du FMI ainsi que d'autres réserves européennes. Et du fait qu'une bonne moitié de l'aide à la Grèce passe par des accords bilatéraux, indépendants du FESF comme du MES.

    "Les caisses (de ces deux mécanismes) sont encore bien pleines", résume pour l'AFP Holger Schmieding, économiste de la banque Berenberg, et "rien ne change pour les finances actuelles des Etats membres".

    Ces derniers apportent aux deux mécanismes des garanties, lesquelles ne se traduiraient en dépenses sonnantes et trébuchantes que si les pays aidés ne remboursaient pas in fine.

    Plus une économie nationale est forte, plus son exposition est grande: l'Allemagne paye ainsi 27% des garanties totales du MES, et la France environ 20%. Viennent ensuite l'Italie (18%) et l'Espagne (12%).

    Avec ces garanties, FESF et MES empruntent sur les marchés à taux réduit, puis prêtent à leur tour aux pays en difficulté, avec une bonification prise au passage.

    A présent, toute l'affaire est de savoir si l'Espagne va demander de l'argent tant que le FESF agit encore, ou attendre que le MES fonctionne.

    Madrid "pourrait avoir intérêt à passer par le FESF", estime Gilles Moëc, économiste chez Deutsche Bank. Les statuts du FESF protègent selon lui mieux les investisseurs privés qui prêtent à l'organisme, rendant l'affaire plus attractive pour les banques et autres "hedge funds".

    L'Allemagne, garant numéro un, préfèrerait elle que le MES se charge de la facture espagnole, car sa structure protège mieux les intérêts des pays bien portants.

    Le FESF prévoit que les Etats aidés soient exclus de la liste des garants et que la caution supportée par les Etats "sains" augmente, ce qui fait mécaniquement grimper leur dette publique.

    La Belgique a ainsi calculé que si le FESF ne prenait en charge que partiellement l'aide à l'Espagne, son taux de dette publique s'alourdirait de jusqu'à 0,2 à 0,3% du PIB.

    Sous le régime du MES au contraire, lequel est doté de fonds propres, et qui prévoit que tous restent garants, même ceux sous perfusion, une nouvelle aide ne change strictement rien pour les Etats contributeurs.

    La question de savoir quel mécanisme d'aide jouera pour l'Espagne, jusqu'ici quatrième garant le plus important, dépend beaucoup de l'Allemagne elle-même, où le processus de ratification du traité créant le MES a pris du retard.


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