• Le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais inscrit au Patrimoine mondial de l'Humanité

    Le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais inscrit au Patrimoine mondial de l'Humanité

    Mis à jour le 30.06.12 à 18h33lien

    La décision de l'Unesco d'inscrire le Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais au Patrimoine mondial de l'Humanité récompense la seule candidature française mais surtout une région ayant connu une reconversion difficile après trois siècles d'exploitation du charbon. Quand en 2010 la France avait officiellement déposé la candidature du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, le ministre de la Culture de l'époque Frédéric Mitterrand en avait souligné le caractère «exceptionnel par son sujet et son ampleur, qui, en outre, est portée avec passion et émotion par toute une région».

    Placer le bassin minier, ses terrils ou ses cités sur une liste qui comprend le Taj Mahal, la Grande barrière de corail ou encore le Mont Saint-Michel, n'était pas forcément évident. Mais le BMU (Bassin minier uni), organisme porteur du projet, au bout de sept ans de travail et avec un dossier de 1.450 pages, pesant 15 kilos, est parvenu à convaincre les 21 Etats membres de la commission de l'Unesco réunis à Saint-Pétersbourg (Russie). «Pour certains, gommer le paysage sinistre de vieille industrie était une nécessité. Mais aujourd'hui les choses ont changé (...). L'héritage que l'on a, il n'est pas banal, pas répétitif», souligne Frédéric Kowalski, chargé d'études sur les bassins miniers au sein de l'association Chaîne des terrils.

    Aux yeux de l'Unesco, le bassin minier est désormais reconnu en tant que «paysage culturel évolutif». Sur 120 kilomètres de long, 87 communes, 17 fosses, 21 chevalements, 51 terrils, 3 gares, 124 cités, 38 écoles, 26 édifices religieux, des salles des fêtes ou encore 4.000 hectares de paysage vont porter les couleurs d'un héritage patrimonial de trois siècles d'exploitation du charbon. «Le Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais illustre parfaitement les bouleversements initiés par l'industrialisation, autant sur le plan technique que sur les plans sociaux, culturels, paysagers et environnementaux», écrivaient les auteurs du projet dans leur présentation.

    «Mais il n'est pas moins exemplaire au niveau de l'implication croissante de sa population dans l'intégration de cet héritage de la mine dans son patrimoine vivant, (..) et la volonté d'un nouveau développement s'appuyant sur la force d'une mémoire», s'enorgueillissaient-ils. La conservation de ce patrimoine, qui n'a pas laissé que de bons souvenirs à la région, n'a pas fait l'unanimité. «On disait, il faut passer du noir au vert, cela s'est fait de manière assez forte et du coup on a aseptisé beaucoup de choses, on a perdu un peu notre âme. C'était une industrie du 18e siècle qui n'avait plus lieu d'être», explique Frédéric Kowalski.

    Mais selon lui une grande majorité est désormais favorable à la conservation. Certains voient dans l'inscription au patrimoine de l'Unesco de nouvelles retombées touristiques, une attractivité économique. «Ce patrimoine est vivant. Les maisons des mines sont encore habitées. Les terrils sont aménagés, ce sont des espaces où les gens vont se promener, font du sport. Le côté évolutif est là», poursuit M. Kowalski. François Cerjak est ancien mineur. Dès l'âge de 14 ans, et pendant plus de trente ans, il a exploré les entrailles du nord de la France. «On ne regrette pas, parce que c'était vraiment une école de solidarité. On était là, tous unis. Il y a une notion de solidarité et de courage extraordinaire», se rappelle-t-il.

    L'histoire du Bassin minier, c'est aussi l'histoire de tous les mineurs, anciens ou actuels encore dans certains pays. «Il y a eu 29 nationalités dans les mines, c'est quand même formidable», souligne l'ancien mineur de 78 ans.

    © 2012 AFP

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