• Le front syndical se fissure entre la CGT contestataire et la CFDT encline au dialogue

    Le front syndical se fissure entre la CGT contestataire et la CFDT encline au dialogue

    Créé le 31-08-2012 à 18h46 - Mis à jour à 18h46

     

     
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    Trois mois après l'arrivée de la gauche au pouvoir, le front syndical CGT-CFDT s'est fissuré, l'appel à manifester le 9 octobre lancé par Bernard Thibault, signe d'un glissement vers une posture plus radicale, est condamné par François Chérèque, adepte du dialogue avec le patronat en vue des réformes.
(c) Afp

    Trois mois après l'arrivée de la gauche au pouvoir, le front syndical CGT-CFDT s'est fissuré, l'appel à manifester le 9 octobre lancé par Bernard Thibault, signe d'un glissement vers une posture plus radicale, est condamné par François Chérèque, adepte du dialogue avec le patronat en vue des réformes. (c) Afp

    Trois mois après l'arrivée de la gauche au pouvoir, le front syndical CGT-CFDT s'est fissuré, l'appel à manifester le 9 octobre lancé par Bernard Thibault, signe d'un glissement vers une posture plus radicale, est condamné par François Chérèque, adepte du dialogue avec le patronat en vue des réformes.

    Le secrétaire général de la CFDT a accusé la CGT de "détourner" un appel européen à la mobilisation en faveur de l'emploi industriel "à des fins politiciennes nationales et internes".

    Abondant dans le même sens, Luc Bérille, secrétaire général de l'Unsa, a jugé "choquante" vendredi auprès de l'AFP l'attitude de la centrale de Montreuil. "La logique aurait voulu que sur une initiative européenne les organisations syndicales françaises puissent agir ensemble".

    Mais l'intersyndicale (CGT, CFDT Unsa, FSU, Solidaires), qui avait lancé nombre de manifestations contre Nicolas Sarkozy, ne s'est pas réunie depuis l'arrivée du gouvernement socialiste.

    "Le front commun syndical des années 2009 et 2010, dont le vecteur central était d'un côté la CGT et de l'autre la CFDT, n'existe plus aujourd'hui", relève Guy Groux, chercheur au Cevipof.

    La raison est structurelle: la CGT et la CFDT ont compris qu'elles ont "de profondes divergences sur des dossiers sensibles - retraite, accords compétitivité, ou encore sur le dialogue social entamé par le gouvernement", estime cet analyste.

    Autre sujet de discorde, la ratification du traité budgétaire européen contre laquelle la CGT va lancer une pétition.

    Aujourd'hui, "il y a un chassé croisé CGT/CFDT pour savoir qui va être l'interlocuteur prioritaire du gouvernement. Avec Nicolas Sarkozy c'était la CGT, avec François Hollande, c'est la CFDT", estime Bernard Vivier, directeur de l'Institut supérieur du Travail.

    Le gouvernement souhaite des compromis

    "D'abord parce que la CGT est engluée dans des problèmes internes" liés à la succession de Bernard Thibault et ensuite "parce que les réseaux CFDT dans le PS sont importants", explique cet analyste.

    Dès lors, la CFDT est en attente des chantiers de négociations - celle destinée à "prévenir" les plans sociaux commencera "le mois prochain", a déclaré le président François Hollande - alors que la CGT a choisi de lancer des manifestations dénonçant le Medef.

    "Le comportement actuel de la CGT est fortement influencé par ses relations avec le Front de gauche" de Jean-Luc Mélenchon et du PCF qui sont très virulents contre le gouvernement Ayrault, estime M. Vivier. "Il a y une sorte de parallélisme dans ces positions".

    Le ton contestataire adopté par Bernard Thibault est aussi imputé à sa volonté de ressouder la centrale secouée par la crise de succession. "Les récentes initiatives de la CGT doivent se comprendre sans doute à travers ses débats et difficultés internes", estime M. Bérille.

    Vendredi, des dizaines de militants CGT ont accueilli François Hollande à la foire de Chalons-en-Champagne en réclamant, à coups de pancarte et slogans, "le changement" promis.

    De son côté, Force ouvrière fait entendre sa propre musique et son leader Jean-Claude Mailly demande des "éclaircissements" au gouvernement sur sa politique en matière d'emploi et de service public.

    Pour le gouvernement, il importe de convaincre la CGT et FO d'entrer en dialogue avec le patronat pour arriver à des compromis. "Si le gouvernement veut donner de la force au dialogue social il n'a pas intérêt à une logique qui conduit à des accords minoritaires" avec les seuls syndicats réformistes (CFDT, CFTC, CFE-CGC), souligne M. Groux.

    Ce type d'accord serait d'autant plus risqué, en cette période d'explosion du chômage, où "les salariés sont en colère et en désarroi", relève ce chercheur.


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