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Le G7 promet une «action rapide» en Espagne
Le G7 promet une «action rapide» en Espagne
Par Alexandrine Bouilhet Mis à jour <time class="updated" datetime="05-06-2012T16:38:00+02:00;">le 05/06/2012 à 16:38</time> | publié <time datetime="05-06-2012T15:55:00+02:00;" pubdate="">le 05/06/2012 à 15:55 </time>lien
À la demande de Washington, une conférence téléphonique a été organisée à la mi-journée entre ministres des Finances du G7 pour faire le point sur les crises espagnole et grecque qui inquiètent les marchés.
Que comptez -vous faire pour sauver les banques espagnoles et éviter la contagion de la crise à toute la zone euro ? Telle est la question posée aux ministres des Finances allemand, français, et italien par leurs homologues américain, britannique, japonais et canadien, lors de la conférence téléphonique du G7, qui s'est tenue ce mardi, en milieu de journée.
«Nous espérons voir l'Europe agir plus rapidement dans les semaines à venir pour renforcer le système bancaire européen», a déclaré un porte-parole du Trésor américain. «Nous avons atteint un point où il nous faut une entente commune sur les problèmes que nous rencontrons», estime de son côté Jun Azumi, le ministre japonais des Finances. Et «convenu de collaborer à résoudre les problèmes de la Grèce et de l'Espagne».
Au cœur de leurs préoccupations ces derniers jours: la dégradation de la situation financière de l'Espagne, plombée par ses banques et contaminée par la crise grecque. «La prime de risque actuelle signifie que l'Espagne n'a pas accès aux marchés», affirme le ministre du Budget Cristobal Montoro, tout en expliquant que «techniquement l'Espagne ne pouvait pas faire l'objet d'un sauvetage».
Voilà un enchaînement qui semble bien curieux outre-Atlantique! L'Espagne reconnaît qu'elle peine à refinancer sa dette, mais elle refuse le plan de sauvetage proposé par ses homologues européens, car elle estime que «l'Espagne n'a pas besoin de ça, mais de plus d'Europe, de davantage de mécanismes permettant l'intégration», estime Cristobal Montoro.
Berlin souhaite poser ses conditions
La réponse allemande, répétée lors du G7 par Wolfgang Schäuble, est très claire: Madrid doit faire appel au mécanisme de sauvetage européen, en demandant que l'on actionne le Fonds européen de stabilisation financière (FESF) actuellement en vigueur, et doté d'une capacité de prêt de 440 milliards d'euros.
«Tous les instruments nécessaires à sauver les banques de la zone euro sont disponibles», a rappelé le gouvernement allemand. «Il est uniquement du ressort de Madrid» de demander de l'aide.
«L'Allemagne a fait un pas en direction de l'Espagne: elle ne parle plus de sauvetage d'État classique, avec une aide conjointe du FMI, mais de sauvetage intra-européen via le FESF», commente Jean Pisani-Ferry directeur du centre de réflexion Bruegel. «L'Espagne va devoir avaler son chapeau!» pronostique cet expert des affaires européennes.
La France, quant à elle, défend une solution de compromis. Appuyé par Bruxelles, Paris plaide pour une recapitalisation directe des banques espagnoles, sans passer par l'État, qui permettrait au gouvernement espagnol de sauver la face. «Nous estimons que c'est faisable, en l'état des traités. Mais la décision politique revient aux Allemands», insiste-t-on côté français.
Mais Berlin souhaite poser ses conditions au sauvetage bancaire espagnol. «Si l'Allemagne participe à la recapitalisation des banques espagnoles elle veut un droit de regard sur l'utilisation des fonds, et le fonctionnement du secteur financier espagnol, ce qui est la moindre des choses…», résume l'économiste Laurence Boone de Bank of America
Cette «cuisine européenne» laisse toujours les Américains pantois. Mais Paris et Berlin ont promis à leurs partenaires du G7 une «réponse» rapide au problème bancaire espagnol.
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Tags : Economie, G7, Banques, Espagne
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