• Le Liborgate pourrait coûter 20 milliards aux banques

    Le Liborgate pourrait coûter 20 milliards aux banques

    Mots clés : , , , , ,

    Par Marine Rabreau Mis à jour <time class="updated" datetime="13-07-2012T17:11:00+02:00;">le 13/07/2012 à 17:11</time> | publié <time datetime="13-07-2012T15:56:00+02:00;" pubdate="">le 13/07/2012 à 15:56</time>
    Depuis deux semaines, le scandale du Libor secoue les grandes banques internationales. Barclays, seule à avoir avoué une manipulation des taux interbancaires, est aujourd'hui décapitée. Sur la photo, Bob Diamond, ex-patron de la banque britannique.
    Depuis deux semaines, le scandale du Libor secoue les grandes banques internationales. Barclays, seule à avoir avoué une manipulation des taux interbancaires, est aujourd'hui décapitée. Sur la photo, Bob Diamond, ex-patron de la banque britannique. Crédits photo : DYLAN MARTINEZ/REUTERS
    •  

    Morgan Stanley a estimé la facture que pourraient se voir infliger dix grandes banques susceptibles d'être impliquées dans la manipulation des taux Libor et Euribor. Société générale pourrait être fortement impactée.

    L'étude réalisée par Morgan Stanley soulève l'énormité du scandale financier du Libor. Le broker américain a publié une note de recherche - que lefigaro.fr s'est procurée -, qui tente de chiffrer les conséquences en termes de coûts et d'image de l'affaire du Libor, pour onze grandes banques internationales susceptibles d'avoir manipulé ces taux interbancaires d'une importance colossale dans le financement de l'économie mondiale.

    Alors que Barclays a déjà payé 450 millions de dollars, avec une «ristourne» de 30% en échange de sa coopération, les analystes de Morgan Stanley tablent sur une surévaluation, pouvant aller jusqu'à 30%, des amendes que pourraient se voir infliger les dix autres banques ciblées dans le rapport: les américaines Bank of America, Citigroup et JPMorgan, les britanniques Royal Bank of Scotland, HSBC et Lloyds, les suisses Credit Suisse et UBS, l'allemande Deutsche Bank, et la française Société générale. Sur cette base, elles paieraient chacune en moyenne 850 millions de dollars d'amende (soit 690 millions d'euros).

    Un tel scénario impacterait directement les comptes de ces banques, dont les bénéfices par action pour l'année 2012 pourraient fondre de 3% pour JPMorgan à 33% pour Lloyds. Société générale et RBS verraient, selon les estimations du broker, leurs profits chuter respectivement de 18,6% et 18,1% dès cette année.

    Près de 8 milliards au contentieux

    Outre ces pénalités, Morgan Stanley a estimé les indemnités auxquelles elles pourraient être soumises si elles étaient poursuivies par leurs clients particuliers ou entreprises. Sur les 350.000 milliards de produits dérivés directement liés au taux Libor qui circulent chaque année sur la planète finance, 85.000 milliards de dollars sont destinés aux particuliers et entreprises. Alors que les soupçons de fraude s'étendent sur une période de quatre ans (de 2005 à 2009), selon Morgan Stanley, ces derniers pourraient réclamer de récupérer quelque 7,8 milliards de dollars aux banques. Ainsi, à partir de l'exposition de chaque banque aux actifs indexés sur le Libor, Morgan Stanley chiffre le coût pour les banques de 60 millions pour Lloyds à 1,1 milliard de dollars pour Deutsche Bank ou RBS. Pour Société générale, il serait de 350 millions de dollars.

    Au total, la facture pourrait grimper sur les deux prochaines années à près de 20 milliards de dollars pour l'ensemble des banques soupçonnées de triche sur le Libor. Morgan Stanley, qui insiste sur l'extrême difficulté de prévoir les conséquences du scandale du Libor, précise que ses estimations ne comprennent pas les retombées - qui pourraient s'avérer gigantesques - des enquêtes américaines et européennes en cours sur les taux Libor. En outre, depuis le 6 juillet, une enquête pénale s'est ouverte. Un mode de sanctions privilégié par Michel Barnier, commissaire européen au Marché intérieur. Car des sanctions financières trop lourdes nuiraient au système bancaire mondial… sauvé à coup d'aides publiques massives au plus fort de la crise économique et financière.

    Ce vendredi, Joaquin Almunia a précisé que l'Europe concentre en priorité ses recherches sur l'existence d'un cartel et d'une entente sur la fixation des taux Libor, mais aussi de ses cousins européens Euribor et japonais Tibor. Selon le Washington Post, le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner avait mis en garde les autorités britanniques de risques de manipulation du Libor dès 2008.

    LIRE AUSSI:

    » Scandale à la City: comprendre le taux Libor

    » Ces banques susceptibles d'avoir manipulé le Libor

    » Tim Geithner avait parlé du Libor dès 2008

    » Libor: la Banque d'Angleterre nie être complice de Barclays

    Bourse

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :