Le président mexicain Enrique Peña Nieto a annoncé, vendredi 8 janvier, l’arrestation de Joaquin Guzman, surnommé « El Chapo », le plus important narcotrafiquant mexicain, qui s’était évadé d’une prison de haute sécurité en juillet. Le message a été rendu public par un tweet du compte officiel du président mexicain :
« Mission accomplie, nous le tenons. Je veux informer les Mexicains que Joaquin Guzman Loera a été arrêté. »
Selon la marine mexicaine, citée par Associated Press, le patron du puissant cartel de Sinaloa a été arrêté à l’aube dans une maison de la ville de Los Mochis, dans son Etat natal. Une fusillade a éclaté entre un groupe d’hommes et des unités d’élite mexicaines, épaulées par des agents de l’agence antidrogue américaine (DEA), qui s’est dite « extrêmement satisfaite » par l’arrestation du baron de la drogue.
Cinq hommes ont été tués et six autres blessés, selon les responsables mexicains, qui ne précisent pas si Guzman lui-même a été touché. Un immense arsenal, dont des fusils snipers, des voitures blindées et un lance-grenades, a été découvert.
Deux spectaculaires évasions
Le 12 juillet, Joaquin Guzman s’était enfui spectaculairement de l’établissement pénitentiaire d’Altiplano par un tunnel de plus d’un kilomètre de long. Une vaste chasse à l’homme s’était engagée pour le retrouver. Les autorités mexicaines, qui étaient à sa recherche au Mexique en particulier, mais aussi dans le reste de l’Amérique centrale, avaient annoncé en octobre qu’il avait été blessé au visage et à la jambe en fuyant les poursuites.
« El Chapo » a été depuis plusieurs décennies le narcotrafiquant le plus recherché par les Etats-Unis et le Mexique. Après avoir été arrêté une première fois en 1993, il s’échappe de la prison de haute sécurité à Jalisco en 2001. Il s’était alors caché dans un chariot de linge. Il sera arrêté treize ans plus tard,le 22 février 2014, déjà par la marine mexicaine, dans une station balnéaire. Il n’y avait pas eu, à cette époque, d’échange de coups de feu.
Le cartel de Sinaloa a mené une guerre sanglante contre les forces armées et contre les cartels rivaux, dont le cartel des Zetas. Plus de 100 000 personnes ont été tuées, directement ou indirectement, dans les violences liées au trafic de drogue depuis 2006 et le début de la politique de confrontation directe avec les cartels instaurée par le président de l’époque, Felipe Calderon.