• Le pouvoir déplore un PS "aphone"

    Le Point.fr - Publié le <time datetime="2012-10-23T18:28" itemprop="datePublished" pubdate=""> 23/10/2012 à 18:28</time> - Modifié le <time datetime="2012-10-24T21:42" itemprop="dateModified"> 24/10/2012 à 21:42    </time>
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    Le PS doit se doter d'une nouvelle direction à l'issue du congrès de Toulouse. En attendant, selon l'Élysée et les ministères, il manque une force de soutien.

    Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, l'ancienne patronne du PS, Martine Aubry, et son successeur, Harlem Désir, à Paris le 12 septembre 2012.

    Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, l'ancienne patronne du PS, Martine Aubry, et son successeur, Harlem Désir, à Paris le 12 septembre 2012. © MAX PPPP Thomas Padilla

    Ce dimanche 21 octobre, dans l'animée rue de Bretagne, le maire du 3e arrondissement de Paris, Pierre Aidenbaum, est de sortie. Devant le marché des Enfants rouges, où il y a foule, il est entouré d'une poignée de militants PS qui distribuent des tracts à qui veut. Des tracts du PS en soutien au gouvernement qui promettent que la majorité est mobilisée pour l'emploi !

    Certains en plus haut lieu n'en croiraient pas leurs yeux, qui se demandent en ces temps tendus à quoi sert leur parti. Popularité du couple exécutif en berne, accrochages entreJean-Marc Ayrault et ses ministres ou entre ministres et, pire, promesses de lendemains difficiles pour les Français... Le pouvoir encaisse les coups... Pendant ce temps, "le PS est aphone", lâche un conseiller de François Hollande.

    Certes, la période est délicate, dite "de transition", souligne-t-on rue de Solférino, où il n'y a plus grand monde. Les fortes têtes, celles que l'opinion identifiait, celles dont la parole portait - Manuel Valls, Pierre Moscovici, Arnaud Montebourg ou Vincent Peillon -, sont toutes entrées au gouvernement. "Maintenant, il faut faire émerger une nouvelle direction", admet le porte-parole, David Assouline, qui concède dans une interview au Point.fr manquer encore lui-même de notoriété.

    "Absence choquante"

    Pour la nouvelle direction, ce sera chose faite à l'issue du congrès qui se tient à Toulouse ce week-end. La répartition des 204 places du conseil national à la proportionnelle des courants est actuellement un casse-tête, mais au moins, depuis jeudi dernier, le PS a un chef, Harlem Désir, élu par les militants pour succéder à Martine Aubry. Il était le candidat de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault, mais le flou qui a entouré cette décision, et surtout le sentiment que ce choix n'était pas une évidence, l'ont fragilisé.

    C'est d'autant plus dommageable qu'un ministre estime qu'"il n'y a pas de bon fonctionnement politique de nos institutions sans le trépied président-gouvernement-parti" : "Là, il y a un vrai manque." Un autre, poids lourd du gouvernement, a le même avis, qui estime que "le parti manque beaucoup dans le dispositif aujourd'hui".

    Le premier, ami de François Hollande, va plus loin : "Où est le parti ? Les fédérations ne reçoivent rien, aucun document, aucun tract, il n'y a pas une seule campagne d'affichage. L'absence totale du PS est quand même assez choquante."

    Pas franchement partisan de Martine Aubry, il estime que le problème remonte au congrès de Reims, en 2008. Le parti se déchirait alors entre partisans de la maire de Lille et ceux de Ségolène Royal, sur fond de triche à l'élection interne et de menaces de porter l'affaire en justice. "Un parti est fort quand il y a une majorité et une minorité, là, il n'y avait pas de minorité, donc aucun intérêt."

    L'UMP, ce modèle "exemplaire"

    Dans les ministères, on juge donc qu'il est grand temps que le PS se réveille, avec une idée très précise du rôle qui doit être le sien. Être un lieu de débat tout d'abord, puisque "le conseil des ministres n'est pas fait pour ça", dixit un ministre, mais aussi faire "la coordination entre les groupes parlementaires et mener la riposte à la droite".

    Une conseillère ministérielle va jusqu'à prendre comme modèle l'UMP sous Nicolas Sarkozy... "Pendant cinq ans, le travail de propagande du pouvoir a été exemplaire !" note-t-elle. De fait, pas une action positive du président de la République qui n'était relayée par les dirigeants du parti via des rafales de communiqués, une omniprésence sur les chaînes et une parole unique...

    On reconnaît que ce dernier point est impensable au PS, où, comme le dit joliment David Assouline, "le culte du chef n'est pas absolu". Néanmoins, la conseillère ministérielle estime que "le PS doit être l'appartement témoin de la politique du gouvernement". Il reste donc à ouvrir la porte, à faire entrer la lumière.


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