• Le pouvoir se réorganise, le président déchu est introuvable

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    Le pouvoir se réorganise, le président déchu est introuvable

    Mis à jour à 21h41

    Un président par intérim a été nommé pour remplacer Viktor Ianoukovitch. Le président, destitué la veille, reste introuvable. Le pays est au bord d'un défaut de paiement.

    1/23 Le président du Parlement Olexandre Tourtchinov (au centre, crâne chauve), proche de l'opposante Ioulia Timochenko, a été élu chef de l'Etat ad interim à une très large majorité. Dans un discours à la nation, il a averti que l'Ukraine, au bord d'un défaut de paiement, «est en train de glisser dans le précipice».
    Image: Keystone

    La Suisse a suspendu ses exportations d'armes

    La Suisse a suspendu récemment ses exportations de matériel de guerre vers l'Ukraine. La décision est intervenue il y a deux semaines lorsque les violences ont fait de plus en plus de tués dans ce pays.

    Depuis plusieurs années, des armes légères comme des pistolets, des fusils et des mitraillettes ainsi que des munitions étaient livrées à la police et à l'armée ukrainiennes. Mais elles ont aussi été vendues à des particuliers, a précisé à l'ats une porte-parole du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), Nicole Müller confirmant une information de la SonntagsZeitung.

    Entre 2009 et 2012, ces exportations en Ukraine ont atteint deux millions de francs. Elles ont notamment totalisé environ 700'000 francs en 2012. Les données ne sont pas encore établies pour 2013, a précisé Nicole Müller.

    Aucun matériel militaire n'a en revanche été livré. Nicole Müller n'a pas pu préciser le calendrier exact de l'entrée en vigueur de la suspension des exportations. La décision a été prise au moment "de l'éclatement de la violence", selon elle. La suspension n'est pas liée aux recommandations internationales sur des sanctions contre l'Ukraine, a encore souligné la porte-parole.

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    L'Ukraine est entrée dimanche dans une nouvelle ère, se dotant d'un chef de l'Etat en remplacement de Viktor Ianoukovitch. Le président, destitué la veille, est depuis introuvable. Une élection présidentielle est prévue le 25 mai.

    Le président du Parlement Olexandre Tourtchinov, proche de l'opposante Ioulia Timochenko, a été élu chef de l'Etat ad interim à une très large majorité. Dans un discours à la nation, il a averti que l'Ukraine, au bord d'un défaut de paiement, «est en train de glisser dans le précipice».

    M. Tourtchinov a aussi déclaré que l'intégration européenne allait redevenir une priorité pour Kiev. Il s'est néanmoins dit prêt au dialogue avec Moscou, «sur une nouvelle base d'égalité et de bonne entente, qui reconnaisse et prenne en compte le choix européen de l'Ukraine».

    Gouvernement d'union nationale

    Les députés se sont par ailleurs entendus pour constituer d'ici à mardi un gouvernement d'union nationale. Plusieurs figures de l'opposition sont pressenties pour le diriger. Ioulia Timochenko, libérée de prison la veille, a déclaré qu'elle ne songeait pas au poste de Première ministre.

    Des mandats d'arrêt ont été lancés contre des personnages-clés du régime de M. Ianoukovitch, l'ancien ministre des Revenus Oleksander Klimenko et l'ex-procureur général Viktor Pchonka, afin qu'ils soient traduits en justice.

    Ianoukovitch tente de fuir

    Viktor Ianoukovitch, qui avait refusé samedi de démissionner et dénoncé un «coup d'Etat», a entre-temps été lâché par sa formation, le Parti des régions.

    L'ex-président, qui aurait tenté sans succès de fuir en Russie en corrompant des gardes-frontière, restait introuvable dimanche. Mais des habitants de Donetsk, où il a débuté sa carrière politique dans les années 1990, ont signalé un renforcement de la sécurité sur la route menant à sa résidence locale.

    Retour au calme

    Le centre de la capitale a renoué avec un semblant de normalité. Profitant du calme revenu, des dizaines de milliers de personnes, familles avec enfants, sympathisants émus ou simples curieux, se sont pressés dimanche au centre-ville pour observer l'étrange décor de guérilla laissé par trois mois de crise aiguë.

    Ils se recueillaient, inspectaient les barricades et les impacts de balles laissés par les violents affrontements de la semaine. Selon un nouveau bilan du ministère de la Santé, les violences ont fait 82 morts depuis mardi.

    Système de pots-de-vin

    Le siège du Parti communiste, allié du Parti des régions au Parlement, a été saccagé par des manifestants. Les inscriptions «assassins» et «esclaves de Ianoukovitch» ont été taguées sur le bâtiment. Quelque 40 statues de Lénine ont aussi été déboulonnées ou vandalisées depuis le début de la semaine, principalement dans l'est du pays.

    Des documents potentiellement explosifs détaillant un système de pots-de-vin organisé et une liste de journalistes à surveiller ont été découverts dans la résidence de M. Ianoukovitch, en banlieue de Kiev.

    Division Est-Ouest

    Si l'extrême tension est retombée, les inquiétudes concernant ce pays de 46 millions d'habitants restent vives à l'étranger. Il est profondément divisé et au bord de la faillite.

    La communauté internationale a fait part de ses craintes que la crise n'ait davantage creusé le fossé entre l'Est russophone et russophile (majoritaire), et l'Ouest nationaliste et ukrainophone.

    Plusieurs capitales ont insisté sur la nécessité de préserver l'intégrité du pays. La cheffe de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton était attendue lundi à Kiev pour «discuter du soutien de l'Union européenne à une solution durable à la crise politique, ainsi que de mesures pour stabiliser la situation économique».

    Pas de gel des avoirs

    Jusqu'à présent, Berne n'a pas reçu de demande de gel des avoirs de la part de l'Ukraine, a précisé à l'ats le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Le Conseil fédéral pourrait néanmoins bloquer des fonds de dirigeants ukrainiens de son propre chef.

    La Suisse a récemment suspendu ses exportations de matériel de guerre vers Kiev, a indiqué dimanche une porte-parole du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), confirmant une information de la «SonntagsZeitung». Depuis plusieurs années, des armes légères (pistolets, fusils et mitraillettes) et des munitions étaient livrées à la police et à l'armée. (ats/afp/reu/Newsnet)


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