• Le président des Maldives démissionne après une mutinerie de policiers

    Le président des Maldives démissionne après une mutinerie de policiers

    Créé le 07-02-2012 à 08h37 - Mis à jour à 12h07      

     

    Le président des Maldives, Mohamed Nasheed, a annoncé sa démission mardi lors d'une conférence de presse télévisée, après une mutinerie de policiers dans la foulée de semaines de manifestations d'opposants.
(c) Afp

    Le président des Maldives, Mohamed Nasheed, a annoncé sa démission mardi lors d'une conférence de presse télévisée, après une mutinerie de policiers dans la foulée de semaines de manifestations d'opposants. (c) Afp

    Le vice-président de l'archipel des Maldives, Mohamed Waheed, a été investi chef de l'Etat après la démission mardi du président, Mohamed Nasheed, décidée à la suite d'une mutinerie de policiers et de semaines de manifestations d'opposants, a-t-on appris de source officielle.

    "Il a été investi lors d'une cérémonie télévisée au parlement", a déclaré à des journalistes cette source au sein du parlement. M. Waheed devrait endosser le rôle de chef d'Etat jusqu'à la fin du mandat du président démissionnaire, en novembre 2013.

    Des policiers rebelles se sont joints mardi à des manifestations d'opposants qui affectent depuis trois semaine la capitale, Malé. Ils ont pris un peu plus tard le contrôle de la télévision d'Etat et ont commencé à diffuser une chaîne d'opposition.

    Selon le porte-parole de l'armée, le colonel Addul Raheem Adbul Latheef, des troupes ont utilisé des gaz lacrymogènes et des balles de caoutchouc lors de heurts avec les manifestants et la police qui s'étaient rassemblés devant le siège de l'armée, dans la capitale.

    "Les heurts sporadiques ont débuté après minuit et se sont poursuivis jusqu'à 08H00 locales (03H00 GMT)", a-t-il précisé auprès de l'AFP.

    Une source au sein de la présidence a qualifié les violences de "tentative de coup d'Etat" fomenté par l'ancien président, Maumoon Abdul Gayoom, que Nasheed avait délogé du pouvoir lors des premières élections présidentielles démocratiques en 2008.

    Mais l'armée a démenti qu'un coup d'Etat se soit produit dans l'archipel, soulignant avoir conseillé au président de démissionner. Le vice-président, Mohamed Waheed, devrait endosser les responsabilités de M. Nasheed, a-t-elle ajouté.

    "Ce n'est pas un coup d'Etat. Absolument pas", a affirmé à l'AFP le porte-parole de l'armée, Adbul Raheem Abdul Latheef, par téléphone depuis Malé, peu après que le chef de l'Etat a annoncé sa démission.

    "Ce sera mieux pour le pays dans la situation actuelle si je démissionne. Je ne veux pas diriger le pays d'une main de fer. Je démissionne", a déclaré Mohamed Nasheed le premier chef d'Etat démocratiquement élu dans l'archipel, lors d'une conférence de presse télévisée.

    Les manifestants réclamaient la tête du chef de l'Etat depuis qu'il avait ordonné l'arrestation le mois dernier du président de la Cour d'assises, accusé par le pouvoir de mauvaise conduite et d'avoir favorisé des figures de l'opposition.

    La cour suprême et le procureur général ont demandé sa libération, en vain.

    Un communiqué du gouvernement mis en ligne sur le site internet du président a indiqué que "le gouvernement des Maldives, au côté de toutes les institutions étatiques, travailleront à assurer la paix et la stabilité à Malé".

    "Le gouvernement des Maldives appelle au soutien et au calme de la population pour stabiliser la situation", selon le texte.

    Une délégation du département des Affaires politiques des Nations unies, menée par son sous-secrétaire général, Oscar Fernandez-Taranco, était attendue jeudi dans l'archipel pour négocier une sortie de crise.

    Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Naseem, avait écrit le mois dernier au bureau du haut commissaire aux droits de l'Homme des Nations unies pour demander de "dépêcher en urgence" une équipe de juristes.

    Mohammed Nasheed, plusieurs fois emprisonné lorsqu'il était dans l'opposition, était arrivé au pouvoir en 2008 pour un mandat de cinq ans. Il était le premier président élu démocratiquement dans cet archipel de 1.200 îles de l'océan Indien plébiscité par les touristes fortunés en quête d'exotisme.

    Il créa en exil son parti, le Parti démocratique des Maldives, avant de revenir sur l'île en héros et de remporter 54% des voix en 2008.

    Mais son gouvernement a été régulièrement accusé de corruption et de mauvaise gestion financière. Des manifestations avaient déjà éclaté au printemps 2011.

    Un fort taux de chômage parmi les jeunes, une hausse de l'extrémisme islamiste et un ralentissement de l'activité touristique en raison d'une situation économique mondiale délicate ont alimenté le mécontentement à l'égard de l'administration Nasheed.

    Konica Kapoor, agent de voyages au sein de Flexi Tours basé à New Delhi, a indiqué à l'AFP avoir déjà été contactée par quatre ou cinq couples demandant l'annulation de leur séjour aux Maldives, où ils devaient effectuer leur lune de miel.


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