Le président Asif Ali Zardari est arrivé dimanche à New Delhi, marquant la première visite d'un chef d'Etat pakistanais en Inde depuis 2005, pour une journée à la portée essentiellement symbolique illustrant une amélioration des difficiles relations diplomatiques bilatérales. Accompagné d'une importante délégation, M. Zardari est arrivé dans la capitale fédérale indienne, où il devait être reçu lors d'un déjeuner par le premier ministre indien, Manmohan Singh, avant de se rendre dans un haut-lieu de pèlerinage musulman au Rajasthan.
Cette visite intervient après que les Etats-Unis ont promis une récompense de 10 millions de dollars pour la capture du Pakistanais Hafiz Saeed, le fondateur du groupe islamiste Laskhar-e-Taïba (LeT), un groupe islamiste accusé d'avoir organisé les sanglants attentats de Bombay en novembre 2008. Mais selon les analystes, les dossiers les plus sensibles opposant ces deux pays rivaux, et notamment la lutte pakistanaise contre les groupes terroristes opérant sur son sol, ne devraient pas être abordés frontalement.
"Ma visite en Inde est de nature religieuse et je ne pense pas que Manmohan Singh me demandera de discuter seulement de cette question", a déclaré M. Zardari samedi à Lahore, en référence à Hafiz Saeed. Selon les analystes, cette visite reflète surtout une amélioration des relations bilatérales, suspendues après les attentats de Bombay qui firent 166 morts. La dernière visite en Inde d'un chef d'Etat pakistanais avait été effectuée par Pervez Musharraf voici sept ans.
L'Inde et le Pakistan, tous deux dotés de la puissance nucléaire, se sont mené trois guerres depuis leur indépendance en 1947, dont deux portant sur la question territoriale du Cachemire, une région divisée entre les deux pays mais que chacun revendique dans sa totalité.