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Le président Saleh affirme qu’il va quitter le pouvoir

Posté par La Voix du Yémen le 08/10/2011 • Dans la catégorie Actualité

Lors d’un discours devant le Parlement et les membres du Conseil de la Shoura, le président yéménite Ali Abdallah Saleh a déclaré aujourd’hui qu’il démissionnerait dans les prochains jours. « Je rejette le pouvoir, c’est ce que j’ai toujours fait, et je quitterai le pouvoir dans quelques jours », a-t-il annoncé.

Parmi les manifestants, cette annonce est reçue avec le plus grand scepticisme. Beaucoup sont ceux qui ne croient plus depuis longtemps aux annonces de Saleh. « Pourquoi annoncer sa démission dans quelques jours, plutôt que d’attendre et de démissionner immédiatement », commente un manifestant. D’autres affirment que Saleh veut recentrer l’attention sur lui après l’attribution hier du Prix Nobel de la Paix à Tawakkol Karman, l’une des figures de la révolution.

Nombreux sont ceux qui redoutent également un remake de 2005-2006, lorsque le président avait affirmé ne pas vouloir se représenter aux élections présidentielles. Des milliers de ses « supporteurs » – qu’on a affirmé être payés – avaient alors défilé dans les rues pour le faire changer d’avis… ce qu’il a fait l’année suivante « sous la pression populaire ».

D’ailleurs, Tareq Shami, porte-parole du Congrès populaire général (CPG, le parti au pouvoir) a déclaré sur Al Jazeera que le président Saleh « ne pouvait pas trahir la population et partir sans l’organisation d’élections présidentielles. » Il a ensuite ajouté que le président avait été élu et qu’il devait « rester au pouvoir pour protéger le pays. »

L’absence de démission immédiate, le fait que ce discours a eu lieu lors d’une rencontre avec les parlementaires et non lors d’une allocutions officielle à la nation, et l’annonce d’une réunion extraordinaire qui devrait avoir lieu prochainement pour discuter de « décisions importantes », rendent la situation difficile à prévoir.   Tous les regards se tournent en effet vers Saleh, même si les manifestants qui continuent de manifester pour la chute du régime depuis plus de huit mois ont peu d’espoir.  

Enfin, dans l’éventualité d’une démission du président Saleh suite à un accord trouvé entre les différentes parties, l’on peut se demander ce qu’il sera décidé concernant le reste du régime, et en premier lieu les fils et neveux de Saleh qui dirigent les principaux organes militaire et du renseignement.