• Le prix Femina décerné à Simon Liberati pour "Jayne Mansfield 1967"

    Le prix Femina décerné à Simon Liberati pour "Jayne Mansfield 1967"

    Le prix Femina décerné à Simon Liberati pour "Jayne Mansfield 1967"

    L'ouvrage "Jayne Mansfield 1967", paru chez Grasset, de Simon Liberati (photo) a décroché le prix Femina 2011. Par ailleurs, le Femina étranger a été décerné à l'écrivain américain Francisco Goldman, auteur de "Dire son nom" (Christian Bourgois).

    Par Dépêche (texte)
     

    AFP - Le prix Femina a été décerné lundi à Simon Liberati pour "Jayne Mansfield 1967" (Grasset), méditation sur le destin de cette blonde plantureuse, sex symbol brisé par Hollywood, qui se voulut star, finit en bimbo trash, avant de mourir sur une route à 34 ans, le crâne broyé.

    Le journaliste et romancier Simon Liberati a été choisi au 1er tour par le jury par 9 voix contre 3 à Colette Fellous pour "Un amour de frère" (Gallimard).

    Le Femina étranger est allé à l'Américain Francisco Goldman pour "Dire son nom" (Christian Bourgois) et celui de l'essai à Laure Murat pour "L'Homme qui se prenait pour Napoléon" (Gallimard).

    "Ce prix est d'abord pour elle, pour Jayne Mansfield", a dit Simon Liberati, interrogé peu après l'annonce du prix. "Je suis d'abord content pour elle qui a eu une féminité très contestée, beaucoup caricaturée, et qu'elle soit couronnée par un jury de femmes, c'est quelque chose qui me touche beaucoup", a-t-il ajouté.

    Né le 12 mai 1960 à Paris, Simon Liberati a notamment collaboré aux magazines FHM et Grazia après des études à la Sorbonne.

    A 44 ans, il publia son premier ouvrage, "Anthologie des apparitions" (Flammarion), son troisième roman, "L'hyper Justine", obtenant le prix de Flore en 2009.

    Auparavant, le personnage de son deuxième livre, "Nada exist" (2007), était un photographe de mode, passé de la célébrité à la dérive. Déjà l'attraction de Simon Liberati pour la déchéance ?

    L'auteur s'en défend: "Ce n’est pas la décadence de Jayne Mansfield qui me plaît, mais son énergie. Elle dénichait toujours l’argent pour assurer un train de vie énorme. Elle me fascine depuis mes 17 ans."

    "De sa vie, on ne se souvient que de sa mort", dit-il.

    Jayne Mansfield s’est tuée dans un accident de voiture le 29 juin 1967, la nuit, sur la route 90 entre Beloxi et La Nouvelle-Orléans. Collision frontale de sa Buick avec un semi-remorque. L'une de ses perruques blondes flottait sur une branche, d’où la légende tenace de sa décapitation.

    Loin d'une biographie de star, l’écrivain commence son roman par une description clinique de l'accident. Ce n'est qu'après une quarantaine de pages que le lecteur apprend l'identité de la passagère dont le crâne a éclaté contre le pare-brise.

    Sous sa plume, la vedette de "La blonde et moi" qui se rêvait rivale de Marilyn Monroe reprend vie, par fragments.

    Cette femme au QI de 163 et au tour de poitrine de 107 cm n'a tourné que des navets, collectionné les mariages ratés, a eu cinq enfants de trois pères différents, a plongé dans l’alcool, le LSD et la névrose...

    Dès 1966, c'est le début de la chute. Oubliée des studios, devenue presque chauve, elle en est réduite à se déshabiller dans des bouges sordides.

    "Déchue de son statut de movie star, elle était devenue une gigantesque attraction foraine à la manière de Lola Montès", écrit Simon Liberati dans ce roman sur le crépuscule d'une bombe blonde travestie en pionnière du kitsch.
     

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