• Le XV de France douché par l?Argentine

    Le XV de France douché par l’Argentine

    LE MONDE | <time datetime="2014-11-23T03:24:26+01:00" itemprop="datePublished">23.11.2014 à 03h24</time> • Mis à jour le <time datetime="2014-11-23T03:29:26+01:00" itemprop="dateModified">23.11.2014 à 03h29</time> | Par

     

    <figure class="illustration_haut " style="width: 534px"> Scott Spedding pris en tenaille par la défense argentine, samedi. </figure>

    A quoi reconnaît-on une nation « secondaire » de rugby ? Peut-être à l’absence de drapeaux et écharpes en son honneur vendues dans les boutiques de produits dérivés quand elle est en déplacement au Stade de France. Le 15 novembre, à Saint-Denis, on pouvait s’approvisionner en accessoires wallabies à l’occasion de la réception de l’Australie pour le deuxième des trois test-matches du XV de France. Une semaine plus tard, impossible de trouver le moindre gadget puma pour la venue de l’Argentine.

    Sept jours après avoir vaincu l’Australie, quatrième nation au classement de la Fédération internationale, dans l’enceinte dionysienne, les hommes de Philippe Saint-André espéraient terminer par un sans-faute leur banc d’essai automnal. Mais le neuvième mondial a douché leurs prétentions en s’imposant 18-13.

    S’ils ont vaincu leur bête noire australienne, les Bleus en ont en retrouvé une autre, et antérieure, qui leur avait souvent gâché les années 2000. La dernière victoire des Argentins en France remontait à la Coupe du monde 2005, un cinglant 34-10 au Parc des Princes pour le match de la troisième place, qui avait suivi un camouflet lors du match d’ouverture, dans ce même Stade de France et sur un score quasi identique, 17-12.

    « ABSENTS PENDANT UNE DEMI-HEURE »

    La désillusion de samedi ne souffre aucune discussion. Comme l’a reconnu Philippe Saint-André, « on a été absents pendant la première demi-heure, on a beaucoup trop subi dans le combat, individuel et collectif, les duels, la réactivité. » Son capitaine Thierry Dusautoir a tenu un discours plus radical et fataliste : « Ils avaient la maîtrise complète du match. Chaque fois qu’ils venaient dans notre camp, ils sanctionnaient par trois points. »

    <figure class="illustration_haut " style="width: 534px"> Les Argentins l'ont emporté 18-13 au Stade de France. </figure>

    Une vingtaine de secondes ont suffi à Nicolas Sanchez pour bénéficier d’une pénalité qu’il a passée sous les sifflets des spectateurs, hués qui n’ont cessé de redoubler pour l’albiceleste. C’est bien regrettable, car cette sélection profondément renouvelée, prétendument en déclin depuis la fin de la fameuse génération Pichot, est en fait aussi aguerrie que séduisante depuis sa participation en 2012 au Rugby Championship, où elle se mesure aux trois cadors de son hémisphère - Nouvelle-Zélande, Australie, Afrique du sud.

    Son dynamisme, sa combativité, son désir de jouer sont les résultats spectaculaires du Plan de haut niveau (Pladar) lancé en 2010 par Agustin Pichot pour éviter la fuite des talents, avec en ligne de mire une franchise de Super 18 en 2016. Le sélectionneur Daniel Hourcade s’est fixé un objectif très ambitieux : figurer dans le Top 4 d’ici 2019. « Ce n’est plus une équipe qui ne fait que défendre avec des ballons portés, a rappelé Saint-André. Ils ont aujourd’hui les critères d’une équipe de très haut niveau. ».

    QUATRE DROPS

    Très en verve samedi, Sanchez (Toulon) a mis les Bleus au supplice en réussissant trois drops, contre un pour son coéquipier, le vétéran Juan Martin Hernandez. Il a fallu attendre la 37e minute pour que les Français réagissent au score par une pénalité de Camille Lopez. Auparavant, ils se seront surtout illustrés par leurs maladresses, leurs attaques à reculons et leur incapacité à franchir le milieu du terrain. L’illustration de cette faillite semblait symbolisée par le centre Maxime Mermoz, le visage en sang, dégageant du pied en touche dans son en-but, sous la pression.

    <figure class="illustration_haut " style="width: 534px"> Thierry Dusautoir et Pascal Pape dans les vestiaires après leur défaite (18_13) face à l'Argentine, samedi. </figure>

    Cette entame catastrophique, toute d’impuissance, a déterminé l’issue du match selon Saint-André : « On a dominé la deuxième mi-temps, on a eu le contrôle, on a marqué un essai. Mais on est partis de beaucoup trop loin. » Les Bleus sont parvenus à réduire leur retard grâce à un essai de Wesley Fofana consécutif à un débordement de Yoann Huget, jamais à le combler. Côté public, c’est peu dire que l’attente a été déçue. Il a fallu attendre près d’une heure pour que retentisse La Marseillaise dans les travées, les encouragements se limitant jusque-là à de timides « Allez les Bleus ! », rageurs, désespérés et isolés.

    Le XV de France entendait se rassurer en clôturant en beauté après ses deux victoires face à Fidji et l’Australie, le voilà renvoyé à ses doutes avant son prochain rendez-vous, le 7 février face à l’Ecosse au Stade de France. Ce sera pour l’ouverture du Tournoi des Six Nations. Et ces mêmes Ecossais ont battu les Argentins (41-31) à Murrayfield lors de cette tournée automnale…


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