• Les 20 ans du tunnel sous la Manche: des centaines de projets

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    Les 20 ans du tunnel sous la Manche:

    des centaines de projets et deux tentatives

    en 1880 et 1975

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    PUBLIÉ LE 03/05/2014

    PAR DOMINIQUE SALOMEZ         lien 


    Relier l’Angleterre à la France. Entre les premières études et la concrétisation, deux siècles se sont écoulés. Dès le XVIIIe siècle, les ingénieurs se sont penchés sur cette idée. Jusqu’à la réalisation du tunnel, une centaine de projets ont ainsi émergé : des galeries creusées sous la Manche, un tunnel immergé, un pont reliant les deux côtés du détroit…

     



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    En 1802, l’ingénieur des mines français Albert Mathieu-Favier propose un tunnel foré composé de deux galeries superposées. Quarante-neuf ans plus tard, l’architecte Hector Horeau émet l’idée d’un tunnel immergé en acier préfabriqué. L’année suivante, le projet d’un pont et d’un viaduc « avec 400 tubes de fer jetés sur des arches de granit » est émise, souligne-t-on à l’Amicale des bâtisseurs du tunnel sous la Manche. C’est finalement l’idée du forage, notamment proposée dans les années 1860 par l’ingénieur français Aimé Thomé de Gamond, considéré en France comme le « véritable père spirituel » du tunnel, et de son homologue britannique John Hawkshaw, qui sera retenue bien plus tard pour la construction effective de l’ouvrage.

    Une première tentative est réalisée en 1880. Un premier puits commence à être creusé en 1878 à Sangatte. Il est profond de 90 mètres et d’un diamètre de 5,40 mètres. Les travaux de percement débutent en 1880 avec la perforatrice baptisée « Beaumont & English ». « Côté français, une véritable usine du tunnel se construit à Sangatte. Après des travaux préliminaires, le percement des galeries peut commencer avec l’aide d’une machine inventée par H. Brunton, puis une machine rotative, l’ancêtre du tunnelier, mise au point par un militaire britannique, le colonel Beaumont, qui permet de forer 90 mètres par semaine », renseigne encore l’historique dressé par l’Amicale des bâtisseurs du tunnel. Sous la pression des isolationnistes et de certains militaires qui soulèvent l’argument de la défense nationale, l’arrêt des travaux est ordonné en août 1882 en Angleterre. Et en mars 1883 côté français. «Des deux côtés de la Manche près de 1 800 mètres avaient été creusés », ajoute l’Amicale.

    La deuxième tentative intervient près d’un siècle plus tard, dans les années 1970. En 1964, les gouvernements britannique et français se déclarent en faveur du projet du Groupement d’études du tunnel sous la Manche (GETM), constitué en 1957. En 1967, trois groupes répondent à l’appel d’offres pour la construction du tunnel. Le consortium international Groupe du tunnel sous la Manche (GTM) est désigné en 1971. Le projet de construction et d’exploitation d’un tunnel ferroviaire sous la Manche est finalement lancé en 1973 par le président de la République Georges Pompidou et par le Premier ministre britannique Edward Heath. Les travaux débutent des deux côtés du détroit. La fin du chantier est annoncée pour 1980. C’était sans compter sur de nouveaux obstacles à sa réalisation. Pour des raisons économiques, deux ans après la crise prétrolière, le projet est à nouveau abandonné en 1975. « Les travaux, 300 mètres du côté français, 400 mètres du côté britannique, sont stoppés. Les mesures conservatoires exécutées, l’ouvrage réalisé est envahi par les eaux », indique l’Amicale des bâtisseurs du tunnel sous la Manche.

    Ce n’est qu’en 1981 que le projet est officiellement relancé lors d’un sommet franco-britannique à Londres. La volonté politique de Margaret Thatcher et François Mitterrand permet de remettre le projet sur les rails, ainsi que la création d’Eurontunnel en janvier 1986.


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